21/02/2011 17:23 |
Philip Cordery (secrétaire général du PS Européen) et Michel Liebgott (député PS et maire de Fameck) co-signent une tribune exclusive sur LOR’Actu.
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Dans un contexte où les tensions sont fortes sur les questions de mobilité dans la Grande Région et dans le cadre de la conférence sur les Transports de l’Internationale Saar-Lor-Lux à Bitburg, en Allemagne, Philip Cordery (secrétaire général du PS Européen) et Michel Liebgott (député PS et maire de Fameck) co-signent une tribune exclusive sur LOR’Actu.
« Mobilité dans la Grande Région : Pour des transports durables, accessibles et créateurs d’emplois »
"Les socialistes de Sarre, de Lorraine et de Luxembourg se sont réunis samedi 19 février à Bitburg en Allemagne pour définir ensemble une politique de transports dans la Grande Région alternative aux privatisations et désengagements de la droite.
Le défi, pour nous socialistes, est clair : garantir un réseau et des infrastructures de transports durables, accessibles et créateurs d’emplois pour les habitants de la Grande Région.
Nous ne pouvons pas continuer de nous déplacer comme nous le faisions : notre aspiration à un développement durable nous force à modifier nos habitudes. Le secteur des transports est un des plus grands producteurs d’émissions de carbone. Il ne s’agit pas ici de stigmatiser les usagers, mais d’appeler les pouvoirs publics à développer des modes de transports durables et respectueux de l’environnement. Pour cela, un double investissement à la fois dans les infrastructures de transports en commun et dans l’innovation du transport particulier est indispensable.
Cet investissement à deux dimensions permettra également de maintenir les emplois sur le bassin de la Grande Région, mais aussi d’en créer de nouveaux. En effet, un développement massif des réseaux de transports en commun sera une source précieuse de nouveaux emplois. Mais n’oublions pas que l’industrie de sous-traitance automobile fait également vivre de nombreux habitants de la Grande Région. C’est pourquoi nous appelons aussi à un investissement massif dans l’innovation pour créer les voitures vertes de demain, ce qui permettrait de pérenniser des emplois durables et de qualité dans ce secteur clé pour la région. Les travailleurs du secteur automobile ne doivent pas être les victimes de notre lutte contre le changement climatique, ils doivent au contraire bénéficier d’une transition juste qu'il convient d'anticiper.
Modifier notre mode de transport implique aussi et surtout de pouvoir bénéficier d’alternatives en matière de transports publics. Or nous avons vu le résultat du manque d’ambition de la droite en la matière et les conséquences de la privatisation du transport de passagers notamment. La concurrence ne doit pas être une fin en soi régissant les règles en matière de transports en communs.
Nous nous battons pour un service public du transport, axé sur l’accessibilité. Les travailleurs, les enfants allant à l’école de l’autre côté de la frontière, les personnes âgées ou vivant en zone rurale doivent tous pouvoir bénéficier de moyens de transports publics bon marché, pratiques, sûrs, réguliers et fiables. Les socialistes se battent pour l’adoption d’une directive cadre européenne, protégeant les services d’intérêt généraux, et couvrant notamment le transport de proximité.
La solidarité territoriale passe aussi par un maillage serré des lignes de bus, à l’image de ce qui se pratique désormais entre la France et la Grand-Duché de Luxembourg, avec la ligne bus VILAVIL, ou de trains transfrontaliers. Là encore, la tarification très incitative du Conseil Régional de Lorraine, pour ses lignes TER, a eu pour conséquence de convaincre les automobilistes d’utiliser le train. Nos collectivités territoriales ne peuvent pas concevoir leur politique de transports dans les limites des frontières nationales qui ne correspondent pas à la réalité d'un bassin de vie et d'emploi telle que celle de la région Saar-Lor-Lux. Cela implique notamment le financement de transports transfrontaliers et la coordination des stratégies de développement locales. Dans ce cadre, le passage de la portion Metz-Luxembourg en ligne à grande vitesse, comme le prévoit la priorité 4 des Réseaux transeuropéens de Transport, est pour nous primordiale.
La mobilité transfrontalière, par la route, ne doit pas être négligée pour autant car elle constitue encore le mode de transport le plus utilisé, par nos concitoyens. Sans augmenter significativement le linéaire routier, nous pensons qu’il est nécessaire de densifier les ramifications transfrontalières. Le contournement d’Audun-le-Tiche, par exemple, établissant une jonction entre l’A30 et l’A4 luxembourgeoise, et desservant l’éco-agglomération d’Esch-Belval avec la future OIN, du côté français, doit être selon nous, terminée au plus vite …
Enfin, pour maintenir une haute qualité de vie dans notre région, pour préserver la nature et le paysage, des mesures doivent être prises pour régler les lourds inconvénients créés par le flux importants de camions transportant des marchandises. La Grande Région est un carrefour européen. Cette situation géographique privilégiée ne doit pas causer des torts aux habitants en termes de pollution, de nuisances sonores, de détérioration des équipements routiers et d’encombrements.
C’est pourquoi il est grand temps d’investir dans des solutions alternatives, telles que le rail et le transport fluvial. Ce sont des chantiers pour lesquels les socialistes se battront, pour le bien-être des Français vivant d’un côté comme de l’autre de la frontière."
Philip Cordery, Secrétaire Général du Parti Socialiste Européen, candidat PS aux élections législatives dans la 4ème circonscription des Français établis à l’étranger (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg)
Michel Liebgott, député PS de la 10ème circonscription de la Moselle, depuis 1997, et Maire de Fameck