Le zoo d’Amnéville, success-story économique et populaire, fête ses 30 ans
Le parc zoologique d’Amnéville (Moselle) situé entre Metz et Thionville fête son trentième anniversaire cette année. En frôlant les 700 000 entrées, il est de loin l’un des sites touristiques payant le plus visité de la nouvelle région Grand-Est et s’est imposé dans le top 3 des zoos français.
C’est en 1986 que Michel Louis décide d’ouvrir un petit parc zoologique qui s’étend seulement sur 5 hectares sur les hauteurs de la ville d’Amnéville, ancienne gloire de la sidérurgie, qui se cherche alors une reconversion. Autour de ces cinq hectares de végétation où se mêlent les premiers animaux sauvages, le maire (Divers droite) Jean-Kiffer, décédé en 2011, ambitionne de faire de sa ville un haut lieu du thermalisme et du tourisme. En 30 ans, le zoo va s’imposer comme une locomotive incontournable du site en attirant toujours plus de visiteurs. Pour sa première année, le parc présente 200 animaux, reçoit déjà 95 000 visiteurs et emploie une petite dizaine de salariés.
Aujourd’hui, en plein âge d’or, le site frôle les 700 000 entrées payantes et pèse jusqu’à 220 salariés durant la saison estivale. Plus de 2 500 animaux sont présentés et chaque année le site injecte plusieurs millions d’euros pour renouveler ses installations et booster encore plus sa fréquentation. M. Louis se souvient avoir rencontré tous les «boucliers, les hostilités et les oppositions» lors de la construction de son «bébé» qu’il défendra bec et ongle contre toutes les tempêtes. Des tentatives de rachat, aux pressions des élus locaux en passant par les manifestations des opposants aux parcs zoologiques qui critiquent sa vision. «Aucune subvention publique pour financer les chantiers» aime à rappeler Michel Louis, attaché à son indépendance. Celui qui ne porte par les hommes politiques dans son cœur les voit pourtant se bousculer pour saluer le succès entrepreneurial et touristique de ce projet dont personne ne voulait misait 1 euro il y a trente ans.
«J'ai créé le zoo dès l'origine sous forme de SCOP pour favoriser les rapports humains et permettre aux salariés de se partager 50% des bénéfices, les 50 autres pourcent étant réinvestis dans le parc. Tout est géré en interne, y compris les boutiques, buvettes et structures de restauration. Le zoo possède sa propre équipe technique qui prend une part importante dans la réalisation des investissements nouveaux» assure Michel Louis. La SCOP, modèle permettant aux salariés d’être «actionnaires» de leur entreprise permet aussi une «meilleure implication, une grande fidélité» des salariés, selon M. Louis.
- Il y a trente ans, personne ne voulait miser 1 euro -
«Les voyages créent des liens et permettent de partager une passion. Je suis tombé dedans à l'âge de 4 ans, en allant visiter la ménagerie du cirque Pinder», raconte le dirigeant pour expliquer sa passion des animaux. «Les animaux sont plus épanouis en dressage que si on leur donne un terrain vierge de trois hectares», estime pourtant Michel Louis qui renvoie vite dans leurs cordes les opposants aux zoos. Le parc compte en effet plusieurs spectacles : otaries, perroquets, rapaces, ours polaires ou encore le dernier en date : les tigres. En 2015, le zoo a lancé «Tiger World». Plus de 20 millions d’euros d’investissement pour le plus important investissement de son histoire.
Au fil des années, le zoo s’inscrit comme la sortie incontournable des Lorrains. Dans les écoles, les centres aérés, les associations locales : visiter le zoo d’Amnéville est devenu évident. «C’est l’un des rares succès incontestable du tourisme dans la région. Sa communication est constante, son message est positif tandis que la nouveauté est permanente. Michel Louis applique la même stratégie que les grands parcs d’attractions» analyse un connaisseur du secteur. «On ne sait plus si c’est le zoo qui profite de son implantation favorable à Amnéville ou si c’est Amnéville qui bénéficie du succès du zoo pour ses autres activités» poursuit-il. Rapidement, le zoo voit sa fréquentation grimper. 200 000 en 1995, la barre des 400 000 est dépassée dans les années 2000, celle du demi-million de visiteur en 2002. A cette vitesse, dans moins de 10 ans, le parc peut espérer le million de curieux annuels. Pour le premier trimestre 2016, le zoo enregistre déjà une croissance de 6% par rapport à la même période de l’année précédente.
- Quelques ombres au tableau -
Seule ombre au tableau: un récent placement en redressement judiciaire – à sa demande – par le tribunal de Metz (Moselle) en janvier 2016, malgré un chiffre d'affaires record en 2015 (18,2 millions d'euros) qui n'a pas suffi à absorber de gros investissements. «J'avais demandé un crédit de 4,5 millions d'euros pour financer les investissements assumés sur fonds propres" et "un re-étalement (des crédits) sur 10 ans au lieu de 7», avait-il indiqué. Mais parmi les 12 banques concernées, certaines ont refusé. La règle étant à l'unanimité, les demandes n'ont pas été accordées, poussant M. Louis à demander le placement du zoo sous contrôle judiciaire. Ce placement en redressement judiciaire n’empêche toutefois pas le zoo d’investir de nouveau en 2017. Le chantier de la prochaine nouveauté a déjà démarré : en avril prochain, les visiteurs pourront déambuler dans la forêt des ours bruns. En immersion au cœur de la forêt boréale, le face à face entre les ours bruns et les gloutons s’annonce dépaysant.
Michel Louis, fondateur et directeur général du zoo d'Amnéville.
D’ici quelques années, Michel Louis avait confié sa volonté de construire un grand spectacle de dauphins ce qui avait valu aux opposants des spectacles d’animaux de lancer une pétition en ligne, récoltant près de 20 000 signatures. Même opposition pour le spectacle de tigres qui avait récolté près de 50 000 soutiens sur internet via une pétition. M. Louis a toujours rejeté les accusations d’exploitation d’animaux. «Nous contribuons «énormément à la préservations des espèces dans leur milieu naturel». L’année dernière, le zoo d’Amnéville affirme avoir versé 500 000 euros à une vingtaine d’associations et d’ONG et plus de 2 millions d’euros en cinq ans pour la «conservation de la biodiversité». A travers ses spectacles et ses animations, M. Louis assure contribuer à la sensibilisation et à la pédagogie du public en termes de préservation.
Zoo d’Amnéville, rue du Tigre – Amnéville-lès-Thermes (Moselle)
Ouvert tous les jours de l’année
D’octobre à mars – de 10H30 à la tombée de la nuit. Les spectacles et animations sont proposés du 7 février au 11 novembre.
Tarifs : 35 euros (adultes de + de 12 ans), 29 euros pour les 3-11 ans
Plus d’infos : www.zoo-amneville.com
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