Régionales dans l’Est : la droite donnée gagnante au second tour, devant le FN

Politique

Philippe Richert, tête de liste Les Républicains-UDI-MoDem dans le Grand-Est avec Nicolas Sarkozy. PHOTO: DR

Au premier tour, la liste de Philippe Richert soutenue par le parti Les Républicains, l’UDI et le MoDem arriverait en tête, avec 34% des voix, suivie de très près par la liste du Front national conduite par Florian Philippot (33%). En tenant compte des marges d’erreur, autant dire que les deux listes sont au coude à coude, et qu’une incertitude pèse sur l’ordre d’arrivée de ces deux listes lors du premier tour. 

La gauche perd des points après les attentats

La liste socialiste de Jean-Pierre Masseret serait clairement distancée, avec seulement 17% des voix. Si, comme le montre ce résultat, la liste PS pâtit probablement du vote sanction contre le gouvernement, il semblerait par ailleurs que la notoriété nationale du très médiatique Florian Philippot joue en défaveur de ses deux principaux rivaux, peu connus en dehors de leurs régions. Aucun autre candidat ne passerait la barre des 10%. Ainsi, la liste du parti Europe Ecologie Les Verts obtiendrait 4% des voix, tout comme la liste soutenue par le Front de Gauche et le MRC, conduite par Patrick Perron. A noter enfin que Jean-Georges Trouillet, qui entend profiter du regain autonomiste qu’a pu susciter la réforme territoriale, enregistrerait 3,5% des voix avec sa liste soutenue par Unser Land, le Parti Lorrain, le Parti des Mosellans et Alliance écologiste indépendante. 

Une triangulaire est donc à envisager pour le second tour. Notons que, dans l’hypothèse où la liste du Front national arriverait au premier tour en 1 ère position, devant la liste de droite, une majorité relative de répondants (44%) préfèrerait que la liste de gauche et celle de droite se maintiennent toutes deux séparément contre le Front national. 33% se déclarent en faveur d’une fusion entre les deux listes, tandis que 23% se prononcent en faveur d’un désistement de la liste de gauche pour faire barrage au Front national. Un entre-deux-tours qui s’annonce quoiqu’il en soit tumultueux et sur lequel les têtes de liste ont déjà commencé à s’exprimer, Jean-Pierre Masseret ne se déclarant pas favorable à un front républicain, et Florian Philippot anticipant une «fusion» des listes de droite et de gauche.

La droite sérieusement menacée par le FN

En cas de triangulaire, hypothèse la plus probable au vu des résultats du sondage BVA pour la Presse Quotidienne Régionale (PQR), la droite l’emporterait avec 39% des voix, devançant ainsi le Front national de 4 points seulement (35%). Loin derrière, la gauche, créditée de 26% des intentions de vote, ne peut espérer remporter la bataille, malgré le probable ralliement des écologistes dans l’entre-deux-tours. 

En Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, le match risque donc de se jouer principalement entre la droite et l’extrême droite, face à une gauche divisée dès le premier tour. Dans ce contexte, le Front national peut-il espérer conquérir le Grand-Est, région qualifiée de «gagnable» par Marine Le Pen ? Si la liste de droite menée par Philippe Richert devrait remporter le scrutin, forte de l’union qu’elle affiche avec l’UDI et le MoDem, elle sera toutefois très sérieusement menacée par la liste conduite par Florian Philippot. Une liste qui devrait enregistrer un bon score et inscrire ainsi durablement le Front national dans ce territoire, dans la continuité des résultats observés lors des dernières élections européennes et départementales dans la région.