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09/03/2011
Metz, Sarreguemines /
Politique
Vincent Carlino

En visite dans la région, Pierre Moscovisci a donné une conférence de presse à Metz avant de se rendre à Grosbliederstroff . Accueilli par Jean-Pierre Masseret (président de la Région Lorraine), il a évoqué les enjeux politiques des élections cantonales pour la gauche à échelle régionale et nationale, dans le contexte d' "un XXIème siècle troublant" .

 

En écho au nombre de communes passées à gauche, il souligne une évolution profonde dans la politique française : "on imaginait mal que Metz soit une ville de gauche". D'après lui, les français feraient d'avantage confiance aux élus socialistes grâce aux valeurs qu'ils défendent. Ils incarneraient des valeurs alternatives à celle de "la politique de consommation menée par la droite". Toujours à échelle nationale, il constate une particularité des candidats aux élections cantonales marqués à droite, relevant ainsi un paradoxe : la droite reste discrète, elle "se cache" alors que ces élections seront les dernières du quinquennat du président Sarkozy.

 

La politique locale et régionale n'est pas à dissocier des objectifs nationaux du parti socialiste. Ainsi Pierre Moscovisci a-t-il tenu à s'exprimer sur les questions nationales en vue de formuler son soutien aux candidats locaux. Ainsi a-t-il expliqué ses "motifs de sanction" à l'égard de la politique de Nicolas Sarkozy qu'il a jugée "injuste, absurde, et inefficace". Le service public qu'il juge "matraqué" par le gouvernement doit retrouver sa place centrale dans la politique nationale. Il estime par ailleurs que la devise française "Liberté, égalité, fraternité" a perdu de son sens. L'assimilation des magistrats à des coupables remettrait en cause la liberté de chacun, le traitement différencié selon le niveau de revenu notre égalité, et la stigmatisation des roms la fraternité des français. A ces valeurs, M.Moscovisci ajoute la laïcité, soulignant qu'il souhaite une "séparation rigoureuse et étanche"  entre l'Eglise et les décisions de l'Etat. Sur la question de la politique internationale, l'ancien ministre des affaires européennes "sait le regard que l'on porte sur la France". Il souhaite que les socialistes investissent la scène internationale en marge des idées conservatrices portées par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel qui préfèrent les dictatures à des mouvements démocratiques présentés comme des risques. Selon lui, le meilleur moyen de limiter les flux migratoires est de faire en sorte que se développent des démocraties telles qu'on en voit apparaître dans le monde arabe.

 

Les cantonales : "une opportunité à saisir" 

 

Crédit Photo : DR

 

Pour mener à bien cette politique à la fois nationale et internationale, Pierre Moscovisci rappelle que les cantonales sont une occasion à saisir. Il estime toutefois qu'un vote sanction ne suffit pas et qu'un réel travail est nécessaire pour que le parti socialiste se présente aux yeux des électeurs comme une alternance crédible. La question économique et sociale est le point de départ de ce projet pour une gauche qui semble peiner à se doter d'une identité politique, tandis que les sondages affichent le Front National en tête. Il souhaite donc proposer une alternative à ce qu'il juge être une "compétivité austère". En somme, créer un projet commun en dehors des intérêts personnels qui peuvent provoquer des conflits entre les partis politiques français et au sein-même du PS. La période d'avril et mai va donc s'avérer cruciale dans le projet des socialistes en vue de 2012.

 

Jean-Pierre Masseret précisera en fin de séance que la tendance au rassemblement n'est pas proche à la gauche. La droite tendrait, elle aussi, à se rassembler. Marine Le Pen aborde également des problèmes sociaux (notamment la famille), et pourrait compléter le discours tenu par l'UMP.

 

A travers son intervention, Pierre Moscovisci a non seulement exprimé son avis quant à la stratégie de la gauche dans la politique française, mais il a surtout démontré que les élections cantonales étaient remplies d'enjeux et qu'il serait dommage que les citoyens s'en abstiennent.

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