Imbroglio autour de l'annonce par Hollande de la création d'une plateforme Pôle emploi à Metz
La création d'une plateforme de Pôle emploi à Metz n'a pas enfreint les règles d'attribution des marchés publics, et l'imbroglio né après l'annonce de François Hollande viendrait d'une confusion avec un autre appel d'offre, a indiqué l'opérateur public mercredi.
Me Louis Gauthier, avocat d'une société ayant participé à un appel d'offres de Pôle emploi, envisageait un recours, après l'annonce par le chef de l'Etat vendredi de la création de "100 à 150 emplois" sur une "plateforme" que Pôle Emploi mettrait en place dans la banlieue de Metz sur le site d'Ecomouv', la société vouée à disparaître après l'abandon par le gouvernement de l'écotaxe qu'elle devait initialement collecter.
Il y a "un faisceau de présomptions très troublant d'une anomalie" dans la procédure de ce marché public, avait dénoncé l'avocat, estimant que l'annonce de M. Hollande était "antérieure à l'expiration du dépôt des offres", prévue pour le 30 mars à midi.
Mais, selon Pôle emploi, interrogé par l'AFP, il y a "une confusion entre un marché déjà conclu et un appel d'offres toujours en cours".
L'annonce du président concerne un "centre de numérisation de documents", dont le marché a en partie été attribué à la société Arvato, indique Pôle emploi. "On envisage la possibilité de l'ouvrir du côté de Metz et les salariés d'Ecomouv' pourraient se positionner."
De son côté, l'appel d'offres, qui n'a rien à voir avec l'annonce du président, concerne le numéro d'appel de Pôle emploi, le 3949, poursuit l'opérateur. "L'appel est toujours en cours et les résultats seront connus fin mai."
Plus tôt, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll avait affirmé à la presse ne pas disposer du "détail" de cette affaire.
"On regardera ça pour vérifier ce qu'il se passe exactement, quelles sont les conséquences", avait-il ajouté, soulignant que "l'idée du président de la République n'était pas (...) de savoir s'il y avait un appel d'offres et s'il était terminé", mais "au contraire d'offrir une perspective d'emploi pour les salariés d'Ecomouv'".
Selon le site En-contact.com, le magazine professionnel des centres d'appel qui avait révélé l'affaire, plusieurs grands groupes opérateurs de centres d'appels s'étaient "étonnés" des déclarations du chef de l'Etat et avaient dénoncé un "cas de favoritisme".