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18/02/2011
Metz /
Politique
Nicolas Z.

 

Dans une interview réalisée à l’Hôtel de Ville ce mercredi, Dominique Gros (PS), maire de Metz a répondu aux questions de nos lecteurs. Il évoque l’augmentation des impôts à Metz Métropole, le Mettis, le réseau TCRM, la situation économique de la ville, les cantonales… Rendez-vous exclusif.   

 

 

« Les impôts vont augmenter de 35€ par ménage à Metz Métropole »

 

 

Marie, employée de bureau, 34 ans : « Pourquoi les impôts vont-ils augmenter à Metz Métropole ? »

 

Dans un premier temps, c’est une raison toute simple qui explique cette augmentation des impôts : Metz Métropole a consenti des investissements importants notamment dans le Centre Pompidou qui bénéfice d’un budget de fonctionnement important (10 M d’€/an financé en grande partie par La Région Lorraine, c’est-à-dire 4M d’€/an). Par ailleurs, Metz Métropole avait le projet d’ajuster la taxe professionnelle à 18% comme cela était déjà le cas dans de nombreuses villes, malheureusement le gouvernement a décidé de supprimer cette taxe qui concerne les entreprises. Cela engendre un manque à gagner de 7 M d’€ pour Metz Métropole. Voilà donc pourquoi les ménages ont été mis à contribution. Cette augmentation sera de 35 €/ménage.

 

Jean Marie, cadre, 45 ans : « Des maires se sont opposés à l’augmentation des impôts, quel a été votre position ? »

 

Ce n’est pas avec plaisir que la ville de Metz augmente les impôts, Jean Luc-Bohl (ndlr. Président de Metz Métropole) ne le fait pas de bon cœur non plus. Par ailleurs sachez que les maires qui se sont opposés à l’augmentation des impôts ne proposent aucune solution alternative pour combler les pertes engendrées par la suppression de la taxe professionnelle. De plus ils ne précisent pas les budgets qu’ils souhaitent voir supprimer pour éviter cette fameuse augmentation d’impôt.

 

Elisabeth, chef d’entreprise, 46 ans : «  Pourquoi avoir reporté l’imposition sur les particuliers et non sur les entreprises ? »

 

Dans un premier temps je souhaite indiquer que la Ville de Metz met en place une imposition acceptables par rapport à de grandes villes comme Paris, Nanterre, St Denis… L’imposition sur les entreprises nous est interdite par la loi, ce genre de décision est prise au sommet de l’Etat. Nous avons donc décidé de répercuter l’augmentation sur les particuliers, à nos plus grands regrets.

 

Bruno, infirmier, 27 ans « Au niveau national le gouvernement ne promet pas d’augmentation d’impôt, quel est votre avis sur ces promesses ? »

 

Le gouvernement promet surtout des baisses d’impôts pour les riches et favorisés du pays. Ce n’est pas acceptable du tout. Il existe une infinité de niches fiscales. Une réforme de la fiscalité s’impose d’urgence.

 

 

Transports : « Une modernisation des TCRM est prévue »

 

 

Maquette d'un futur wagon du Mettis dans le bureau du maire. 

Crédit Photo : Morgan Bietry - LORActu.fr

 

Magalie, étudiante, 19 ans : « En qualité de Président des TCRM, qu’allez-vous faire pour résoudre les soucis de retards sur le réseau ? »

 

Une délégation de Service Public a été mise en place pour moderniser le réseau existant. L’objectif est d’améliorer le service, le matériel, la ponctualité des bus. Metz a près de 20 ans de retard sur le dossier des transports en commun, il faut faire bouger les choses. Le Mettis y participera bien entendu mais une modernisation du réseau TCRM s’impose à nous. Aujourd’hui un messin ne prend pas assez les transports urbains, ainsi il faut les inciter à les utiliser. Nous avons même le projet de baisser les tarifs et d’allonger les plages horaires de certaines lignes. On a déjà accompli de grands efforts, il faut que nous continuions dans cette voie.  

 

Joël, vendeur, 30 ans : « En tant qu’automobiliste je suis inquiet quant à l’état de certaines routes dans l’agglomération, qu’est-il prévu ? »

 

Il est vrai que nous avons eu un hiver rude et très froid, le salage des routes a entraîné la formation de nids de poules. Actuellement des réparations provisoires ont été effectuées, dès l’été les travaux de remise à niveau du réseau routier seront réalisées.

