Alors que le président François Hollande fête le premier anniversaire de son mandat aujourd’hui, le Front de Gauche et Jean-Luc Mélenchon ont manifesté hier à Paris contre l’austérité et pour la VIème République. De nombreux participants portaient un balai.

Des dizaines de milliers déçus de la gauche. Dimanche 5 mai, de la place de la Bastille à celle de Nation, une “marche citoyenne” a réuni dans l’après-midi plus de 180 000 manifestants selon les organisateurs contre 30 000 estimés par la police. Pour Jean-Luc Mélenchon, qui avait affirmé ce vendredi que ce serait un triomphe si le cortège regroupait 100 000 personnes, c’est un véritable succès et une preuve que des dizaines de milliers de personnes sont déçues de la gauche.

Depuis l’élection de François Hollande le 6 mai 2012, il s’agit de la première grande manifestation à l’appel d’une partie de la gauche. Initiative qui est d’ailleurs dénoncée par certains ministres et dirigeants du PS qui accusent Jean-Luc Mélenchon d’être à l’origine de la division au sein de la gauche. Aux troupes du PCF et du Parti de gauche de M. Mélenchon se sont joints plusieurs personnalités dont Eva Joly (EELV) candidate des écologistes aux élections de 2012, Pierre Laurent (PCF), le médecin urgentiste Patrick Pelloux ou encore Edwy Plenel, fondateur du site Mediapart.

Des lorrains en bus à Paris

Pas une manifestation contre François Hollande. Parmi les drapeaux rouges du Front de gauche et les drapeaux verts de l’EELV, de nombreux participants portaient un balai, en référence à l’expression “coup de balai” de Jean-Luc Mélenchon. Sur les pancartes, on pouvait lire des slogans tels que “Séparation du Medef et de l’état”, ou encore “Hollande passe la 6ème”. Pour Sergio Coronado, seul député EELV présent à l’événement, “ce n’est pas une manifestation contre François Hollande, c’est une manifestation pour que le gouvernement change de cap” a-t-il annoncé. Pourtant, le discours de M. Mélenchon était très clairement dirigé contre le président : “La période d’essai est terminée, le compte n’y est pas.” a-t-il lancé au locataire de l’Elysée. “Nous n’avons pas changé d’avis, nous ne voulons pas de la finance au pouvoir, nous n’acceptons pas de politique d’austérité.” rajoute-t-il. Il accuse donc clairement le chef de l’Etat de ne pas tenir ses engagements de campagne.

La Partie de gauche Moselle mobilisé. La mosellane Brigitte Blang, membre de la direction du bureau national du Parti de gauche et proche de Jean-Luc Mélenchon depuis des années, assure que les quatre départements de la lorraine ont massivement participé à la manifestation. En effet, une dizaine de bus, pouvant contenir 50 à 60 personnes, ont été mobilisés dans la région afin d’assurer le transport des militants jusqu’à la capital. Ainsi en Moselle, cinq bus ont été réquisitionnés au départ de Metz, Sarreguemines et du Nord du département, dont un qui a été réservé en catastrophe le 2 mai, le nombre de demandes étant plus important que le nombre de places disponibles. En Meurthe-et-Moselle, deux bus ont été organisés conjointement par le Parti de Gauche et le Parti Communiste de la région. Des départs étaient également prévus dans les Vosges et en Meuse. De plus, de nombreux militants se sont rendus à Paris hors bus, en train ou en voiture.

“C’est beaucoup plus que l’année dernière lors de la manifestation que nous avons organisé avant le premier tour des élections. Dans toute la Lorraine, seulement cinq bus avaient été sollicités.” affirme Brigitte Blang. Les militants lorrains ont donc largement contribué à remplir les bus en direction de la place Bastille ce week-end et se sont mêlés à la foule de manifestants du Parti de Gauche, derrière Jean-Luc Mélenchon. “Quand on nous dit qu’il n’y avait que 30 000 manifestants, M. Manuel Valls ferait mieux de changer ses lentilles ou ses lunettes !” ironise-t-elle.