17/03/2011 |
Crédits photo : Columbia Pictures
Chaque semaine, LOR’Actu vous propose un tour d’horizon des dernières sorties cinéma, accompagné d’un lien vers les horaires. Du rire aux larmes, de la 3D à la mini-cam, notre site vous aide à y voir plus clair dans vos choix ciné, de la grosse machine hollywoodienne au petit film indé.
World Invasion, Battle Los Angeles, de Jonathan Libesman avec Aaron Eckhart, Michelle Rodriguez. En ces temps de grand n'importe quoi écologique et diplomatique, la SF pré ou post-apocalyptique a la cote. Catastrophes naturelles dans Le Livre d'Eli ou 2012 pour le plus plausible, ou carrément invasion extraterrestre avec District 9, La guerre des mondes et maintenant World Invasion, où la terre, frappée par des bombardements extraterrestres, n'est plus qu'un champ de bataille intergalactique. Comme si les fourmis belliqueuses de Starship Troopers n'attendaient plus qu'on vienne à elles pour nous exterminer, et décidaient de venir éradiquer la menace humaine. Ca vous fait froid dans le dos ? Alors ce film riche en testostérone est juste ce qu'il vous faut !
Ma part du gâteau, de Cédric Klapisch, avec Gilles Lellouche, Karin Viard. A lire le résumé, à voir le générique, on a peur : Cédric Klapisch et son parisianisme bobo chic bien pensant, avec en plus Karin Viard, actrice de talent trop souvent cantonée aux rôles de maman classe ouvrière pas futée mais courageuse. Cette satyre qui oppose cadres sup et cols bleus a tout de l'énième chronique sociale manichéenne opposant les méchants riches aux gentils pauvres. La bande-annonce rassure, puisqu'on voit qu'au lieu de tirer son film vers le pensum ou la diatribe extrême gauchisante, Klapisch prend le parti moins risqué mais tellement plus subtil de resserrer sa focale sur la cohabitation insolite de deux personnes que tout oppose : un trader arriviste engage une femme de ménage récemment licenciée de son usine ... par son nouvel employeur ! Ma part du gâteau semble marcher sur un fil instable entre comédie sociale sympathique et énième satyre populiste de la mondialisation, et devrait du coup trouver son public, pour de plus ou moins bonnes raisons ...
Route irish, de Ken Loach. Dans la veine du cinéma militant, s'il y a bien un nom qui fait consensus ces dernières années pour bousculer les consciences, c'est celui de l'agitateur Ken Loach, qui s'arrange toujours pour mettre de bons coups de pied dans la fourmilière politique anglo-saxonne. Après deux films mineurs, le sympathique Looking for Eric et le très verbeux Vent se lève, Loach revient avec un brûlot qui pourrait définitivement asseoir sa réputation d'empêcheur de tourner en rond de la perfide Albion. Ou l'histoire de l'irlandais Fergus, ancien membre d'un organisme privé de sécurité en Irak, qui, revenu au pays, cherche à comprendre les raisons de la mort de son ancien partenaire tombé à Bagdad. Il n'a bien entendu aucune idée du bourbier dans lequel il s'est mis, et risquera sa vie pour faire éclater la vérité, une vérité qui dérange. Avec ce sujet sensible et peu débattu, nul doute que Loach va plus que jamais faire couler de l'encre.
Légitime défense, de Pierre Lacan, avec Jean-Paul Rouve et Claude Brasseur. Vous voulez savoir ce qui fait basculer un être ordinaire dans la violence la plus abjecte et injustifiable, allez voir ce nouveau thriller belliqueux avec Jean-Paul Rouve en quidam qui se lance à la poursuite sanglante des ravisseurs de son père. Le vengeance flick comme on l'appelle outre-atlantique est un genre à approcher avec précaution, nuance et subtilité. Pas sûr que Pierre Lacan ne réussisse ne serait-ce qu'à frôler la dichotomie macabre du troublant Dexter, dont on ne sait jamais trop s'il est un justicier salaud ou un psychopathe au coeur tendre, ou la subtilité de Peckinpah mettant aux prises une famille ordinaire à des psychopathes belliqueux dans Chiens de paille. Ni même le regard de cocker de l'ancien agent secret aux prises avec des proxos albanais de Taken, film de vengeance bien interprété qui verse pourtant dans la caricature. Pour faire un bon film de vengeance, genre casse-gueule s'il en est, il faut que l'auteur de la vengeance incarne avec crédibilité un esprit tourmenté, en gros il faut un bon acteur. Hélas, Jean-Paul Rouve, immonde depuis son flatteur César dans Monsieur Batignole, n'a a priori ni la subtilité troublante de Michael C.Hall, encore moins le talent de Dustin Hoffman, et pas même le jeu facial varié de Liam Neeson. N'allez pas voir ce film qui a déjà été fait en mieux, à moins de raffoler des films de vengeance où les bons coups se comptent sur les doigts de la main, et où les arnaques sont légion.