 

Magalie, sans emploi, 40 ans : « Les axes principaux de la ville sont bouchonnés en heure de pointe comme dans de nombreuses grandes villes. Quelles solutions sont envisagées pour réduire la circulation ? »

 

Il est normal qu’une ville comme Metz ait son lot d’embouteillages. Mais la solution principale pour réduire les bouchons est clairement l’utilisation des transports en commun (TCRM, Mettis en 2013, train...) ou les transports propres (vélo…). Il faut mettre l’utilisation de ces systèmes de transports au cœur des préoccupations des messins.  Le Mettis sera une véritable révolution. Il faut savoir que ces bus auront priorité dans toute la ville. Ils passeront sur des voies spécifiques, des feux rouges spéciaux seront mis en place…

 

On va devoir inciter les messins et les touristes à utiliser ce réseau pour circuler dans la ville. Comme je l’ai dit Metz a un retard irrattrapable sur le plan des transports. Mettis apportera à la ville des atouts qui lui manque : des bus modernes, écologiques, rapides et ponctuels.

 

Georges, employé de bureau, 24 ans : « Le Mettis est pour bientôt, combien va coûter ce projet pharaonique  à la ville et qui le finance ? Les particuliers seront-ils d’avantage taxés pour le financer ? »

 

Pas un centime d’argent du particulier ne sera consacré au Mettis. D’ailleurs une augmentation des impôts n’a jamais été effectuée pour le financer. C’est une fausse information ventilée par certains journalistes ou membres de l’opposition. Le Mettis est financé en partie par les entreprises de plus de 10 salariés de l’agglomération. D’ailleurs ce nouveau réseau concerne aussi les entreprises. Notre objectif est de favoriser les déplacements des salariés de leur domicile à leur travail grâce aux bus. Metz a aussi beaucoup de retard face aux autres ville. Un budget spécifique a été mis en place. Il est de 198 M d’€. Enfin une partie est aussi financée par l’achat de billets et d’abonnements. (c’est-à-dire 35 M d’€). Il y en a pour un total de 32 M d’€ de matériel. Nous sommes satisfaits des résultats des appels d’offres, le début était loin d’être positif.  

 

A noter que les prix du Mettis seront les mêmes que ceux appliqués aujourd’hui aux TCRM. Nous allons inciter les usagers à acheter leur ticket à l’extérieur des véhicules, autrement c’est une perte de temps. A chaque arrêt sera installé une borne automatique. Enfin, le dernier objectif sera surtout de faire acheter aux messins des lots de tickets ou des abonnements pour favoriser l’utilisation de Mettis.

 

Camille, mère au foyer, 34 ans : « Comment a été défini le parcours du Mettis ? Pourquoi certains quartiers de Metz ne seront pas desservis ? » 

 

Le parcours a été dessiné pour que le réseau rejoigne les deux quartiers populaire situés aux deux extrémités de la ville : Woippy et Borny. De plus dans ces quartiers le bus est un mode de transport plébiscité. Dans les quartiers non desservis par le Mettis une modernisation du réseau TCRM sera faite et nous réfléchissons à certains arrêts supplémentaires. Il y en aura un nouveau au bas de Bellecroix par exemple. Enfin nous allons mettre en place un système de bus à la demande. Dans certaines villes où l’utilisation du bus est moins importante, les habitants souhaitant se rendre en bus en ville devront appeler l’agence des TCRM deux heures avant. Ainsi cela nous permettra de ne pas avoir des bus vides sur certaines lignes.

 

Georges, commerçant, 45 ans : « Le Mettis va-t-il passer par la Place de la Gare, si oui ne pensez-vous pas que les travaux auront un impact négatif sur notre chiffre d’affaires ? »

 

Bien sûr que le Mettis passera par la place de la Gare ! La polémique qui consistait à dire que nous allions défigurer cette place est une ânerie. Comment ne pas faire passer le Mettis par la Gare de Metz ? Ce lieu doit être un pôle d’échanges entre plusieurs type de transports (taxis, voitures, bus, Mettis, vélo, train…). L’arrêt sera d’ailleurs à 30 mètres environ de la gare SNCF.

