A Metz, fréquentation décevante après les attentats de novembre
La fréquentation des marchés de Noël de Metz (Moselle) serait en repli constatent des commerçants. Les organisateurs estiment que le cap des 2 millions de visiteurs est bien atteint comme chaque année. Mais le contexte post-attentats et une météo trop douce n’ont pas fait les affaires de tous.
Alors que la fréquentation du marché de Noël a enregistré une baisse notable à Strasbourg cette saison, à Metz la tendance sera la même. Même si les organisateurs affirment avoir dépassé le cap historique des 2 millions de visiteurs, de nombreux commerçants ne l’entendent pas de cette oreille. «Nous avons réalisé un moins bon marché qu’en 2014, c’est incontestable. La météo douce ne nous a pas aidé et le contexte après les attentats a miné une partie de la clientèle» assure un vendeur de vêtements chauds. Des accessoires qui n’ont pas été utile. Le grand froid et la neige n’ont pas pointé le bout de leur nez pendant les fêtes. «La première semaine après les attentats a été plus difficile, la semaine on voyait moins de monde» confie un autre commerçant parmi les 150 que comptent les chalets des huit sites messins.
«Heureusement, les week-end nous ont permis de sortir la tête de l’eau» assure un vendeur de sucreries. Dans les allées de la Place Saint-Louis, Saint-Jacques ou Place de Chambre, la fréquentation était contrastée selon les jours notamment la semaine. Pendant le week-end d’inauguration, le public était au rendez-vous mais dans une ambiance encore pesante. Lors de l’inauguration en présence des élus, les médias avaient pu constater un vaste déploiement des forces de sécurité autour des marchés de Noël. Jamais le marché de Metz n’avait connu une telle présence de la police et de l’armée. «On a senti un beau pic de dernière minute les 23 ou 24 décembre notamment pour les produits locaux mais on a souffert fin novembre-début décembre» regrette un vendeur de produits lorrains.
Des dizaines de militaires mobilisés
Pour le maire de Metz, il n’était pas question d’ignorer la menace mais encore moins d’annuler ou de réduire ces marchés de Noël. «Il y a ici comme ailleurs des menaces. La République ne peut pas s’affaiblir, se coucher face aux terroristes. Metz est debout. Les habitants doivent continuer de pratiquer leurs loisirs» assurait Dominique Gros (PS). Véritable vitrine pour la région, concurrents de Strasbourg, ces marchés attirent «jusqu’à 2 millions de personnes» selon le premier magistrat. Seule annulation au programme de la ville : le feu d’artifice de la Saint-Nicolas. «C’est une consigne nationale sur les pétards et artifices. On veut éviter de provoquer l’inquiétude des habitants (…)» assurait le préfet. «Les victimes du Bataclan pensaient d’abord que des pétards explosaient dans la salle…» remarque le maire. D’ailleurs, selon l’adjoint à la sécurité de la ville, un arrêté est en vigueur interdisant l’usage de pétards et d’artifices sur l’espace public.
Police nationale, municipale et armée patrouillaient ensemble sur les sites des marchés de Noël. «Entre 20 et 30 policiers mobilisés pour la surveillance des marchés en plus de patrouilles mobiles dans les rues et sans oublier les moyens habituels qui continuent de sécuriser l’agglomération» liste Hervé Niel. «Les moyens de police ont été renforcés et certains redistribués» assure-t-il en sachant que la police appuie également les douanes pour els contrôles aux frontières. «Des contrôles qui vont se poursuivre» assure le préfet de Moselle.
Du côté de l’armée mobilisée pour la première fois dans les rues en dehors de la surveillance des lieux de culte ou des gares comme en janvier, les moyens étaient considérablement rehaussés. Au niveau national, 10 000 militaires étaient mobilisés dès la mi-novembre contre 7 000 après les attentats de Charlie. «La ville de Metz et la région profitent de moyens supplémentaires» assure le gouverneur militaire, précisant que 30 hommes assuraient la surveillance des marchés de Noël et 30 autres pour les lieux de culte. Au total, 550 militaires sont déployés en région Lorraine.
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