Penelope Fillon a touché 45.000 euros d'indemnités de licenciement par l'Assemblée
L'épouse de François Fillon a touché 45 000 euros d'indemnités de licenciement par l'Assemblée nationale pour avoir occupé le poste d'assistante parlementaire auprès du candidat à l'élection présidentielle quand il était député de la Sarthe. Le "Canard Enchainé" effectue de nouvelles révélations dans son édition à paraître mercredi.
L'épouse de François Fillon, Penelope, soupçonnée d'emplois fictifs comme assistante parlementaire, a touché, en deux fois, 45.000 euros d'indemnités de licenciement, payées par l'Assemblée nationale, affirme Le Canard enchaîné dans son édition de mercredi.
Mme Fillon a perçu en août 2002 "16.000 euros d'indemnités, soit l'équivalent de cinq mois de salaire", alors qu'elle avait retrouvé un mois plus tôt un emploi auprès du suppléant de M. Fillon, Marc Joulaud, selon l'hebdomadaire satirique, qui ajoute qu'elle a également perçu, en novembre 2013, "29.000 euros de primes" au terme de son "dernier contrat".
En même temps que ces révélations du "Canard Enchaîné" à paraître mercredi, l'avocat de François Fillon a déclaré mardi à des journalistes que des irrégularités dans l'enquête sur des soupçons d'emplois fictifs de l'épouse de l'ancien Premier ministre, Penelope Fillon, la rendaient "nulle". Dans une note adressée lundi au parquet national financier (PNF), Me Antonin Levy estime que "le parquet national financier n'a pas compétence" pour mener l'enquête. "La conséquence de leurs fautes, c'est la nullité de l'enquête", ajoute-t-il.
- Deux emplois cumulés à temps plein -
Le quotidien "Le Parisien-Aujourd'hui en France" révèle ce mardi sur son site internet que Mme Fillon cumulait deux emplois à temps plein, comme assistante parlementaire et comme "journaliste" à la Revue des deux mondes.
Lors de son audition devant les policiers, François Fillon a reconnu que son épouse était employée à la Revue des deux mondes, entre mai 2012 (et non depuis septembre comme il l’avait précédemment indiqué dans sa déclaration d’intérêts à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, note le quotidien) et décembre 2013. De juillet 2012 à novembre 2013, qui cite des "sources proches de l'enquête", Penelope Fillon disposait de deux contrats "à temps plein" comme assistante parlementaire de son mari mais aussi comme collaboratrice à la Revue des deux mondes. Les enquêteurs, selon le quotidien national, cherchent à savoir si M. Fillon aurait pu chercher à cacher l'emploi de son épouse comme assistante parlementaire.
L'avocat de François Fillon, Me Levy, a estimé auprès du Parisien qu'il était tout à fait possible - "question d'organisation" - de cumuler ces deux emplois.
Fillon repart sur le terrain, après des explications floues
François Fillon, empêtré dans les soupçons d'emplois fictifs visant son épouse Penelope, a annoncé mardi aux parlementaires LR qu'il publierait "une lettre aux Français" mercredi dans la presse régionale, selon des propos rapportés par des participants. Devant des députés et sénateurs réunis à son QG parisien, il a indiqué qu'il ferait "demain une lettre aux Français à la presse quotidienne régionale".
Lundi après-midi, il a donné une conférence de presse devant près de 200 journalistes pour présenter ses "excuses" aux Français et "concéder une erreur" quant à l’emploi de ses proches comme collaborateurs parlementaires. Il a toutefois défendu l’effectivité du travail de son épouse Penelope et de deux de ses enfants. Il a exclut tout remboursement des rémunérations perçues par les membres de sa famille et a rejeté tout "plan B" pour le remplacer, confirmant sa candidature à la présidentielle
Le candidat est reparti au "combat" sur le terrain pour poursuivre sa campagne. Mardi après-midi, il est en Champagne-Ardenne avec le sénateur-maire de Troyes François Baroin puis il sera en région parisienne à la rencontre de policiers mercredi et à Poitiers vendredi pour tenir un meeting sur les terres de Jean-Pierre Raffarin. Il s'envolera ensuite à La Réunion ce week-end.
Un nouveau sondage publié aujourd’hui sanctionne le candidat de la droite, avec 20% d'intentions de vote, qui arriverait troisième au premier tour, devancé par la présidente du Front national (25%) et par Emmanuel Macron qui se hisserait en deuxième position avec 23% des voix, selon cette enquête réalisée pour Les Echos et Radio Classique. Le vainqueur de la primaire socialiste élargie Benoît Hamon, avec 14% des intentions de vote, devancerait désormais le candidat de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon (12%). Au second tour, l'ex-ministre de l'Economie de François Hollande l'emporterait avec 66% des voix contre 34% à Marine Le Pen.
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