Nicolas Sarkozy a prôné l’unité nationale ce lundi matin au lendemain d’une marche républicaine historique mais a surtout fait des propositions choc pour lutter contre le terrorisme.

"C'est une terrible épreuve et les Français ont donné au monde entier une image assez bouleversante. C'est une belle leçon de vie" a estimé l’ancien chef de l’Etat qui a également participé à la marche républicaine dimanche à Paris. "Comme chacun, j'étais assez bouleversé de voir tous ces gens calmes qui défilaient dans la rue pour dire une seule chose: on n'a pas peur" a-t-il poursuivi. "C'était une force en mouvement sans aucune agressivité" s’est réjouit Nicolas Sarkozy.

"Il y a un devoir de comprendre. On ne peut pas mettre cela de côté. Il y a une phase de retour d'expérience. Ce devoir de lucidité et d'analyse c'est notre première responsabilité" a poursuivi sur RTL Nicolas Sarkozy, interrogé par les journalistes et les auditeurs. "Je ne voudrais pas qu'on passe d'un climat d'unité nationale à un climat de polémique nationale" a demandé Nicolas Sarkozy, estimant que François Hollande a fait ce qu’il fallait durant cette semaine de tensions hors-normes. "On doit analyser ce qui s'est passé grâce à une commission d'experts parlementaire ou un groupe de travail bipartisan" a estimé M. Sarkozy.

Mettre les terroristes dans des "cellules individuelles"

"Les forces de police ont fait un travail absolument remarquable. L'unité ne doit pas empêcher la lucidité. La lucidité nourrira la solidité de l'unité" a salué l’ancien ministre de l’Intérieur. "Ce qui est important, c'est que sans esprit polémique, sans esprit partisan, on aille au fond des choses" demande le probable candidat à la présidentielle de 2017 qui a estimé qu’il ne fallait pas attendre la prochaine élection pour faire des propositions.

"Il faut les (terroristes, NDLR) mettre en prison en évitant la propagation d'idées mortifères, barbares et scandaleuses donc il faut les mettre en cellulement individuel. La question de notre politique pénale des nouvelles places de prison, est une centrale pour l'efficacité républicaine de la sécurité" propose Nicolas Sarkozy, toujours sur RTL.

L’unité nationale c’est avec tout le monde, dont le FN

"En affaire de terrorisme, une affaire sur deux élucidée l'est à partir d'un renseignement venant d'un service à l'étranger" a-t-il estimé, proposant de renforcer la coopération avec les partenaires européens et internationaux, notamment le Maroc et la Turquie. "Le Qatar est un pays ami de la France. Pensez-vous qu'on aurait cette politique d'amitié avec le Qatar si nous pensions que le Qatar c'était uniquement le financeur du terrorisme?" s’est défendu l’ancien président de la République.

"Je n'en ai aucune preuve. Je suis partisan de l'indépendance de la France sur bien des sujets. Il m'arrive d'être d'ailleurs en désaccord y compris avec nos alliés américains. Si j'avais des preuves, je vous garantis qu'on reverrait les choses" a promis M. Sarkozy.

"Quand on fait l'unité nationale, on fait l'unité de tout le monde. Je déteste le sectarisme" a-t-il dit à propos du Front national. "Devant cette tragédie, l'unité nationale est la seule réponse digne et à la hauteur de la situation".

".Je dois mesurer mes propos pour éviter que nous basculions de l'unité nationale vers l'affrontement nationale. Je n'ai pas l'intention de jeter de l'huile sur le feu. Les questions de l'immigration et de l'Islam sont clairement posées" a-t-il estimé.

Armer la police municipale et expulser les jihad même Français

"Dans les jours qui viennent, je prendrai contact avec un certain nombre d'autorités religieuses pour voir avec elles ce que nous pouvons faire. La question de l'immigration fera l'objet de débats extrêmement approfondis. On ne peut pas continuer comme ça. L'immigration n'est pas liée au terrorisme mais complique les choses" a poursuivi M. Sarkozy qui a remis ses habits de chef de l’Etat ce lundi matin.

"Quand on part faire le jihad à l'étranger, on n'a pas à revenir en France même si on est Français (...). Qu'ils purgent leurs peines en prison et après on les expulse", a déclaré le président de l'UMP, qui assure que "la question de l'immigration fera l'objet de débats extrêmement approfondis" a-t-il proposé. Nicolas Sarkozy a également proposé d’armer la police municipale après la mort d’une policière municipale stagiaire non-armée jeudi dernier à Montrouge.