Sarkozy veut convaincre les électeurs du FN de voter pour la "droite républicaine"

France - 06/08/2015 13h21 - mis à jour le 06/08/2015 14h53
LORACTU.fr La Rédaction
Sarkozy veut convaincre les électeurs du FN de voter pour la "droite républicaine"
Politique

Le président des Républicains a lancé une opération séduction des électeurs FN dans une interview parue ce jeudi dans le magazine Valeurs Actuelles. Le PS et le Front national fustigent déjà la sortie de Nicolas Sarkozy. 

Nicolas Sarkozy, ex-chef de l'État, veut convaincre les électeurs du Front national de voter pour "la droite républicaine", qui aura, d'ici à la présidentielle de 2017, "les seules réponses crédibles, sérieuses et efficaces aux problèmes de notre pays", affirme-t-il à Valeurs actuelles dans son édition de jeudi. Nicolas Sarkozy, qui a accordé cette interview depuis son lieu de vacances au Cap Nègre (Var) avant de partir pour la Corse, affirme que "les Républicains apparaissent aujourd'hui comme la famille forte de la politique française, face à un FN embourbé dans sa guerre familiale, si loin des préoccupations des Français".

"Quant au PS, personne n'imagine qu'il puisse encore incarner un quelconque espoir pour les Français ", ajoute-t-il, en dénonçant à nouveau "le désastre de la politique de François Hollande". Il promet lui-même de "tirer les leçons de ce qui n'a pas bien fonctionné" pendant son quinquennat.

Aux électeurs tentés par le vote FN, il demande "de ne pas poursuivre la politique du pire". "Voter Front national au premier tour, c'est faire gagner la gauche au second. C'est aboutir au même résultat que la situation actuelle. Au final, c'est donc le statu quo", met-t-il en garde. Selon lui, "on doit lutter contre le FN en essayant de convaincre ceux qui veulent voter pour lui, en apportant des solutions à leurs angoisses, et non pas en les méprisant ou en leur donnant des leçons".

"Jamais il n'a senti un décalage aussi profond entre ce qui est dit et ce que pensent les Français. C'est vrai pour le chômage, l'immigration, l'insécurité, trois sujets sur lesquels ils ont le sentiment qu'on ne leur dit pas la vérité." La "question de la confiance sera centrale en 2017", affirme-t-il, évoquant également "l'inquiétude profonde des Français sur nos valeurs et notre identité". Nicolas Sarkozy s'est fixé deux "priorités" pour l'année à venir : les élections régionales de décembre, pour lesquelles "il y aura dix-sept listes uniques Républicains-centristes".

Le PS estime que Sarkozy fait "tomber le masque frontiste"

Sa deuxième priorité, "c'est la rédaction du projet d'alternance. Avec Éric Woerth, chargé du projet, nous commencerons à faire des propositions fortes" (agriculture, économie, code du travail...), affirme Nicolas Sarkozy, qui souhaite également continuer à "donner une dimension internationale au fonctionnement des Républicains" et annonce de prochains déplacements en Grande-Bretagne, en Inde et en Chine.

L'ancien président se dit également "convaincu que les avantages de la primaire sont bien supérieurs à ses inconvénients". "Nous n'aurons qu'un seul candidat pour la présidentielle de 2017", assure-t-il.

Pour le PS, Nicolas Sarkozy «tombe le masque frontiste». "Profitant de la querelle familiale des Le Pen, Nicolas Sarkozy se lance dans une OPA amicale sur l'électorat frontiste", juge dans un communiqué le patron des socialistes, Jean-Christophe Cambadélis. "A part un appel bienvenu au soutien de la Tunisie qui rejoint celui que j'avais lancé il y quelques semaines, l'ancien président revisite tous les standards du Front national", ajoute-t-il.

Selon le numéro 1 du Parti socialiste, pour Nicolas Sarkozy "parler vrai, c'est parler front. C'est un aveu pour Sarkozy, le salut de la droite et de sa France se situent dans son extrême droitisation". "Nous mettons au défi, Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire de dire ce qu'ils en pensent. Qui ne dit mot consent", ajoute-t-il, "soit ils se démarquent, soit ce sera la marque: une alliance d'idées pour conduire demain les régions et plus tard la France".  

Marine Le Pen et le FN se moquent de Nicolas Sarkozy

La réponse de Marine Le Pen n’a pas tardé jeudi matin. Selon la présidente du Front national, c’est «amusant» que Nicolas Sarkozy «voudrait nous faire croire qu’à 60 ans il va commencer une carrière d’homme politique qui tient ses promesses». «Sarkozy veut baisser l'immigration, stopper le laxisme, vous écouter. Voilà pourquoi il sera candidat en 2007. Pardon, 2017 !» a ironisé le vice-président du FN, Florian Philippot.

Selon Robert Ménard, maire apparenté FN de Béziers, Sarkozy opère «à nouveau »une «opération racolage» des électeurs frontistes, comparant l’interview du président des Républicains à un «pitoyable remake de série B». 

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3Commentaires

Laurent Gantner
Laurent G. - il y a 1 mois
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Entre les 3 Droites animées en une seule par sa même extrême, la confusion est totale ! Répondre
citoyen
citoyen M. - il y a 1 mois
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Quand on est contre un parti, qui plus est le premier parti d'opposition de France, on ne courtise pas ses électeurs. Les coups de gueule de Sarkozy sont des fumigènes, sachant bien que les problèmes actuels résultent de sa politique, à l'instar de la Libye pour l'immigration clandestine. Au revoir monsieur Sarkozy, nous vous souhaitons une bonne retraite. Répondre
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