 

Concernant l’impact sur les commerçants, si cela s’avère vrai une commission d’indemnisation sera mise en place si ces derniers peuvent prouver que la baisse de leur chiffre d’affaires est liée aux travaux du Mettis. Mais à savoir que ces travaux sont nécessaires : la gare est un lieu stratégique. Sachez que l’esthétisme du lieu sera conservé mais néanmoins la place sera plus pratique pour les familles, les personnes handicapés…  

 

Adèle, cadre, 37 ans : « Je suis une automobiliste qui doit stationner tous les jours sur un parking payant pour me rendre à mon travail. Aucune place gratuite n’est libre, pourquoi ce choix de la municipalité ? »  

 

En tant que maire je ne peux garantir la gratuité des places de stationnement ! Il faut savoir qu’il m’est impossible de conserver toutes les places gratuites en centre-ville, surtout si celles-ci sont occupées durant plusieurs jours par les mêmes voitures. Le but est aussi de rendre le cœur de ville plus agréable avec le moins de trafic possible. Il existe malgré tout 3 500 places gratuites en ville, mais on se rend vite compte que ces dernières sont occupées par des voitures « fantômes ». Enfin nous avons mis en place un macaron vendu 25 €/mois pour chaque foyer souhaitant accéder gratuitement à toutes les places en temps normal payantes. C’est un succès puisque près de 600 personnes ont déjà dit « oui » !

 

Maud, sans emploi, 25 ans : « Pourquoi ne pas avoir fait le choix du tram comme à Nancy ? »

 

C’est une excellente question parce que figurez-vous que le tram de Nancy est la cause de nombreux problèmes techniques (ndlr. construit par Bombardier, société canadienne). Le choix du tram aurait été plus coûteux.  Une enveloppe de 320 à 250 M d’€ aurait été nécessaire. Enfin, le Mettis contrairement au tram peut s’adapter aux travaux ou à des changements de parcours, alors que le tram est confronté aux contraintes des rails qui demandent en plus des travaux de fondations plus complexes.

 

 

Dominique Gros : « Il faut rendre la ville de Metz ‘’sexy’’ »

 

 

Marie, employée de bureau, 34 ans : « Quel est le taux de chômage à Metz ? Que peut faire la municipalité pour le réduire ? »

 

Le taux de chômage est proche de la moyenne nationale, entre 9 et 11%. Mais je ne suis pas satisfait, il faut encore le réduire. Que peut faire la ville ? Je pense qu’il faut rendre la ville de Metz ‘’sexy’’. Metz doit avoir une image jeune, dynamique, innovante… Attirer de nouvelles entreprises passe forcément par-là, j’en suis persuadé. Economiquement je pense qu’il faut aussi réfléchir à des stratégies d’agglomérations. L’agglo messine c’est de Montigny à Rombas, il faut trouver des solutions communes.

 

La ville est victime d’un déficit de fierté. Les messins doivent être fiers de vivre dans une ville si riche culturellement. Il faut que nous occupions mieux notre rôle de capitale régionale sans pour autant créer de concurrence avec Nancy. C’est un faux combat. Aujourd’hui Metz manque d’emplois « métropolitains » c’est-à-dire des journalistes, des avocats, des cadres, des artistes, des écrivains… Une ville doit attirer cette élite pour faire briller son image à travers le Monde. Le Centre Pompidou, le TGV ou la Nuit Blanche nous permettent d’avancer sur ce terrain.

 

Nathalie, enseignante, 29 ans : « Le départ des militaires va entraîner un grand vide économique à Metz. Qu’est-il prévu pour compenser ces départs ? Quel est le calendrier d’installation de l’INSEE en ville ? »

 

Les emplois promis par Nicolas Sarkozy vont bientôt arriver, même si je vous confie qu’il n’est pas simple de les réclamer. Les bureaux de l'INSEE vont s’installer dans l’ancienne gare SNCF en centre-ville en 2011/2012 avec 200 emplois à la clé. L’objectif est 625 personnes en 3 ans. Nous sommes aussi en négociation pour l’installation d’une école vétérinaire, le dossier avance. Enfin, la Ville a quand même réussi à sauver un régiment militaire. Metz garde donc 4 000 emplois de défense, très peu face à d’autres villes.

