Pour Manuel Valls, la France "n’est pas bloquée" par la fronde à la loi Travail

France - 03/06/2016 10h08
LORACTU.fr La Rédaction
Pour Manuel Valls, la France "n’est pas bloquée" par la fronde à la loi Travail
Politique
Manuel Valls lors d'un déplacement à Metz (Moselle), en juin 2015. (PHOTO: CYRIL CORNUT)

Le Premier ministre multiplie les interventions médiatiques pour défendre la Loi travail toujours aussi contestée par les syndicats notamment la CGT. Pour Manuel Valls, la «France n’est pas bloquée», assurant vouloir «tenir jusqu’au bout». Car céder, ne permettrait plus de réformer.

 

Le chef du gouvernement a de nouveau livré un message de fermeté ce vendredi matin à l’occasion d’une interview parue dans les colonnes des quotidiens du groupe Ebra (L’Est Républicains, DNA, Le Progrès…). Après ses interventions à la radio, au 20H, dans la presse nationale, M. Valls a choisi la presse quotidienne régionale pour défendre la loi Travail qui enfonce le chef de l’Etat et le chef du gouvernement dans une impopularité record. Jamais Manuel Valls n’a été aussi impopulaire. Les cotes du confiance du Premier ministre et du président tombent à 18 % (-­8 points) et 13 % selon le baromètre TNS Sofres/Figaro Magazine). Un record pour Manuel Valls entraîné dans sa chute par François Hollande.

«Je ne me bats pas pour une posture, pour un camp ou pour faire seulement acte d’autorité mais pour une conviction qui sert l’intérêt général, martèle-t-il. Cela vient de loin. C’est une filiation rocardienne, je la revendique. L’enjeu de cette loi Travail, c’est la décentralisation du dialogue social au plus près du terrain, c’est créer des emplois, et donner plus de droits aux salariés. C’est cela le social réformisme, que ce gouvernement assume pleinement» assure Manuel Valls.

M. Valls fait un mea-culpa en reconnaissant des erreurs dans la présentation du projet de loi. «Il y a eu, comme je l’ai reconnu, des erreurs dans la présentation du texte, qui expliquent peut-être l’opposition actuelle d’une majorité de français, selon les sondages. Mais mon rôle n’est pas de suivre les sondages, il est de faire des réformes dans l’intérêt du pays» assure le Premier ministre engagé dans une guerre d’usure avec la CGT dont son Secrétaire général Philippe Martinez a récemment assuré que le dialogue a repris entre le syndicat à l’origine de la fronde et le gouvernement.

- En 2017, "rien n'est joué" prévient Valls -

Dans son interview, Manuel Valls revient sur la polémique autour des propos de Karim Benzema qui avait assuré que sa non-sélection pour l'Euro était due à «la pression d'une partie raciste de la France». «L’équipe de France est là pour transcender les origines sociales et géographiques, répond le Premier ministre. Je suis choqué que certains en fassent un combat identitaire. L’amertume, les critiques, les polémiques n’ont pas leur place et n’ont aucun sens dans ce moment-là. On doit tous être rassemblés derrière les Bleus. Et ils peuvent gagner l’Euro ! Les footballeurs sont des gens très jeunes à qui, c’est vrai, on demande beaucoup. Mais ils ont un devoir d’exemplarité parce qu’ils portent le maillot bleu».

Le chef du gouvernement revient aussi sur son impopularité. «Mais rien n’est joué, veut-il croire. Car bientôt viendra le temps du bilan et des projets». A propos des fractures de la gauche et des «gauches irréconciliables, M. Valls assume la formule. «J’ai utilisé cette expression pour expliquer que nous ne pouvions rien avoir en commun, notamment avec Jean- Luc Mélenchon qui dit Fran­çois Hollande c’est pire que la droite et Manuel Valls pire que le FN. C’est un fait, une partie de la gauche  que  je respecte ne veut pas exercer les responsabilités et préfè­re rester dans l’incantation» assure le locataire de Matignon.

Sur 2017, «si nous ne sommes pas au deuxième tour, ils (les Français, NDLR) auront le choix entre l’extrême  droite  du  repli  et une droite qui veut supprimer 300 000 fonctionnaires, économiser 100 milliards au détriment de l’école et de la sécurité, qui aborde la fiscalité par  la  suppression  de l’ISF et qui veut contourner les syndicats» projette Manuel Valls alors que tous les sondages donnent la gauche disqualifiée dès le premier tour. D’ailleurs, un dernier sondage publié cette semaine dans Le Monde donne M. Hollande à 14% au premier tour dans tous les scénarios quand Jean-Luc Mélenchon est crédité de 12%.

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