Valls visé par des jets de farine: un jeune homme placé en garde-à-vue
Un jeune homme a été interpellé puis placé en garde-à-vue à Strasbourg (Bas-Rhin) jeudi après-midi après avoir jeté de la farine sur Manuel Valls alors qu’il était en campagne dans la ville alsacienne. Le militant est un opposant au gouvernement, plus précisément à l’usage du 49.3.
Manuel Valls, en campagne à Strasbourg, a été enfariné jeudi par un opposant qui a voulu interpeller l'ancien Premier ministre sur le 49.3 alors que ce dernier s'apprêtait à entrer dans un café.
"49.3, on n'oublie pas ! On n'oublie pas !", a lancé l'auteur de l'incident en s'adressant à Manuel Valls. L'individu, un homme d'une trentaine d'années est parvenu à s'approcher de l'ancien Premier ministre par derrière.
VIDEO. A Strasbourg, Valls en campagne reçoit un sac de farine au visage
Il a été interpellé dans la foulée par la police. Selon des images publiées par LORACTU.fr, le jeune homme a été plaqué contre un fourgon de CRS stationné juste en face du café. Fouillé par les policiers, le militant a été rapidement conduit vers le commissariat de police central de Strasbourg. L'homme, qui selon des sources concordantes pourrait être un technicien de France Bleu Alsace selon l'AFP.
L'incident a eu lieu vers 14 heures à l'entrée d'un café où Manuel Valls était attendu pour rejoindre des élus de gauche et des sympathisants. Le Premier ministre est resté impassible, s'essuyant le visage avec un mouchoir avant de s'installer dans cet établissement qui jouxte le marché de Noël.
Il y a une semaine, Manuel Valls a bousculé la campagne pour la primaire du PS, en avançant la proposition choc d'une suppression du 49-3, arme controversée qu'il a utilisée pour imposer la loi travail.
- "C'est le jeu de la campagne" -
Les images captées par BFMTV notamment font déjà le tour du web. Dans l'entourage de M. Valls on espérait que cette séquence bien malheureuse pour le candidat à la primaire "ne soit pas la seule retenue" de ce dernier déplacement de l'année.
Manuel Valls enfariné lors d'un déplacement à Strasbourg par un anti-49.3 https://t.co/f4RiqxrcNa (vidéo @BFMTV) pic.twitter.com/A3RJyQIzgu
— LORACTU.fr (@LORACTU) 22 décembre 2016
"Cela fait partie du jeu de la campagne (...) il n'y a que ceux qui ne connaissent pas les campagnes qui sont surpris que l'on puisse se faire interpeller" a répondu Manuel Valls en assurant que ce jet de farine n'est pas un événement en soi; "Je me suis fait un peu arroser" mais "c'est ça la campagne" a-t-il répété, relevant que la farine était "sans gluten", un "hommage à mon régime alimentaire".
REPORTAGE. Entre farine, munster et chalets: la difficile campagne de Valls à Strasbourg
Dans les rues de Strasbourg, l'ancien locataire de Matignon a été reçu par des sourires mais peu d'encouragements. Il a surtout dû affronter de nombreux commentaires sur son bilan et sur son utilisation de l'article 49.3 qui a retenu l'attention de nombreux électeurs. Un jeune homme a également lancé "Il a démissionné, en plein état d'urgence !" provoquant le sourire crispé de M. Valls alors qu'il effectuait une déambulation dans les rues de la capitale de la région Grand-Est.
- La sécurité de Valls en question -
L'interpellation du militant, jeudi 22 décembre à Strasbourg (PHOTO: LORACTU.fr)
L’incident qui a retenu l’attention de nombreux journalistes a provoqué un malaise dans l’équipe de Manuel Valls ce jeudi après-midi alors qu’il né bénéficie plus du dispositif de sécurité de Matignon depuis sa démission. "Cela aurait pu être bien plus grave, ce n’est pas un incident qui doit juste nous faire sourire" assure un membre de l’équipe tandis qu’un soutien local s’alarme déjà des commentaires sur "une ville en état d’urgence après l’attentat de Berlin qui renvoie l’image d’une possible +attaque+ d’un ancien Premier ministre". Dans les rues de Strasbourg jeudi dans la foule des marchés de Noël à deux jours des fêtes, M. Valls était facilement approchable malgré quelques gardes du corps.
La sécurité du candidat Valls devrait être renforcée dans les prochains jours lors de ses déplacements de campagne. Au vue de la durée de la campagne et du maigre budget dont dispose M. Valls, le candidat devrait multiplier apparitions médiatiques, tractages et opérations de proximité en région, "d’un coût moindre" relève son équipe de campagne qui ne dispose pas du même trésor de guerre que les candidats de la primaire à droite.
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