Loi Travail: 2 000 personnes manifestent à Metz, 4 500 à Nancy
Plusieurs milliers de personnes étaient mobilisées en Lorraine ce mercredi contre la loi Travail défendue par le gouvernement. Jeunes, étudiants, chômeurs, militants syndicaux étaient dans la rue. Selon les villes, la mobilisation était assez inégale.
Vent debout contre la réforme du code du Travail portée par Myriam El Khomri, les syndicats (sauf la CFDT ou la CGC notamment) avaient appelé à manifester contre la Loi Travail. La plupart des manifestants (CGT, FO, Unef entre autre) demandaient un retrait pur et simple du texte.
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Les organisations de jeunesse (Unef, Unl et Fidl pour les lycéens) ont eu le soutien d'organisations politiques comme le Parti de gauche, Europe Ecologie-Les Verts et les Jeunes communistes, et syndicales (CGT, FO, FSU...). Un autre rendez-vous est fixé devant le siège du Medef à Paris à 12H30. Des rassemblements auront aussi lieu en province et plusieurs appels à la grève ont été lancés par des fédérations syndicales - 144 au total à travers le pays, selon la CGT. Le front syndical est néanmoins fissuré: les syndicats "réformistes" (CFDT, CFE-CGC, CFTC, Unsa) et la Fage (étudiants) ne s'associent pas à ces actions, préférant des rassemblements distincts le 12 mars. Plutôt qu'un retrait du texte, ils demandent des modifications "en profondeur". Même les Jeunes Socialistes ont manifesté, une première sous une présidence de la gauche en France.
- Moins de 10 000 personnes au total en Lorraine -
A Metz (Moselle), le cortège composé d’organisations syndicales et étudiantes était assez clairsemé avec seulement 2 000 participants, selon les organisateurs. Pour Nancy (Meurthe-et-Moselle), forte d’une grande communauté étudiante, le mouvement était plus dense. Jusqu’à 3 500 à 4 500 personnes étaient rassemblées sur la Place Stanislas pour adresser un message au gouvernement. A Longwy (Meurthe-et-Moselle), environ 150 jeunes et salariés conduits notamment par la CGT ont défilé dans les rues de la cité des émaux. La députée frondeuse (PS) de Moselle et ex-ministre de la Culture a également défilé, mais pas à Metz où elle est élue, prenant part au défilé parisien ce mercredi après-midi.
Du côté des Vosges, la mobilisation était bien maigre. Une quarantaine de lycéens se sont rassemblés à Epinal et une quarantaine à Saint-Dié-des-Vosges. 350 lycéens ont manifesté à Bar-le-Duc (Meuse). A Thionville (Moselle), moins d’une centaine de personnes s’étaient rassemblées devant l’hôtel de ville. Un rassemblement était aussi organisé à Sarreguemines.
Au total en Lorraine, moins de 10 000 personnes étaient rassemblées ce mercredi.
Selon Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT sur France Inter ce matin "le gouvernement a reculé parce qu'il y avait des mobilisations, aucun des syndicats n'était d'accord avec la loi et ça, ça pèse pour l'avis du gouvernement". Après la pétition ayant dépassé le million de signataires, "on attend surtout que ce clic sur Internet devienne une vraie mobilisation, il y a encore des salariés à convaincre (...). Mais déjà avec le nombre de manifestations prévues, il va y avoir du monde dans les rues". "Comme on n'a pas discuté beaucoup avant la publication du texte, il faut donc l'enlever et commencer à vraiment discuter. (...) Tout dans ce texte fait en sorte que les droits des salariés ne soient plus respectés".
- Des syndicats appellent au retrait du texte -
Pour Laurent Berger, numéro un de la CFDT, sur BFMTV: "Il y a des choses qui ne sont pas acceptables. Je demande des modifications substantielles. Je demande le retrait de cet article (sur le plafonnement des indemnités prudhommales, NDLR). Si la CFDT n'obtient pas satisfaction, nous nous mobiliserons".
Benjamin Lucas, président du Mouvement des Jeunes Socialistes, a appelé sur Radio Classique au "retrait du texte", car il "cristallise beaucoup de tensions". "Il est construit sur des analyses qui ne sont pas les analyses que la gauche tient depuis un certain nombre d’années". "Le rassemblement n’est pas possible si on franchit des lignes qui nous fracturent, qui passent au delà de ce qu’on est depuis cent ans. (...) Si ce projet passe, je pense qu’on aura malheureusement fracturé la gauche, et qu’on aura déçu beaucoup de nos électeurs."
A Paris, la manifestation tirait à sa fin peu après 17H place de la Nation, dans le calme. "C'est une très bonne journée de mobilisation sachant qu'on a eu que deux jours pour la préparer", commente William Martinet, le président de l'Unef alors que les manifestants restent sur la place. "Une prochaine journée de mobilisation se fera la semaine prochaine. La date sera discutée demain au cours d'une réunion entre les organisations de jeunesse". M. Martinet a précisé n'avoir reçu "aucun message d'ouverture ou de discussion avec le gouvernement". "Peut-être qu'après cette journée, le gouvernement se rappellera qu'il y a des jeunes dans ce pays".
De son côté, Michaël Jeanjean, porte-parole des Jeunes Ecologistes, estime que "c'est une bonne première journée". "On avait peur à cause du temps", dit-il. Dix ans après, l'ombre du CPE de Dominique de Villepin commence à planer, d'après lui: "C'est un mouvement d'ampleur par rapport au CPE. Cette fois, on est déjà une vingtaine d'organisations rassemblées autour du même objectif: obtenir le retrait du projet de loi Travail. Il y a dix ils étaient une douzaine", ajoute Michel Jeanjean.
L’Unef, premier syndicat étudiant, a déjà appelé à une nouvelle journée d’action le 17 mars dans toutes les universités tandis qu’une centaine de lycées étaient bloqués ce mercredi dans toute la France, selon les syndicats de lycéens.
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