Emmanuel Macron, porté par des sondages flatteurs, veut passer à la vitesse supérieure

Politique

Emmanuel Macron, désormais officiellement candidat à la présidentielle de 2017. (PHOTO: FLICKR/ FRANCE STRATEGIE)

Le social-libéral Macron, "ni de gauche", "ni de droite" tient meeting à Lyon (Rhône) samedi après-midi devant  plus de 10 000 sympathisants attendus dans la ville du sénateur-maire (PS) Gérard Collomb, soutien de la première  heure de l'ancienn ministre de l'Economie. Selon un sondage BVA pour Orange et la Presse Quotidienne Régionale  publié aujourd'hui, alors qu'il doit prendre la parole vers 16H au palais des sports de la ville des Gaules, M. Macron est porté à la seconde place des intentions de vote du premier tour. Derrière Marine Le Pen (25%) toujours en tête, l'ancien locataire de Bercy est en position de se qualifier au second tour avec 21 à 22% d'intentions de vote.  Le leader du nouveau mouvement En Marche! distance désormais François Fillon (LR) qui chute à 18-20%, selon ce sondage  et d'autres publiés ces derniers jours alors qu'il doit affronter une tempête médiatique dans le "PenelopeGate".

M. Macron doit aujourd'hui passer à la vitesse supérieure et dévoiler son slogan de campagne et son affiche officielle qui sera placardée tout au long du premier tour: murs des villes, réseaux sociaux, tracts... le visage de l'ancien ministre de François Hollande doit se décliner partout en France ces prochains jours. Ce samedi à Lyon, Emmanuel  Macron doit y prononcer sa "déclaration de politique générale". Comprendre: dérouler et expliquer son programme en  long et en large alors que ses adversaires à droite, à gauche ou au FN assurent que le leader d'En Marche! n'est  qu'une fabrication médiatique sans propositions. 

Avec cette nouvelle place de second, M. Macron est désormais la nouvelle cible de ses adversaires. A Lyon ce week-end la campagne présidentielle débute réellement. Outre le grand meeting du candidat d'En Marche!, Marine Le Pen qui  conserve la tête des intentions de vote doit dérouler son prgramme lors d'un grand meeting dans la ville dimanche après-midi.

- Devant Fillon mais Hamon de plus en  plus proche -

Au même moment, le candidat de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon doit aussi animer une réunion publique dans la capitale des Gaule au moment où sa meilleure adversaire doit confirmer qu'elle est en capacité de passer le  plafond de verre du second tour. Un meeting retransmis en holograme à Paris, le candidat d'extrême gauche y réalisera  une première en France pour un homme politique. Il pourra ainsi parler à son public en "réel" à Lyon et s'adresser à celui  d'une salle réunie dans la capitale pour l'occasion d'un "coup double". M. Mélenchon doit surtout reprendre la  main à gauche face à Benoit Hamon qui profite d désormais d'une belle dynamique après la primaire de son parti.  Dimanche constitue pour lui aussi le début de sa campagne présidentielle avec sa convention d'investiture à Paris. 

Emmanuel Macron doit désormais compter sur une forte concurrence à gauche. Avec Benoit Hamon qui le rattrape (16 à 18% d'intentions de vote), le PS n'est plus condamné à faire fuguration dans la campagne. Si le candidat du PS  éussit à convaincre l'écologiste Yannick Jadot de le rejoindre, M. Macron devra affronter une gauche écolo-socialiste  en ordre de marche pour tenter de le battre. A Lyon samedi, Emmanuel Macron va y livrer un long discours "personnel",  au milieu de la foule venue l'écouter et non devant ses soutiens commme à ses derniers meetings. Les curieux qui pourront suivre ce meeting sur internet ou sur les chaînes d'informations notamment BFMTV devront toutefois patienter pour connaître l'ensemble du programme de M. Macron qui sera dévoilé "fin-février ou début mars" selon son entourage. 

- 170 000 adhérents au mouvement "En Marche!" -

Le meeting d'Emmanuel Macron le 10 décembre dernier à la Porte de Versailles, à Paris. (PHOTO: LORACTU.fr)

A Lyon outre des propositions fortes et sa vision du pays, le candidat à la présidentielle devrait préciser son positionnement politique. Rejoint ces derniers temps par les déçus de la défaite de Manuel Valls à la primaire du PS, Emmanuel Macron doit aussi engranger à droite en pleine affaire Fillon mais aussi parler aux électeurs de Mme Le Pen et aux ceux qui désertent les isoloirs. 

Selon la direction du mouvement en Marche!, 170 000 personnes sont désormais adhérentes (l'inscription est gratuite et se fait en ligne) tandis que le primaire du PS aurait profité à Macron. En 24h au soir du second tour de la primaire jusqu'à lundi, le parti a enregistré 5 000 adhésions puis 2 000 chaque jour cette semaine, selon son porte-parole. Il ne  reste plus qu'à Emmanuel Macron de transformer ces adhésions virtuelles en intentions de vote puis en voix à moins de 80 jours du premier tour.