 

Benjamin, cadre, 38 ans : « Quand va débuter le chantier de la ZAC de l’Amphithéâtre ? »

 

Le chantier a déjà démarré puisque vous pouvez observer une grue sur le chantier. Le premier immeuble qui s’installera sera celui du siège régional de la Caisse d’Epargne. Ensuite nous allons lancer le chantier de l’immeuble « B2C3 » d’une surface de 70 000 mètres carrés. Concernant le fond de la ZAC nous avons encore d’autres projets non arrêtés à ce jour. Enfin, pour le Centre des Congrès qui sera financé je l’espère par des partenaires privés commencera à sortir de terre fin 2012. Un hôtel sera également construit aux côtés du palais des congrès. Enfin GL Events est motivé pour l’exploitation du lieu, mais sachez bien sûr qu’un appel d’offres sera lancé comme l’exige la loi.

 

« Les nouveaux projets commerciaux fleurissent en périphérie de la ville, n’allez-vous pas tuer le commerce de proximité ? »

 

Il vous arrive encore aujourd’hui d’acheter une télévision ou une tondeuse à gazon en centre-ville ? Par le passé oui, mais maintenant les commerces pour ce genre de produit s’installent en dehors du cœur de ville. Le commerce de proximité n’est pas du tout menacé par les enseignes dans les grandes zones commerciales. C’est une vieille légende.

 

 

Domnique Gros face à la Rédaction : il répond aux questions d'actualité 

 

 

Crédits Photo : Morgan Bietry - LORActu.fr 

 

Quelles sont vos relations avec l’opposition qui a quitté avec perte et fracas le dernier conseil municipal ? Existe-t-il encore un dialogue ?

 

Je suis attristé par la réaction de l’opposition lors du dernier conseil. La droite n’a pas été fairplay et n’a pas souhaité débattre (ndlr. sur les questions relatives aux suppressions de postes dans l’Education Nationale). Vous savez on se connaît bien dans la vie, mais politiquement nous sommes farouchement opposés.  Sachez que j’ai longtemps fait partie de l’opposition lors de la précédente municipalité, j’ai toujours accepté le débat, c’est le jeu. Ici l’UMP ne l’a pas du tout joué et a préféré fuir les débats.

 

Vous êtes candidat aux élections cantonales pour le canton de Metz 1, quel est votre programme ?

 

Dans un premier temps, au niveau du Conseil Général de la Moselle, la gauche doit devenir majoritaire, ce qui n’est pas chose facile croyez-moi. Malgré tout en quelques années nous avons gagné des sièges au conseil général. Concernant le canton de Metz 1 pour lequel je suis candidat, il y a tout à faire. Le quartier hérite de nombreuses friches industrielles et militaires, il faut savoir quoi en faire. Ma volonté est claire : revoir totalement le plan d’urbanisme et créer une nouvelle mairie de quartier.

 

Vous cumulez de nombreuses fonctions : maire, candidature aux cantonales, président des TCRM… Pensez-vous que ce cumul peut affecter la qualité de votre travail ? Combien gagnez-vous avec toutes ces responsabilités ?

 

Tout d’abord je tiens à être transparent concernant mes salaires. Je reçois 1 700 euros de la Ville de Metz, 1 500 euros de Metz Métropole et 2 000 euros du Conseil Général de la Moselle. Pour le cumul des fonctions, je ne pense pas que cela affecte la qualité de mon travail. Je souhaitais être le plus efficace dans le dossier des transports de l’agglomération, c’est donc en partie pour ça que je suis président des TCRM. Par contre je suis contre le cumul des mandats. D’ailleurs il est impossible d’avoir deux mandats exécutifs en même temps (par exemple être maire et président du Conseil Général)

 

Enfin, selon-vous quel candidat est idéal pour représenter la gauche dans la bataille de la présidentielle en 2012 ?

 

DSK est clairement le meilleur candidat pour faire gagner la gauche. D’ailleurs si nous remportons 2012, j’espère que François Hollande et DSK formeront un beau tandem pour diriger le pays. 

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