Metz: le chirurgien suspendu dans l’affaire Corentin accusé d’avoir raté une autre opération
Une femme qui a perdu son mari à l’issue d’une opération chirurgicale accuse le professionnel qui est à l’origine de l’opération ratée du petit Corentin, 11 ans en 2014. Il est mort d’une opération ratée de l’appendice tandis que le professionnel a été suspendu deux ans.
Une veuve qui a perdu son mari qui était anesthésiste à l’hôpital Claude Bernard de Metz (Moselle) en 2015 des suites d’une tumeur accuse l’un des chirurgiens impliqués dans l’opération ratée du collégien de 11 ans qui avait succombé dans le même hôpital en 2014. Opéré deux fois en 2002 et 2003 par ce chirurgien suspendu par le Conseil de l’Ordre, il serait responsable d’avoir raté sa tumeur, selon elle.
«Il ne décèle pas la lésion cancéreuse qui sera fatale à mon mari», accuse Louise Doumbia dans les colonnes du Républicain Lorrain ce mardi. «Nous avons missionné un expert à notre initiative. Et la conclusion de son rapport est claire : le chirurgien n’a même pas réalisé les examens de base dans ces circonstances : le toucher rectal puis la coloscopie (…)» s’agace l’avocat de la cette veuve de 70 ans. A noter que son mari décédé en 2005 et le chirurgien mis en cause étaient proches.
«Il n’y a pas lieu de réaliser une nouvelle expertise judiciaire. La première dit sans doute possible que mon client n’a pas commis de faute. Il est facile de revenir des années après avec un expert privé, qui dit, pour faire court, ce que l’on a envie qu’il dise. Son analyse n’a pas de valeur face à l’expertise judiciaire, qui avait conclu à l’absence de manquements de la part de mon client» se défend l’avocat du chirurgien mis en cause par cette femme qui a été interpellée de voir le nom de ce spécialiste cité dans l’affaire du petit Corentin.
Pour cette nouvelle affaire, la cour d’appel de Metz dira le 16 juin si elle accepte ou non de lancer une nouvelle expertise judiciaire.
L'Ordre des médecins avait prononcé en février 2016 des suspensions d'exercice de la médecine à l'encontre de deux chirurgiens qui avaient opéré Corentin, un petit garçon mort lors d'une intervention chirurgicale pour une appendicite en 2014.
- Suspendu deux ans dont un avec sursis après la mort de Corentin -
Le chirurgien principalement mis en cause dans cette affaire a été interdit d'exercer la médecine pendant 3 ans, selon la décision de la chambre disciplinaire de première instance de l'ordre des médecins de Lorraine, affichée publiquement. Un autre a été interdit d'exercer pour deux ans, dont un avec sursis. C’est celui-ci qui est accusé par Mme Doumbia dans cette nouvelle affaire soulevée par la presse locale ce mardi 26 avril 2016.
L'Ordre n'avait pas publié les détails de la décision, et notamment l'exposé des griefs retenus à l'encontre des deux médecins. L'audience s'était déroulée fin janvier à huis clos.
Corentin, 11 ans, avait été admis le 31 octobre 2014 dans la clinique Claude-Bernard de Metz pour des douleurs au ventre, diagnostiquées comme une appendicite L'intervention, débutée le 1er novembre, avait été rapidement stoppée lorsqu'un choc avait été constaté à la pose d'un tube utilisé pour des coelioscopies. Selon une source proche du dossier, à cette occasion l'aorte de l'enfant a été touchée.
Au total, sept praticiens sont intervenus au chevet de Corentin, qui mourra le lendemain au CHU de Nancy, où il n'avait été transféré en urgence qu'au bout de neuf heures d'opération à Metz.
Les parents de Corentin ont porté plainte contre X dès le lendemain du décès, et l'instruction est toujours en cours. En janvier, un rapport d'expert publié par la presse locale indiquait qu'il
n'était pas certain que Corentin aurait du être opéré.
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