Régionales dans l’Est: le FN propose un "passe" pour les travailleurs frontaliers
Le candidat (FN) Florian Philippot prône un retour des frontières nationales. Dans l’Est où il se présente, 500 kilomètres de frontières sont partagées avec l’Allemagne, la Belgique, la Suisse et le Luxembourg. Le FN propose un système de «passe» pour les travailleurs.
La tête de liste Front national dans l’Est, Florian Philippot, assume dans ses propositions de campagne un retour des frontières nationales. Si les frontières sont désormais contrôlées dans le cadre de la Cop21 et de l’état d’urgence, le vice-président du parti veut un contrôle durable, assumant cette proposition sensible dans une région qui partage près de 500 kilomètres de frontières avec l’Allemagne, le Luxembourg, la Belgique et la Suisse. Surtout : des milliers de travailleurs font la navette en voiture ou en transports en commun chaque jour d’un pays à l’autre.
Depuis la mi-novembre, les travailleurs frontaliers doivent garder leur patience sur l’A31 entre Thionville et Luxembourg où au moins 30 kilomètres de bouchons se forment en continue à cause de contrôles policiers menés «jusqu’à nouvel ordre». Un casse-tête que le candidat FN voudrait régler par la création d’un «passe» fourni aux travailleurs frontaliers afin d’éviter les bouchons et les contrôles systématiques. Si le FN gagne la présidentielle, Marine Le Pen a déjà répété que l’une de ses mesures phares serait le retour des frontières nationales.
La présidente du Front national Marine Le Pen avait affirmé mercredi soir à Hayange (Moselle) que son parti avait eu "raison" sur la question des frontières face aux "moqueries" contre les propositions de son parti. "Notre Etat a été désarmé car on a laissé s'instiller l'idée d'une société sans frontière", selon Mme Le Pen qui assistait à une réunion publique dans la ville frontiste devant environ 750 personnes.
158 000 frontaliers dans le Grand-Est
"Je les entends encore... +la ligne Maginot, le mur de Berlin+... --Ca c'est Xavier Bertrand (...). Y'en a qui se trompent mais lui se trompe toujours plus-- +les barbelés, le repli sur soi...+, tout était bon pour moquer notre attachement aux frontières, nous avons tenu bon et nous avons eu raison" s'était félicitée l'eurodéputée, venue soutenir son bras droit Florian Philippot, candidat aux régionales de début décembre dans la grande région Alsace-Lorraine-Champagne Ardenne.
"Nous savions que les frontières étaient non seulement utiles mais indispensables à la sécurité de la France et des Français", a insisté la dirigeante d'extrême droite, évoquant la "démission de nos élites, pire, la trahison". "Il aura fallu un véritable massacre pour qu'ils aillent plus loin que la création d'un numéro vert et d'un site internet" pour lutter contre la menace d'attentats, a-t-elle accusé, s'exprimant pendant une demi heure presque uniquement sur les sujets nationaux.
L’Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne compte déjà 158.000 frontaliers, soit plus de 6 % des actifs. Quelque 67.300 d’entre eux travaillent au Luxembourg, 47.600 en Allemagne, 35.600 en Suisse et 8.600 en Belgique.
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