30 ans après Tchernobyl, certaines zones dans le Grand-Est toujours contaminées

Vosges - 26/04/2016 16h21 - mis à jour le 26/04/2016 17h02
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30 ans après Tchernobyl, certaines zones dans le Grand-Est toujours contaminées
Société
Dans la zone d'exclusion de Tchernobyl (Ukraine), trente ans après la catastrophe. (PHOTO: LORACTU.fr)

Trente ans après Tchernobyl, les massifs des Vosges, du Jura, des Alpes du Sud et de Corse présentent toujours des niveaux de radioactivité huit fois supérieur à la moyenne, selon l'IRSN, des doses certes importantes mais "sans aucune conséquence" sanitaire ou environnementale.

Dans les sols des massifs des Vosges, du Jura, des Alpes du Sud et de Corse, les activités en césium 137 sont supérieures à 10.000 becquerels par mètre carré, soit 8 fois la moyenne des sols français selon un état des lieux publié mardi par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Mais cette radioactivité ne peut pas avoir d'impact sur la santé. "Le Césium 137 n'est responsable d'aucune conséquence sanitaire", explique Philippe Renaud, spécialiste de la radioactivité dans l'environnement à l'IRSN.

Le césium 137, la principale source de radioactivité des déchets des réacteurs nucléaires, n'est pas présent dans la nature et, sans Tchernobyl et les essais nucléaires atmosphériques des années 60, son niveau serait de zéro. Selon les données de l'IRSN, en 2015, un habitant des zones les plus touchées par les retombées de Tchernobyl (Est de la France) est presque sept fois plus exposé au rayonnement émis par le césium présent dans les sols, qu'une personne résidant ailleurs en France.

Cette radioactivité persistante de certaines zones du territoire français se retrouvent dans des aliments. "C'est le cas du lait", précise Philippe Renaud. "Le lait produit sur ces zones est de l'ordre de huit fois plus contaminé que le lait du reste de la France". Et selon l'IRSN, les différences sont encore plus importantes pour les denrées issues des forêts comme les baies, les champignons et même le gibier.

"Si on consommait deux plats copieux par semaine de gibiers et de champignons au niveau de radioactivité le plus élevé qu'on ait mesuré, la dose ne serait pas négligeable", explique Philippe Renaud. "Mais si on compare cela à l'exposition due à la radioactivité naturelle (de certains aliments), ça ne fait pas beaucoup", précise l'expert. "Il suffit de consommer régulièrement des fruits de mer pour recevoir une dose 1 à 3 fois supérieure".

- Royal annonce une mesure pour les zones autour des centrales -

A l'occasion des 30 ans de la catastrophe de Tchernobyl, Ségolène Royal a annoncé mardi midi qu'elle avait "décidé d'étendre le rayon des périmètres des plans particuliers d'intervention de 10 à 20 km" autour des centrales nucléaires françaises. La ministre de l'Environnement, de l’Energie et de la Mer a dit suivre ainsi les recommandations émises par les autorités européennes de sûreté et de radioprotection.

Le P.P.I (Plan Particulier d’Intervention) est la réponse anticipée pour gérer les conséquences sur la population d’un accident survenant sur un site présentant des risques, selon le ministère de l’Intérieur. Ces plans sont appliqués pour les sites nucléaires, les usines chimiques, les sites de stockage sensibles, les barrages, des ports ou gares stockant des matières dangereuses ou encore des laboratoires. Ce plan est élaboré par le préfet qui prépare, selon les risques identifiés, les mesures de protection, la mobilisation et la coordination de tous les acteurs concernés.

Ainsi, l’ensemble des acteurs des services d’urgence, les médias, les communes dans un rayon de 10 kilomètres, l’Education nationale, les exploitants de réseaux (transports, communication, eau, électricité…) sont informés et coordonnés en cas de catastrophe nucléaire ou industrielle.

Le P.P.I est le document de référence en cas d’alerte. Il précise les missions des différents services de l’Etat concernés, les schémas de diffusion de l’alerte des populations, les moyens matériels et humains qui seraient mis en œuvre et l’articulation avec le plan d’urgence interne (PUI) dont la responsabilité appartient à l’industriel nucléaire concerné. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) fournit aux préfets les bases techniques (risques présentés par les installations, accidents possibles, effets à l’extérieur du site) qui leur permettent d’établir leurs PPI.

- Des centrales vont fermer en France, selon Hollande -

Le président français a affirmé lundi 25 avril qu’EDF devra proposer après 2018 «la fermeture de certaines centrales» et «la prolongation d'autres centrales», dans le cadre de la transition énergétique. Ces propositions interviendront après l'avis de l'Autorité de sureté nucléaire (ASN) sur «l'état du parc» nucléaire français, attendu fin 2018, a précisé François Hollande dans son discours lors de la Conférence environnementale.

«Fermer des centrales n'est pas une décision qui s'improvise», a ajouté François Hollande, précisant que ces fermetures « doivent se faire selon un calendrier précis, dans le respect des personnels, des territoires et de nos engagements en matière de climat». 

Il a confirmé que Fessenheim (Bas-Rhin) serait la première centrale nucléaire à fermer dans les années qui viennent. Le décret qui abrogera l'autorisation d'exploiter de cette centrale sera pris« cette année », a-t-il ajouté.  «Les discussions sont en cours entre l'État et EDF sur les conditions de cette opération et notamment sur l'indemnisation», que l'État devra verser aux actionnaires de la centrale.

Celle de Cattenom (Moselle), n’est pour l’instant pas prête de fermer avaient assuré M. M Valls et Hollande malgré les pressions de l’Allemagne et du Luxembourg. Son Premier ministre Xavier Bettel s’était même dit prêt à payer pour la fermeture anticipée de la centrale située à quelques kilomètres de sa frontière.

(Avec AFP)

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