MISE A JOUR DU 07 MARS A 21H09 : MARINE LE PEN ARRIVERAIT PREMIERE AU 1er TOUR DANS TOUS LES CAS

C'est encore un coup de tonnerre dans la vie politique française à 15 mois de l'élection présidentielle. Un nouveau sondage dont le détail est publié dans les colonnes du Parisien-Aujourd'hui en France de ce mardi 8 mars confirme la poussée du Front National et de son leader, Marine Le Pen. Dans les trois scénarios proposés aux sondés, Marine Le Pen est donnée gagnante au premier tour. 
 

Elle devancerait Martine Aubry et Nicolas Sarkozy (tous les deux crédités de 21 % d'intention de vote) avec 23%. Elle arriverait également en tête (24%) face à Nicolas Sarkozy (21%) et François Hollande (20%). Enfin, elle serait également première, toujours avec 24% des votes, face à Dominique Strauss-Kahn (23%) et Nicolas sarkozy (21%).
 

C’est le choc politique du week-end qui inquiète toute la classe politique : Marine Le Pen arriverait en tête du premier tour de l'élection présidentielle, devant Nicolas Sarkozy et la socialiste Martine Aubry, selon un sondage Harris Interactive pour Le Parisien publié hier.

Un sondage choc : Marine Le Pen en tête du 1^er tour

D'après l'enquête publiée samedi sur leparisien.fr, la présidente du Front national recueillerait 23% des voix, contre 21% pour le président sortant, à égalité avec le premier secrétaire du Parti socialiste (ndlr. Martine Aubry). A noter que c'est la première fois dans une étude sur les intentions de vote pour le scrutin présidentiel de l'an prochain que Marine Le Pen est donnée présente au second tour. C’est non sans rappeler que son père, Jean-Marie Le Pen, s'était qualifié de la sorte en avril 2002, aux dépens du socialiste Lionel Jospin. Il avait perdu le combat électoral face à Jacques Chirac.  Quant Marine Le Pen, elle s'est félicitée de ce résultat lors d'une conférence de presse dans le Pas-de-Calais. « Ce sondage me laisse penser que Nicolas Sarkozy perdra cette élection présidentielle », a-t-elle déclaré. « D'ores et déjà il est presque éliminé de ce second tour ». Elle rajoute par ailleurs : « Je pense qu'on assiste là, enfin je l'espère, aux prémices d'un réveil du peuple français, a-t-elle ajouté. C'est très à la mode le réveil des peuples en ce moment. Il n'y a pas de raison que le peuple français ne se réveille pas. »

Dans le même sondage réalisé du 28 février au 3 mars 2011 auprès de 1.618 personnes âgées de 18 ans et plus, le président du Mouvement démocrate François Bayrou est crédité de 8% des intentions de vote, devant l'écologiste Eva Joly et l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, à égalité à 7%.

Sarkozy en responsable

EN VIDEO, TOUTES LES REACTIONS A CE SONDAGE : 

Selon la gauche un seul acteur politique est responsable de la montée du FN : Martine Aubry a dénoncé le jeu de « quitte ou double » auquel « Nicolas Sarkozy joue depuis des semaines » avec le débat sur la laïcité et l'islam. « Il ne veut pas changer de politique, donc il fait peur. Il avait commencé avec l'identité nationale et les Roms. Maintenant, ce sont les immigrés. Au lieu de se réjouir quand les peuples tunisien et égyptien se lèvent pour la démocratie, il fait peur aux Français comme si cela allait entraîner des hordes d'immigrés », a lancé la première secrétaire du PS. « C'est inquiétant, et on sait qui a propagé l'incendie, c'est Nicolas Sarkozy », a lâché, le porte-parole du PS, Benoît Hamon. « C'est un sondage, a-t-il dit, il n'y en a qu'un seul qui dit ça, mais je le prends au sérieux. Notre travail, c'est éviter à tout prix une réédition du 21 avril 2002. »

Le président du MoDem François Bayrou y a vu le résultat d'un « climat tellement malsain », de « tant de désordre que les Français ont envie de renverser le jeu stérile actuel » qui se traduit par « l'effondrement des deux forces dominantes, l'UMP et le PS ». Jean-Luc Mélenchon, candidat à l'investiture du Front de gauche pour la présidentielle, « tout ça est une guignolisation de la politique, absolument invraisemblable », « une fabrication des instituts de sondages », avant de rajouter avec une touche d’humour « c’est comme si le père Noël était en tête ». A cela Marine Le Pen répond d’ailleurs « Mélenchon est peut être jaloux ? (…) » sur le plateau de I>Télé.

Enfin pour la majorité présidentielle, l’heure était à la dédramatisation de ce sondage. Le secrétaire général de l'UMP (ndlr. Jean François Copé) a appelé à « ne pas surinterpréter » le sondage : « Des comme ça, on va en avoir d'autres. Il y a une règle, c'est de ne pas commencer à s'affoler quand un sondage n'est pas aussi satisfaisant qu'on pourrait le souhaiter. » a-t-il déclaré.

