Réforme territoriale : la carte des 13 régions définitivement adoptée
La nouvelle carte des 13 régions entrera en vigueur début 2016 juste après les élections régionales du mois de décembre prochain. L’Alsace s’oppose fortement à son mariage avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne.
Etape cruciale pour l’une des réformes phares du mandat de François Hollande. Le Parlement a définitivement adopté ce mercredi la carte définitive des 13 régions. Malgré l’opposition ferme des élus alsaciens notamment de droite au mariage avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne, le gouvernement a réussi à imposer cette nouvelle carte. Dans un peu plus d’un an, la France sera composée de 13 régions au lieu de 22 actuellement.
L’objectif pour le gouvernement est de construire des régions à dimension européenne comparables à celle de l’Italie, de l’Allemagne ou de l’Espagne. Pour pouvoir rivaliser avec des grandes régions, les nouvelles organisations territoriales verront leurs compétences étendues notamment sur le champ économique. Dans un ultime vote, les députés ont adopté le texte par 95 voix pour, 56 contre et 11 abstentions. Le Front de gauche, les radicaux de gauche, les écologistes, l'UMP et l'UDI ont voté majoritairement contre «des regroupements forcés» alors que les socialistes ont voté pour.
Hollande se félicite du vote du Parlement
Carte BFMTV
La nouvelle carte fusionne l'Alsace avec la Lorraine et Champagne-Ardenne, le Nord-Pas-de-Calais avec la Picardie, et Midi-Pyrénées avec Languedoc-Roussillon, trois fusions contestées, surtout la première. Les autres regroupements ont été moins polémiques (Poitou-Charentes avec Limousin et Aquitaine, Bourgogne avec Franche-Comté, Rhône-Alpes avec Auvergne), voire enthousiastes (les deux Normandie).
François Hollande s’est félicité dans un communiqué de l’adoption définitive «du projet de loi relatif à la délimitation des régions par le Parlement». Pour lui, «cette adoption permettra la mise en place au 1er janvier 2016 de 13 régions qui auront la taille pour mener de grands projets et pour assurer un meilleur service auprès des citoyens. Après la loi sur les métropoles, le vote de cette loi confirme notre ambition de modernisation de la France en apportant simplification, proximité et efficacité au bénéfice des français».
Dans l’Est, l’Alsace grince des dents. «La fusion avec la Lorraine et Champagne-Ardenne, c'est l'événement le plus grave, pour l'Alsace, depuis la fin de la guerre», s'insurge le président du conseil régional, Philippe Richert (UMP), un élu connu pour sa modération, en observant que «dorénavant, l'Alsace n'aura plus d'institution politique pour la représenter». «Ceux qui veulent attenter au droit local, et notamment aux lois concordataires, n'attendent que cela», met-il en garde, en regrettant que le gouvernement ait refusé de relancer le conseil unique, qui a échoué en 2013 malgré le oui de 58% des électeurs.
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