Jour J pour le nouveau nom de l’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine

Politique

Le nom "Grand-Est" s'est ajouté à la liste des 3 propositions choisies par quatre collèges d'experts et de volontaires.

Ce lundi à 11H, la consultation en ligne lancée le 14 mars dernier par la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine pour se retrouver un nouveau nom livrera ses résultats. Les internautes avaient le choix entre 4 propositions : Grand-Est, Rhin-Champagne, Acalie et Nouvelle-Austrasie. A trois jours de la clôture du vote, 260 000 votes avaient été enregistrés en ligne et le président Philippe Richert (Les Républicains) tablait sur environ 300 000 votes. Pour l’instant, le nombre de vote enregistrés représente 4,5% des 5,5 millions d’habitants de la nouvelle région fusionnée.

Pas un échec selon Philippe Richert mais bien un succès selon lui.  «Nous avons enregistré 80 000 votes en 24H, on ne s’y attendait pas. L’ex-région Nord-Pas-de-Calais-Picardie avait enregistré 50 000 votes en deux jours» assure Philippe Richert, président (Les Républicains) de la région Est. Quand on lui fait remarquer que le chiffre est faible par rapport aux 5,5 millions habitants de la région, il assure que «plusieurs dizaines de milliers de personnes y ont participé, bien plus que dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie renommée Hauts-de-France qui compte pourtant plus d’habitants» se défend-il.

- "Grand-Est" a de grandes chances de gagner, selon Richert -

Le président de la région a assuré que les difficultés techniques rencontrées par la plateforme de vote pendant le lancement sont réglées. Croyant à un piratage par des hackers, il s’agissait en fait d’une trop grande affluence non supportée par le site. «Aujourd’hui, quelques milliers votent chaque jour. Il y a eu un pic au lancement de la consultation» dit-il. «L’importance c’est vraiment la participation citoyenne». Quant au fait que n’importe qui dans le monde peut voter et cela plusieurs fois grâce à des adresses e-mail différentes, la région assure faire le tri. «Et puis, les alsaciens, lorrains ou champenois expatriés sont attachés à leur région. Ils peuvent voter en ligne et leur voix est entendue» assure M. Richert.

Pourtant dans l’opposition, notamment au FN, on raille déjà un «bide». Dès le lancement de la consultation, le groupe de 41 élus présidé par Florian Philippot avait moqué le «bide Richert» en évoquant les hésitations à ajouter Grand-Est aux trois noms sélectionnés par des collèges de 60 experts et habitants (Acalie, Rhin-Champagne et Nouvelle Austrasie).

Philippe Richert a confié la semaine dernière à LORACTU.fr que le nom Grand-Est pourrait arriver en tête à hauteur de 80% selon son intuition, affirmant toutefois qu’il n’a pas accès aux résultats en temps réel.

- Richert a défendu Grand-Est et Rhin-Champagne -

 «On a bien fait de retenir 4 noms et d’ajouter Grand-Est dans les choix» assure Philippe Richert. Une fronde s’était organisée notamment sur les réseaux sociaux contre les trois noms sélectionnés. De nombreux élus ont embrayés en demandant l’ajout de Grand-Est au vote de la consultation populaire. «La région continuera aussi à s’appeler Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, ce nom sera ajouté en sous-titre au nouveau» rappelle Philippe Richert, ce mardi à trois jours de la fermeture des votes.

«Si le nom en première position arrive nettement en tête, 10%, 20 voire 30, alors il sera facile de suivre cet avis. Par contre si les noms arrivés en tête ont 1 000 voix d’avance, il sera difficile de suivre cet avis, sa légitimité sera mise en cause» prévient Philippe Richert quant au suivi stricte par le Conseil régional du vote en ligne par les élus du conseil régional. Il rappelle là-aussi l’exemple de la région présidée par Xavier Bertrand, «c’était presque 25 000 pour Hauts-de-France et 25 000 pour la seconde. Le choix s’est fait à 1 000 voix près» dit-il. «J’espère que le vote sera net. Mais j’ai l’impression qu’il s’oriente vers Grand-Est qui semble le choix le moins clivant. J’entends peu sur le terrain +je ne me reconnais pas dans ce nom+» conclut Philipe Richert.

«Grand-Est est fédérateur. J’ai peu entendu de gens sur le terrain me dire +je ne me reconnais pas dans ce nom» assurait M. Richert la semaine dernière, en marge d’une commission permanente qu’il présidait ce mardi à Strasbourg. Le président de la région a plaidé dès l’ouverture de la consultation en ligne pour le nom Rhin-Champagne. «Je dois dire que ce nom peut marquer dans 10 ou 20 ans, je l’aime bien. Toutefois, j’ai constaté que les lorrains ont mal perçu et même les alsaciens. La façon dont les lorrains surtout ont compris ce nom n’est pas le bon» reconnaît Richert. Selon lui, ce nom ne «semble pas bien placé en Lorraine et en Alsace» où «Grand-Est» a la cote. Quant à Acalie pour le président (LR) de l’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, il assure «ne pas être certain que les habitants ont compris que ce nom pouvait être porteur dans 10 ans» regrettant que le pouvoir de «projection à long terme des habitants est de plus en plus difficile». Pour Nouvelle-Austrasie, Philippe Richert ne semble pas séduit par ce choix.

Vendredi matin, jour de fermeture du vote en ligne 277 000 votes avaient été enregistrés sur le site lancé par la région.