Affaire Ferrand: le parquet ouvre une enquête, la pression s'accentue sur Emmanuel Macron
La justice a ouvert une enquête préliminaire visant le ministre Richard Ferrand. Le gouvernement n'entend pas changer d'avis sur le maintien en poste du ministre de la cohésion des Territoires, proche d'Emmanuel Macron. L'opposition réclame le départ du ministre mis en cause tandis que la pression s'accentue sur Emmanuel Macron à dix jours du premier tour des législatives.
Le procureur de la République de Brest a finalement décidé d'ouvrir une enquête préliminaire au sujet de l'affaire Ferrand, selon un communiqué du parquet, confirmant une information du Télégramme. Il avait une première fois refusé de le faire. Vendredi dernier, le parquet de Brest avait annoncé que les faits dénoncés par Le Canard Enchaîné ne constituaient pas une infraction et à ce titre ne permettent pas d'ouvrir une enquête.
Retournement de situation aujourd'hui. Depuis, les faits se sont accumulés dans la presse et les appels à ce que la justice s'empare du dossier se sont multipliés. Ce matin, on apprenait que l'association Anticor avait déposé plainte hier. "Le parquet de Brest a finalement estimé que seules des investigations permettraient de lever les incertitudes qui pèsent dans ce dossier", écrit Le Télégramme ce matin. Cette enquête est confiée à la direction interrégionale de la police judiciaire de Rennes.
L'ouverture d'une enquête "ne change rien aux règles fixées" par le premier ministre C'est ce qu'affirme l'entourage du premier ministre Edouard Philippe. Autrement dit, un membre du gouvernement doit démissionner s'il est mis en examen. Dans le cas contraire, il peut rester en place. "Le Premier ministre s'est exprimé. Il a fixé des règles claires. On est à l'intérieur de ces règles. L'ouverture de l'enquête ne change rien aux règles fixées par le Premier ministre", affirme-t-on à Matignon.
Affaire Ferrand: "oui", le ministre peut rester au gouvernement tranche Edouard Philippe
Macron sur son ministre Ferrand: "Une justice indépendante fait son travail"
Le président de la République, en déplacement dans le Morbihan, a refusé de réagir ce matin à l'ouverture d'une enquête préliminaire visant son ministre Richard Ferrand, indiquant qu'il "ne ferait pas de commentaires". "Je ne répondrai pas", a déclaré le chef de l'Etat à la presse. Hier, déjà, Emmanuel Macron avait déjà refusé de commenter l'affaire Ferrand, comme le soulignait Le Parisien ce matin dans un article titré "Qui ne dit mot soutient...". En déplacement à Saint-Nazaire en Loire-Atlantique, le chef de l'Etat déclarait : "Je ne ferai pas de commentaire sur autre chose que ce pour quoi je vien". Le ministre a-t-il toujours sa confiance ? "J'ai déjà répondu à cette question", répliquait-il hier.
Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement a estimé que l'enquête préliminaire qui vise le ministre Richard Ferrand depuis ce matin était "une bonne nouvelle". "On sort enfin du débat moral", a-t-il réagi sur LCI.
- Le FN et des membres de LR attaquent le gouvernement -
"Cet enrichissement personnel ressemble fichtrement à l'affaire Fillon", a déclaré ce matin la présidente du Front national au micro d'Europe 1. "Quand la première décision que vous prenez, c'est une loi de moralisation de la vie politique - dans moralisation, il y a morale - on ne peut pas venir nous expliquer aujourd'hui que les agissements de M. Ferrand sont acceptables", a-t-elle lancé à l'adresse de l'exécutif. "Ou alors on s'aperçoit que tout cela était une vaste escroquerie, une vaste opération d'enfumage, de communication de la part du gouvernement d'Emmanuel Macron", a-t-elle suggéré. Pour rappel, le procureur de la République de Brest a annoncé ce matin l'ouverture d'une enquête préliminaire sur l'affaire Ferrand.
Florian Philippot, vice-président du FN et candidat aux législatives en Moselle a également indiqué que le ministre devait présenter sa démission.
Candidat LR aux législatives dans les Hauts-de-Seine, Gilles Boyer a estimé que "la question Ferrand n'était pas juridique mais politique". "Je pose la question : Monsieur Ferrand est-il à même de porter les réformes de son ministère avec suffisamment de crédibilité et de poids politique ? J'estime que non", dit-il sur France Inter ce matin. Doit-il démissionner ? "Non (...) mais c'est à lui de prendre cette décision".
Thierry Solère : "quand on est mis en examen, on ne peut pas rester ministre" Le député et candidat LR aux législatives estime qu'on ne peut pas être mis en examen et rester ministre. "Je ne commente pas la justice mais quand on est mis en examen, on ne peut pas rester ministre", a-t-il dit sur RMC. "Mis en examen, le ministre reste innocent mais n'a plus la capacité de rester en place".
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