MISE A JOUR DU 07 MARS A 21H05 : MARINE LE PEN PORTE PLAINTE CONTRE JEAN-LUC MELENCHON 

Selon TF1, Marine Le Pen a décidé de porter plainte pour injures publiques contre le président du parti de gauche Jean-Luc Mélenchon qui l'a traitée de "fasciste", annonce son avocat Wallerand de Saint Just. Parmi les réactions au sondage plaçant Marine Le Pen en tête des intentions de vote aux prochaines élections présidentielles, "la palme de la perte de sang-froid revient à Jean-Luc Mélenchon", écrit-t-il dans un communiqué. "En effet, le patron du Front de gauche a été jusqu'à invectiver gravement Marine Le Pen en la traitant de 'fasciste'", ajoute-t-il.

Doit-on prendre le sondage au sérieux ?

Sorti sur Internet avant sa publication officielle dans le journal Le Parisien prévue hier, le sondage a de suite été remis en question par l’ensemble de la classe politique et une partie de journalistes. Réalisé par l’institut Harris Interactive, ce sondage serait remis en question. En effet, l’enquête d’opinion ne comprend pas l’éventuelle candidature de Dominique Strauss-Kahn, de François Hollande ou encore de Ségolène Royal, figures fortes de la gauche. D’ailleurs Alain Duhamel, éditorialiste sur RTL critique le sondage publié par nos confrères du Parisien/Aujourd’hui en France. « Heureusement qu'il y a polémique. Parce que pourquoi est-ce que le sondage n'a posé la question que dans la seule hypothèse de Martine Aubry, qui est exactement dans la même situation que François Hollande ou Dominique Strauss-Kahn. C'est à dire une candidate légitime, une candidate potentielle, mais pas une candidate déclarée. Pourquoi, est-ce qu'aussi on a mis Dominique de Villepin, parce qu'il n'est pas plus déclaré que les autres Dominique de Villepin. Or, il a été mis très clairement là-dedans.»

Autre piste, cette fois évoquée par l'entourage de Nicolas Sarkozy et partagée par le journaliste Alain Duhamel. Le Parisien/Aujourd'hui en France chercherait avant tout à se faire un coup de pub le jour où Le Journal du Dimanche (JDD) lançait une nouvelle formule. « C'est que c'est du très bon marketing et du très mauvais journalisme. C'est à dire que le jour où il y avait une nouvelle formule du JDD et où Le Parisien avait envie de faire un coup, eh bien il a fait son coup. Alors, heureusement demain, ils vont publier le sondage avec l'hypothèse Dominique Strauss-Kahn et l'hypothèse François Hollande. Franchement cela aurait été plus malin de poser la même question, le même jour, et de publier le même résultat des trois. » a écrit le journaliste dans son éditorial politique de ce matin sur RTL.  

Enfin suite à cette vague de réactions, Harris Interactive à l’origine de ce sondage a déclaré qu’un nouveau sondage était en préparation et devrait être publié demain. Il faut dire que depuis sa publication hier, l'étude a été très critiquée pour le choix apparemment aléatoire des autres candidats opposés à Marine Le Pen. Ainsi, Dominique Strauss-Kahn, qui semble aujourd'hui être l'homme politique socialiste le plus populaire, ne figurait pas parmi les choix proposés aux sondés, ni François Hollande ou Ségolène Royal. Leur absence pourrait expliquer la popularité de Marine Le Pen dans ce sondage. Les socialistes Dominique Strauss-Kahn et François Hollande seront donc proposés aux personnes interrogées. Le résultat va-t-il changer ?

Cantonales : le FN fait aussi polémique en Lorraine

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Le FN fait couler beaucoup d’encre grâce à Marine Le Pen déjà dans la course effrénée de la présidentielle de 2012. Mais le parti d’extrême-droite a réussi un pari risqué : créer un véritable « buzz médiatique » national pour les élections cantonales en Lorraine. En effet un responsable de la CGT, candidat en Moselle du FN aux élections cantonales de mars (ndlr. 20 et 27 mars) a déposé plainte pour « discrimination politique » contre la centrale CGT de Montreuil ainsi que sa section qu’ils l’ont suspendu. Pourquoi ? Fabien Engelmann le mosellan est suspendu de son poste de secrétaire CGT des employés municipaux de Nilvange pour son adhésion au FN. Le syndicat n’a pas apprécié qu’un de leurs membres s’affiche avec l’étiquette Front National. Il ne faut que quelques jours pour que le candidat ne déclare son intention de porter cette affaire devant les tribunaux. Cette décision va donc attirer les caméras et micros des chaînes de télévision du pays en Moselle. Cette forte et inattendue médiatisation du candidat FN aux cantonales va-t-elle faire de lui un meneur au même titre que sa collègue Marine Le Pen ?