Laurence Rossignol compare le port du voile volontaire aux "nègres qui étaient pour l'esclavage"
La ministre des Familles et du Droit des Femmes a fustigé les marques de prêt à porter ou de luxe qui lancent des collections de vêtements pour femmes musulmanes en faisant la promotion du port volontaire du voile. Comparant ce port du voile aux «nègres pour l’esclavage», elle a provoqué un tollé.
Interrogée sur RMC dans la matinale de Jean-Jacques Bourdin à propos des maisons de mode commercialisant des accessoires, tels que des voiles ou des foulards, la ministre des familles, de l’enfance et des droits des femmes a comparé, mercredi 30 mars, les femmes choisissant de porter le voile aux «nègres américains qui étaient pour l’esclavage».
«Il y a des femmes qui choisissent, il y avait aussi des nègres américains qui étaient pour l’esclavage. (…) Je crois que ces femmes sont pour beaucoup d’entre elles des militantes de l’islam politique. Je les affronte sur le plan des idées et je dénonce le projet de société qu’elles portent. Je crois qu’il peut y avoir des femmes qui portent un foulard par foi et qu’il y a des femmes qui veulent l’imposer à tout le monde parce qu’elles en font une règle publique» a-t-elle assuré à la radio, provoquant un tollé sur les réseaux sociaux et dans une partie de la classe politique.
Laurence Rossignol a également estimé que les enseignes de mode vendant des vêtements « islamiques » (voiles ou foulards), étaient « irresponsables» et faisaient « d’un certain point de vue la promotion de l’enfermement du corps des femmes ». Ces propos ont été vivement repris et critiqués sur les réseaux sociaux. Les utilisateurs dénoncent notamment la comparaison des femmes portant le voile à des esclaves ; l’utilisation du mot « nègre » ; mettent en doute l’utilité d’un débat sur ce que devraient ou non porter les femmes musulmanes.
- Elle maintient ses propos puis s’excuse -
Au média en ligne BuzzFeed, elle a d’abord assumé l’emploi de la comparaison avec les nègres favorables à l’esclavage. «Le mot +nègre+ est un mot péjoratif qui ne s’emploie plus que pour évoquer l’esclavage en référence à l’ouvrage abolitionniste "De l’esclavage des nègres" de Montesquieu. Il n’y a donc pas de provocation de ma part ni de volonté de choquer. C’est un mot que je n’emploie en aucune autre circonstance.»
Puis, elle est finalement revenue sur ses propos auprès de Libération, assurant être «désolée». «Le mot nègre désigne les esclaves et ne peut être employé que dans ce cadre» a-t-elle assuré, considérant toutefois qu’il y a une forme «d’aseptisation» du langage. Quant au fait de porter le voile, elle réaffirme que les femmes qui le portent volontairement «sont des militantes d’un islam politique» et qu’en tant que ministre, elle «peut émettre cette opinion».
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