Législatives: la droite résiste à la vague Macron, sauf en Moselle
Le parti Les Républicains, l’UDI et un Divers droite parviennent à limiter la casse en Lorraine en conservant sept sièges de députés. La vague Macron est stoppée dans les Vosges où toutes les circonscriptions sont gagnées par la droite. En Moselle, l’effet est inverse où La République en Marche domine ses adversaires.
La droite sauve son bateau qui était à la dérive. En Lorraine, sept députés LR, UDI ou DVD sont élus dimanche face à la vague Macron qui a déferlé au premier tour des élections législatives. L’abstention massive a démobilisé les électeurs macronistes et a permis à la droite d’opérer des remontadas spectaculaires dans certaines circonscriptions. Ainsi, Thibault Bazin (4e circonscription de Meurthe-et-Moselle) qui était en ballotage défavorable à Lunéville face à LREM permet à la droite de conserver la circonscription de Jacques Lamblin, député-maire sortant. C’est toutefois la seule circonscription de Meurthe-et-Moselle, comme en 2012, à basculer à droite.
Mais surtout, l’échec le plus net pour La République en Marche est à noter du côté des Vosges. La droite l’emporte dans les 4 circonscriptions. Alors qu’elle était en ballotage favorable dans celle d’Epinal, la candidate Macron a été battue par Stéphane Viry (LR), proche du député sortant Michel Heinrich. Dans la 2e circonscription des Vosges, celle de Saint-Dié-des-Vosges, le sortant Les Républicains Gérard Cherpion sauve son siège face à LREM. A Neufchâteau, le duel LR-PS a été favorable à Jean-Jacques Gaultier. Le maire de Vittel a été élu député. Enfin, un candidat Divers droite Christophe Naegelen bat largement son adversaire En Marche à Remiremont. Les Vosges se sont souvenus qu’ils étaient un département ancré à droite et l’ont confirmé lors de ce second tour des élections législatives. Cette fois, le département est touché par une vague toute bleue en mettant à la porte le député PS sortant Christian Franqueville dans la 4e circonscription. Le socialiste s’était revendiqué «majorité présidentielle» pour être plus facilement élu. Pari raté.
Jean-Jacques Gaultier, élu député LR de la 4e circonscription des Vosges. Un département où la droite a tout gagné.
Législatives en Lorraine: échec cuisant du Front national qui ne décroche pas de députés
- En Moselle, la vague LREM noie la droite -
En Meuse, le sortant UDI Bertrand Pancher résiste à la vague Macron. Alors qu’il était au coude-à-coude avec son adversaire macroniste, il a opéré une remontée et a pu conserver la circonscription de Bar-le-Duc. Si La République en Marche a échoué, le gagnant centriste se revendique «constructif» avec le nouveau gouvernement et se dit prêt à voter les textes et réformes «qui vont dans le bon sens».
La sarkozyste Valérie Debord quant à elle ne résiste pas à la vague Macron dans la circonscription de Nancy-2. En ballotage défavorable, elle faisait face à un défi quasi-impossible face au maire de Laxou, investit par La République en Marche. Laurent Garcia a rassemblé 66,7% des voix face à la porte-parole des Républicains qui échoue pour la seconde fois dans cette circonscription urbaine décrochée par le PS en 2012. Si elle a gagné des voix entre les deux-tours, la dynamique était bien du côté d’En Marche!.
Le constat est plus rude pour la droite en Moselle qui parvient juste à conserver la circonscription de Sarrebourg-Château-Salin grâce à la remontée inattendue de Fabien Di Filippo qui était en ballotage défavorable face à son adversaire LREM. Mais partout ailleurs, la droite est balayée. Dès le 1er tour, elle avait perdu la circonscription de Thionville-est et avait échoué à gagner celle de Metz-1 qu’elle convoitait. Marie-Jo Zimermann est battue de justesse dans sa circonscription de Metz-3 où à l’issue de quatre mandats, laisse la place à Richard Lioger (LREM). «Elle a fait le plein des voix du FN, d’où ce score proche du mien» a-t-il fait remarquer, saluant toutefois «une campagne fairplay de son adversaire». La droite perdu aussi la circonscription de Metz-2 où le sortant Denis Jacquat ne se présentait pas. Le jeune candidat LREM Ludovic Mendes fait tomber le poulain de M. Jacquat, Jean François (LR) qui a rassemblé 47,60% des voix. La surprise vient de Sarreguemines où le sortant LR Céleste Lett qui a dû faire face à une candidate macroniste déterminée à rattraper son retard au second tour alors qu’elle était en ballotage défavorable.
Législatives en Lorraine: la vague Macron déferle et fait tomber droite et FN
- A droite, les constructifs face aux opposants à M. Macron -
Philippe Richert (LR) sur un marché dénonce la "droitisation" de son parti Les Républicains.
Pour Philippe Richert, président (LR) de la région Grand-Est, «le premier mouvement est celui de la volonté de nos concitoyens de donner au Président de la République les moyens de sa politique et d’éviter tout blocage institutionnel» affirme-t-il à l’issue de ces législatives en demi-teinte pour son parti. «Le second mouvement est très clairement celui du +dégagisme+ qui a marginalisé les deux grands partis traditionnels de la droite et du centre et, plus encore, de la gauche et porté aux responsabilités de nombreux candidats novices dans un important mouvement de rajeunissement de la classe politique nationale». Il prévient: «Il ne fait pas de doute que la droitisation d’une partie du mouvement des Républicains n’a pas, à cet égard, su répondre à cette attente des Français et il nous faudra, là aussi, en tirer les leçons». Il se dit également prêt à travailler de «manière constructive» avec M. Macron.
Le sénateur LR de Meurthe-et-Moselle Jean-François Husson a aussi relevé des «scores moins mauvais qu’attendus d’après les sondages». Mais, assure-t-il, «ce n’est pas ce qu’on attendait au mois de novembre au lendemain de la primaire de la droite». Nadine Morano quant à elle critique les députés LR qui s’apprêtent à travailler avec le gouvernement. «Ce sont des naïfs et des supplétifs, Macron va s'en servir puis les jeter» a-t-elle déploré sur Franceinfo lundi matin. «Edouard Philippe Premier ministre ça nous a scotché (...) les plus faibles d'entre nous sont partis» a-t-elle également attaqué.
Alors que M. Macron obtient une majorité moins large qu’attendue, le maire UDI de Nancy a salué une «majorité claire» assurant qu’il faut «faire en sorte que ce quinquennat soit utile» pour le pays. Regrettant que «l’abstention est plus forte qu’aux européennes», il souhaite davantage de «pluralisme politique» et souhaite «que l’on soit tous constructifs». Le président du Parti radical travaille d’ailleurs au rapprochement de son parti avec les Radicaux de gauche pour «aller au-delà de vieux clivages». A droite, la reconstruction ne fait que commencer.
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