A Pompidou-Metz, 40 chefs d’œuvre mis en musique jusqu’en juillet 2017
Le centre Pompidou-Metz présente depuis le 20 avril jusqu'au 17 juillet 2017, Musicircus. Une exposition qui, à travers 40 œuvres phares de la collection du centre Pompidou-Paris, s'intéresse à l'impact de la musique sur les arts plastiques, notamment l'abstraction.
Pompidou-Metz accueille depuis mercredi une nouvelle exposition semi-permanente jusqu’en juillet 2017. Après le succès de Phares qui a attiré, selon la direction du Beaubourg messin plus de 500 000 visiteurs, le musée espère s’appuyer sur Musicirus, une nouvelle expo de 40 chefs d’œuvre de la collection de Pompidou-Paris. L’ex-ministre de la Culture et députée PS de Moselle Aurélie Filippetti avait œuvre pour que l’établissement messin propose de grandes expositions semi-permanente pour éviter de laisser des galeries vides. Outre les expositions événementielles qui duraient quelques mois, le musée avait abandonné le concept de grandes expositions qui avait permis de se lancer en fanfare en 2010. Musicircus est la deuxième du genre, jusqu’à l’été 2017.
Parmi les artistes exposés, on retrouve Chagall, Kandinsky, Caldern Yves Klein, Arman ou, plus récemment, Cerith Wyn Ewans. Pour Emma Lavigne qui dirige Pompidou-Metz et qui a été à la tête de la Cité de la Musique à Paris pendant huit ans, cette exposition «propose de revisiter l’impact de la musique sur les arts plastiques».
Sonic Boom organisée à la Hayward Gallery de Londres en 2000 par le compositeur et musicologue David Toop, auteur d’Ocean Of Sound, ambient music, mondes imaginaires et voix de l’éther, a donné le coup d’envoi à de nombreuses expositions qui ont exploré la place du son dans la création plastique. Sonic Process dressait à son tour, en 2002 au Centre Pompidou Paris, la cartographie de la culture électronique depuis le début des années quatre-vingt-dix, à travers les dispositifs hybrides de musiciens et de plasticiens. Si la musique a participé depuis le début du siècle dernier à l’invention de la modernité, comme l’ont mis en avant les expositions Vom Klang der Bilder en 1985 à la Staatsgalerie de Stuttgart et Sons & lumières en 2004 au Centre Pompidou, le son s’inscrit plus que jamais au cœur de l’écriture d’une contemporanéité qui tend à inventer de nouveaux signes, à évacuer l’omniprésence du regard pour explorer en profondeur les mécanismes de l’écoute.
- Une exposition majeure plus importante que Phares -
Le son est devenu le matériau parfois quasi exclusif de démarches artistiques qui testent les limites de l’incarnation plastique et tangible de l’œuvre au profit de sa dématérialisation, de l’invention d’un infra-langage perceptible par tous. Bon nombre d’expérimentations sonores dans le domaine des arts plastiques aujourd’hui peuvent être perçues comme un héritage de pratiques héritées des avant-gardes, du Bauhaus au Black Mountain College, du Futurisme à Fluxus, et témoignent aussi d’une plus grande porosité entre artistes et compositeurs et d’une connaissance approfondie de l’œuvre de certains passeurs qui ont révolutionné notre rapport à la matière sonore.
Alors que la musique s’est progressivement affirmée non plus seulement comme un art du temps mais comme une œuvre ouverte, une forme d’espace, depuis la musique d’ameublement d’Erik Satie, générant des espaces sonores immersifs, les œuvres d’art investissent à leur tour le temps et les modes d’écoute propres à la musique.
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