Valls défend l’accueil des réfugiés dans les villes et rassure les maires
Manuel Valls part au front pour tenter de rassurer les maires et l’opinion publique quant à l’accueil des migrants de la jungle de Calais dans les régions. Face à une droite et un Front national, surmobilisé sur la question, le chef du gouvernement multiplie les appels à la solidarité.
Interrogé depuis le Sénégal où il est en déplacement, Manuel Valls a commenté le plan du gouvernement pour disperser les 9 000 migrants de Calais sur tout le territoire français. Selon lui, cela ne "doit pas poser de problème".
Alors qu'une partie de la droite s'oppose fermement à toute répartition des migrants de Calais sur l'ensemble du territoire, notamment dans les communes rurales, le gouvernement met son plan en place. Manuel Valls, en déplacement à Dakar, a plaidé pour la solution défendue par ses troupes. "Répartir ces 9000 réfugiés sur toute la France est une tâche qui est tout à fait atteignable et qui ne doit pas poser de problème". Les critiques de l'opposition ne portent pas sur la faisabilité du plan gouvernemental, mais sur son principe même de répandre le problème au lieu de le résoudre. Le Premier ministre a répondu à côté : "ça se fait avec une bonne organisation. Nous mettons en place une concertation étroite" a-t-il dit.
Le chef du gouvernement a enfin justifié la présence lundi prochain du président à Calais, où Nicolas Sarkozy était cette semaine. Le candidat à la primaire de la droite avait ironisé, estimant que le chef de l'Etat ne faisait que l'imiter : "Le président de la République est pleinement à sa place en se rendant lundi à Calais". Jeudi, il a appelé à "éviter toute déclaration à l'emporte-pièce" sur la question des migrants, estimant que si la France doit prendre sa part dans leur accueil, elle est "loin d'être submergée".
- Tacles contre la droite et le Front national -
"La période qui s'ouvre avec ses enjeux électoraux sera éminemment politique, mais je ne dévierai pas de ma ligne tant que je suis Premier ministre : être solide si on veut être solidaire", a-t-il déclaré lors de la Conférence des Villes de l'association France Urbaine. "Dans ce contexte, la solidité, la mesure, le sérieux, c'est d'éviter toute déclaration à l'emporte-pièce, tout ce qui peut jeter de l'huile sur le feu", a affirmé le Premier ministre.
"Je souhaite que mon pays fasse la démonstration qu'il est capable d'accueillir 9.000 - je ne parle pas d'un million, de 100.000, de 50.000 - 9.000 réfugiés de Calais (...) qui fuient la guerre de la Syrie ou en Irak", a-t-il poursuivi. Le gouvernement a besoin "des maires de toute la France" pour les accueillir, a-t-il fait valoir. À Calais, "nous ne pouvons pas laisser perdurer une jungle, avec son lot de violences et ses désagréments insupportables pour les populations environnantes, comme pour les migrants".
En 2016, la France devrait enregistrer entre 90.000 et 100.000 demandes d'asile, a souligné Manuel Valls. "Ces chiffres démontrent que nous sommes loin d'être submergés", a-t-il dit en réponse aux propos de Nicolas Sarkozy la veille, à Calais. Le Premier ministre a encore estimé qu'il fallait être "solide", notamment "dans la maîtrise des flux" migratoires, "car la moindre naïveté à ce sujet sera récupérée" par les populismes. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé mercredi que le démantèlement de la "jungle" de Calais se ferait avant l'hiver.
La région Grand-Est doit accueillir environ 1 300 migrants d’ici la fin de l’année.
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