Metz. Hollande et Merkel tentent de s’accorder sur la crise des réfugiés

Metz - 07/04/2016 15h27 - mis à jour le 07/04/2016 16h59
LORACTU.fr La Rédaction
Metz. Hollande et Merkel tentent de s’accorder sur la crise des réfugiés
Politique
Le président François Hollande et la chancelière Angela Merkel lors d'une conférence de presse conjointe à Metz (Moselle), jeudi 7 avril 2016.

Les deux chefs d’Etat ont tenté d’adopter une position commune sur la crise des réfugiés tandis que l’Allemagne avait ouvert les portes de son pays à ces centaines de milliers de migrants alors que la France s’était montrée plus réservée. A Metz, lors du sommet franco-allemand, les deux partenaires ont aussi évoqué le sujet de l’évasion fiscale.

La France et l’Allemagne ont tenté de trouver une position commune sur la crise des réfugiés, sujet qui a dominé le menu du 18ème sommet franco-allemand qui se déroulait pour la première fois à Metz (Moselle) ce jeudi. François Hollande a défendu lors d’une conférence de presse commune avec Angela Merkel une «politique cohérente» de la gestion de ce dossier sensible alors que des milliers de réfugiés continuent de rejoindre les pays européens. «Nous devons au plus vite revenir aux procédures de Schengen tout en permettant un retour dans leurs pays dans la dignité des réfugiés qui ne peuvent pas faire valoir leur droit en demandant l’asile» a défendu M. Hollande.

Pour Angela Merkel, «on s’est retrouvé dans une situation très compliquée avec un nombre très importants de réfugiés» a-t-elle expliqué, justifiant sa politique d’accueil de centaines de milliers de personnes très critiquée en France. Une critique également exprimée par Manuel Valls qui avait vivement épinglé la politique migratoire de l’Allemagne en février dernier lors d’un déplacement à Munich. La chancelière allemande s’est dite «très heureuse» de rencontrer M. Valls à Metz. «Les critiques ont plutôt tendance à me stimuler qu’à me mettre en colère» a-t-elle assuré face aux journalistes. Pour François Hollande également interrogé sur les propos de son Premier ministre, il a rappelé que la France n’a «qu’une seule position» qui est «exprimée par le Président de la République». Résumant la position française : protection des frontières européennes, accueil des populations menacées et reconduite dans leur pays «dans la dignité» s’ils n’obtiennent pas l’asile.

- "La France n’a qu’une position", selon Hollande qui recadre Valls -

La France «a pris sa part» a assuré M. Hollande à propos de la crise des réfugiés, rappelant qu’elle accueillera 30 000 personnes menacées cette année. L’Allemagne et la France ont apporté un soutien à la Grèce qui est débordée par l’afflux de migrants, selon M. Hollande rappelant que les deux pays ont envoyé des centaines de fonctionnaires pour traiter les demandes d’asile.

Angela Merkel a adopté une position commune avec son homologue français défendant la protection des frontières européennes plutôt qu’un retour aux frontières nationales. Les deux dirigeants ont prévenu que la Lybie peut constituer une menace pour la sécurité de milliers de réfugiés potentiels à cause de passeurs qui profitent de la situation politique déstabilisée dans le pays.

"Les sociétés en Europe" dont les agissements frauduleux ont été révélés par les Panama Papers "seront poursuivies", a promis jeudi le président François Hollande, à l'issue du conseil des ministres franco-allemand de Metz. "Comme le disait M. Schaüble (NDLR: le ministre allemand des Finances), ce qui a été révélé est une bonne nouvelle parce que nous pouvons encore traquer davantage la fraude, les fraudeurs, et s'il y a des sociétés en Europe qui se livrent à ce type d'agissements, elles seront poursuivies", a affirmé le président de la République.

- Panama Papers : les sociétés européennes qui fraudent "seront poursuivies" -

"Je pense au blanchiment notamment d'argent de tous les trafics", a-t-il précisé. "Depuis plusieurs années, nos ministres travaillent ensemble pour lutter contre la fraude fiscale, contre les paradis fiscaux. Nous avons progressé, nous avons réussi à faire ces échanges d'informations, ce qui fait que, aujourd'hui, pour les fraudeurs, c'est plus difficile", a poursuivi M. Hollande.

L'opération Panama Papers, enquête réalisée par une centaine de journaux qui a révélé des avoirs dans des paradis fiscaux de 140 responsables politiques, de stars du football ou de milliardaires, a suscité depuis lundi une onde de choc mondiale. La banque française Société générale fait partie des cinq banques qui ont créé le plus grand nombre de sociétés offshore par l'intermédiaire du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca, a détaillé mardi le quotidien Le Monde, après analyse des données Panama Papers.

Outre les réfugiés et le scandale d’évasion fiscale, Hollande et Merkel ont également évoqué la croissance, l’éducation et la Culture.

(Avec AFP)

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