Double meurtre de Montigny-lès-Metz: Heaulme et Leclaire dans le box des accusés

Société

Henri Leclaire va rejoindre Francis Heaulme, ‘le routard du crime’ sur le banc des accusés lors d’un procès à la date encore inconnue.

Deux juges d'instruction ont décidé de renvoyer devant les assises Henri Leclaire, mis en examen au côté du tueur en série Francis Heaulme dans le dossier du meurtre de deux enfants en 1986 à Montigny-lès-Metz, a indiqué mercredi l'avocate de l'une des parties civiles.

Les juges d'instruction ont décidé de ne pas suivre l'avis du parquet de Metz, qui avait requis le 21 mars un non-lieu en faveur d'Henri Leclaire, a ajouté, "satisfaite", Me Dominique Boh-Petit, confirmant une information du Républicain Lorrain.

Cette décision n'a pas de conséquence directe pour Francis Heaulme: il reste mis en examen dans ce dossier et sera jugé, avec M. Leclaire à son côté dans le box des accusés. Avant MM. Heaulme et Leclaire, Patrick Dils avait été accusé dans cette affaire à rebondissements. Condamné puis innocenté, il avait été acquitté au bout de 15 ans de prison en 2002.

Le parquet de Metz avait requis en mars dernier un non-lieu en faveur d'Henri Leclaire, mis en examen au côté du tueur en série Francis Heaulme, dans le dossier du meurtre de deux enfants en 1986 à Montigny-lès-Metz. Le parquet n'avait pas souhaité renvoyer Henri Leclaire devant les assises dans cette affaire.

- Trente ans après les faits -

La chambre de l'instruction de Metz avait rejeté il y a un an, en mars 2015, une requête en annulation de la mise en examen d'Henri Leclaire, soupçonné d'être impliqué dans le double meurtre d'enfants de Montigny-lès-Metz. "La requête est rejetée, mais la chambre de l'instruction écrit qu'il n'y a que des indices et pas encore de charges" contre Henri Leclaire, avait déclaré son avocat, Me Thomas Hellenbrand, qui s'attendait alors au rejet de sa requête.

La chambre de l'instruction avait estimé que seule la poursuite d'une information judiciaire "approfondie" et la confrontation du mis en examen avec les différents témoins le mettant en cause "permettront ou non de transformer ces indices en charges", avait-il précisé.

Henri Leclaire, un ancien manutentionnaire de 66 ans, a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire en août 2014 dans cette affaire à rebondissements, pour laquelle Patrick Dils a d'abord été condamné puis innocenté et acquitté au bout de 15 ans de prison en 2002. Après une nouvelle enquête, Francis Heaulme, dont la présence près de la scène du crime a été tardivement attestée, devait être jugé il y a 2 ans pour ce double meurtre, dont il nie être l'auteur.

- Les confidences de dernière minutes d'Henri Leclaire -

Mais son procès d'assises à Metz a été reporté sine die après deux jours d'audience, des témoignages de dernière minute ayant incriminé Henri Leclaire. Les tentatives de justification confuses de ce retraité bourru, qui comparaissait en tant que simple témoin au procès Heaulme, avaient renforcé les doutes et conduit à l'ouverture d'une information judiciaire contre lui.

Henri Leclaire s'était accusé de ce double meurtre en décembre 1986, avant de se rétracter peu après et d'être mis hors de cause par l'enquête. Il avait également bénéficié d'un non-lieu en 2013. Il conteste formellement les accusations contre lui. Mais quand il est sous pression, "il est capable de raconter n'importe quoi", selon son avocat.

En 2014, une femme témoin avait raconté comment Henri Leclaire lui aurait fait des confidences il y a quelques années sur la mort d'Alexandre Beckrich et Cyril Beining, deux enfants de 8 ans retrouvés le crâne fracassé à coups de pierre sur un talus près d'une voie ferrée à Montigny-lès-Metz, le 28 septembre 1986.

Un autre témoin avait affirmé l'an dernier avoir aperçu M. Leclaire en train de marcher sur les lieux le jour du crime, tandis que Francis Heaulme a lui aussi cité son nom à plusieurs reprises durant ses interrogatoires sur cette affaire.

A ce jour, nul n'a été reconnu coupable du double meurtre d'Alexandre Beckrich et Cyril Beining. Les deux garçons de 8 ans avaient été retrouvés le crâne fracassé à coups de pierre sur un talus près d'une voie ferrée à Montigny-lès-Metz, le 28 septembre 1986.

(Avec AFP)