Hollande renonce à la déchéance de nationalité et au Congrès
François Hollande a pris la parole mercredi pour annoncer la "clôture du débat constitutionnel", actant l'impossibilité de trouver un compromis entre le Sénat et l'Assemblée nationale sur la déchéance de nationalité. Un échec majeur pour le chef de l'Etat après les attentats de novembre qui avaient fait 130 morts.
Le président François Hollande a renoncé à la réforme constitutionnelle décidée après les attentats du 13 novembre, dont l'extension de la déchéance de nationalité. Au congrès à Versailles, « j'avais présenté devant le Parlement les décisions que j'estimais nécessaire de prendre pour lutter contre le terrorisme, a dit le président mercredi midi dans une allocution retransmise sur BFMTV. (...) L'état d'urgence montre son efficacité même s'il ne peut pas être un état permanent».
«J'avais proposé une révision de la Constitution pour mieux garantir l'utilisation de l'état d'urgence et pour priver de la nationalité française les terroristes qui portent les armes contre leur propre pays, a ajouté le chef de l'État. Je l'avais fait en appelant à un dépassement des frontières partisanes. Je l'avais fait pour rassembler les Français. (…) Je constate aujourd'hui, quatre mois après le congrès de Versailles, que l'Assemblée nationale et le Sénat ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur un même texte. » Et le président de conclure : un « compromis paraît hors d'atteinte».
François Hollande s'est toutefois voulu rassurant : «J'ai décidé de clore le débat constitutionnel, mais je ne dévierai pas des engagements que j'ai pris au lendemain des attentats pour assurer la sécurité de notre pays. C'est mon devoir et ma responsabilité», a-t-il dit. Affirmant également que la guerre contre Daech – qui « recule » – réclame une « réponse nationale à la hauteur des dangers auxquels nous faisons face». Mais également européenne, précisant que « des progrès ont été accomplis dans la coordination du renseignement et la lutte contre le trafic d'armes».
- Le patron du PS présente ses "excuses" aux Français -
"Cette guerre exige une réponse nationale, à la hauteur des dangers auxquels nous faisons face. Après les terribles attentats du 13 novembre je m’étais adressé au Congrès à Versailles et j’avais présenté au Parlement les décisions que j’estimais nécessaires de prendre pour lutter contre le terrorisme. Depuis l’état d’urgence a été instauré et prolongé deux fois jusqu’au mois de mai. Il montre son efficacité, même s'il ne peut pas être un état permanent. C’est pourquoi un projet de loi est discuté en ce moment même au Parlement pour renforcer les instruments juridiques, les outils à la disposition des magistrats et des forces de sécurité pour prévenir et réprimer les actes terroristes" a dit dans le détail M. Hollande qui signe l'un des échecs les plus importants de son quinquennat. Un recul majeur alors que la déchéance de nationalité et la réunion du Congrès devaient unifier les Français et la classe politique après les attentats les plus importants jamais connu en France depuis 1945.
Pour Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, c'est la faute de l'opposition. "L’Assemblée nationale a adopté à la majorité des trois cinquièmes, la droite sénatoriale pouvait en rester là. Elle a choisi un autre cheminement, rendant impossible l’accord de l’Assemblée." Il présente ses "excuses" au Français pour ce débat. Toutefois, outre une opposition de la droite en partie à cette réforme, la gauche s'est aussi déchirée notamment avec les frondeurs du PS et l'aile gauche qui avaient vivement critiqué la déchéance de nationalité.
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