Comment un homonyme escroc peut vous "pourrir la vie"
Alain Garni, un artisan de Metz, n'est pas vraiment verni: depuis des années, un escroc lui "pourrit la vie" parce qu'il est son parfait homonyme, a-t-il raconté vendredi à l'AFP, après avoir fait part de ses mésaventures au Républicain Lorrain.
Un jour lors d'un banal contrôle routier, un policier, "la main déjà sur le pétard", lui annonce qu'il y a un mandat d'arrêt contre lui: le quinquagénaire évite de finir au poste grâce à sa date de naissance, heureusement non identique à celle de son gênant homonyme, âgé d'une vingtaine d'années.
Des gendarmes ont aussi débarqué chez lui un jour, en pensant trouver "l'autre". Ou bien dans une station-service, la caissière ne veut pas accepter son chèque, pensant avoir affaire à l'arnaqueur: "Il avait la même banque que moi en plus!" s'énerve M. Garni.
Son homonyme étant également originaire de Metz, certaines de ses victimes -ayant payé des objets qu'elles n'avaient jamais reçus- appelaient chez l'artisan pour réclamer leur dû: "A un moment j'avais 5 à 6 appels par jour, il y avait des gens qui étaient virulents", se souvient M. Garni.
Cependant, pas question pour lui de se mettre sur liste rouge. "Je n'ai pas à me cacher, et puis j'ai mon bureau à mon domicile", explique-t-il.
Il connaît aussi des ennuis sur internet, où il est pris pour l'escroc dont le nom circule sur un site populaire de petites annonces...
"Un jour, j'ai porté plainte pour mon préjudice, mais ça a été classé sans suite", regrette M. Garni.
Son encombrant homonyme, arrêté à Madagascar puis extradé vers la France, a été condamné à un an de prison ferme fin juin à Metz. Mais entre les mois déjà purgés dans l'attente du jugement et une éventuelle remise de peine, l'artisan craint sa libération rapide: "Et il recommencera, ça c'est sûr."