"Charlie Hebdo" : un an après, la Une anniversaire divise les Français
Demain sort une édition toute particulière du journal satirique qui fait déjà grincer des dents. Un an après les attentats de Charlie Hebdo en janvier 2015, le magazine attaqué par les terroristes divise les Français.
C'est un an jour pour jour après les attentats visant Charlie Hebdo et la perte de nombreux membres de sa rédaction que l'hebdomadaire satirique publie une édition spéciale ce mercredi. Tirée à 1 million d'exemplaires elle s'impose déjà comme une édition «collector». Sa une choquante se veut assumée et revendiquée mettant en scène un «dieu multiconfessionnel» avec pour titre «1 an après, l'assassin court toujours».
Une année est écoulée, le deuil est fait et Charlie Hebdo fait à nouveau parler de lui pour sa une provocatrice. Le directeur de la publication et de la rédaction Riss (Laurent Sourisseau) y dénonce les fanatiques mais également "les culs bénits venant d'autres religions" qui avaient souhaité la mort du journal pour "oser rire du religieux" .Outres les attaques contre la religion, Riss retrace également la vie de Charlie, sous la menace constante ainsi que ce jour où le journal fut attaqué faisant perdre la vie à huit de ses collègues.
Chez les politiques, les réactions se sont rapidement manifestées comme Isabelle Balkany première adjointe (Les Républicains) au maire de Levallois-Perret qui assure "qu'elle n'est plus Charlie". Elle poursuit en disant "oui à la liberté d'expression mais oui aussi et sans aucune réserve à celle des croyants car en janvier il y avait des juifs assassinés parce qu'ils étaient juifs".
Jean Marie le Guen, Secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement, visiblement embarrassé par cette une en déclarant que "ce n'est pas un journal officiel ! (…) (cet éditorial) n'engage en rien la République et la laïcité" au micro de i>Télé.
La une divise les religions
D'autres ont tenu à soutenir et défendre cette liberté d'expression qui fait de Charlie Hebdo ce qu'il est, comme Benoist Apparu (Les Républicains), proche d'Alain Juppé "Ce ne sont pas les dieux qui sont des tueurs mais ceux qui se réclament de dieu". Christophe Alévêque humoriste mais également ami du défunt Tignous explique au micro de BFMTV, que cet une signifie que "ceux qui sont la sont encore vivant et bien vivant, et que ce serait terrible de baisser son froc". Charlie hebdo fait du Charlie Hebdo.
Cette une fait déjà réagir avant même sa publication au sein des communautés religieuse Catholique d'abbord, comme Monseigneur Di Falco:"dire que les religions voulaient la mort du journal, cela ne veut rien dire. C'est quoi la religion ? Ce sont des personnes et personne ne réclamait la mort du journal". La communauté juive mais également musulmane est touchée , notamment le conseil français du culte musulman par l'intermédiaire de son président Anouar Kbibech qui déclare : "l'ensemble de la communauté nationale avait plutôt besoin de signes d'apaisement […] et ce qui a été fait n'y contribue pas, c'est une occasion ratée". Pour Abdallah Zekri, président de l'Observatoire contre l'islamophobie le texte de Riss est "très violent et très insultant à l'égard des religions".
En parallèle des politiques et des institutions religieuses les internautes ont beaucoup réagit également sur les réseaux sociaux, qualifiant cet Une de "méchante".Charlie Hebdo divise à nouveau, nul doute que cette une animera les débats, et peut être encore plus cette semaine un an après les attentats qui ont touché l'hébdomadaire et l'Hyper Cacher de la Porte de Vincennes le 9 janvier 2015.
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