29/08/2013 |
Le Galaxie d’Amnéville (Moselle) a été placé en redressement judiciaire mercredi à la demande de sa direction. LOR’Actu.fr vous explique pourquoi la principale salle de concert de France est malade.
«Depuis hier nous avons un nouveau patron. Il s’agit d’un mandataire désigné par le Tribunal de commerce de Metz qui a accepté notre demande de placement en redressement judiciaire» a confié sa directrice jeudi après-midi à LOR’Actu.fr. Ce mandataire judiciaire va éplucher les comptes de la salle de spectacle, s’occuper des arbitrages financiers et administratifs. Le Galaxie a 18 mois pour redresser la barre».
Sa directrice a d’emblée rassuré le public. «Tous les concerts se dérouleront normalement. Nous allons continuer à travailler, nous allons redoubler nos efforts» assure Mme. Revel qui dirige le Galaxie d’Amnéville avec Eric, son mari et fils de Jean-Kiffer, l’ancien maire qui a construit cette gigantesque salle de spectacles. Si la direction a demandé le placement de l’entreprise en redressement judiciaire c’est avant tout pour des raisons financières.
Le déficit du Galaxie se chiffre à environ 500 000 euros à ce jour. «Concrètement ce sont deux productions du Galaxie qui mettent la salle dans une situation difficile. D’abord le concert de Jennifer Lopez qui n’a pas fonctionné correctement. La billetterie n’avait pas été vendue suffisamment. Son deuxième concert à Bercy n’était d’ailleurs pas rentable non plus. Cette erreur de programmation reste pour l’heure inexplicable, on ne comprend pas» s’interroge Carole Revel. «Ensuite, c’est le dernier Sonisphère qui a bénéficié de retours positifs mais qui n’a pas trouvé son public. La mauvaise météo a aussi gâché la fête. Le contexte économique était en plus très défavorable». Ces problématiques qui mettent le Galaxie en difficulté, Carole Revel «assume». Pour elle ce ne sont pas des erreurs de gestion mais «les risques du métier» liés à l’industrie du spectacle. La prise de risques en bref…
Du coup pour retrouver l’équilibre, la salle va devoir redoubler d’efforts sur la programmation et annoncer de nouveaux spectacles. «On y travaille. On devrait faire de nouvelles annonces d’ici dix jours». En attendant le public peut déjà réserver ses places pour Sexion d’Assaut en septembre, Indochine pour deux concerts et Laurent Gerra en octobre. Suivront Will.I.Am, Franck Dubosc, Disney sur Glace, Robins des Bois, Patrick Bruel ou encore Christophe Maé.
Une guerre ouverte avec la ville
Le Galaxie et la ville d’Amnéville (qui possède 61% du capital de la société) sont aussi en conflit ouvert. «Nous avons été informé par plusieurs courriers puis par un avis d’huissier que la maire d’Amnéville souhaitait débarquer toute la direction afin de prendre le contrôle» dit Carole Revel. Ainsi avec cette mise en redressement judiciaire, la direction restera inchangée. Avec la ville les relations sont complexes. Depuis l’élection de Doris Belloni (DVD) après le décès de Jean-Kiffer, les affaires politico-financières et les coups de théâtre se sont multipliés dans une commune qui assure accueillir 5 millions de touristiques chaque année dans son centre thermal et de loisirs. «En 2011 nous avons commencé un plan de rénovation de la salle (inaugurée en 1991) mais nous n’avons pas terminé. En plus en juin 2012 nous avons dû financer le remplacement du disjoncteur principal, sinon nous fermions la salle. Cet investissement la ville a refusé de le faire invoquant le manque d’argent. Elle est pourtant propriétaire !» dénonce la directrice du Galaxie.
Si le Galaxie «n’est pas en danger de mort» pour sa dirigeante, les difficultés financières sont très grandes pour un établissement de spectacle qui ne reçoit aucune subvention publique. Elle est même contrainte à verser un loyer à la ville qui possède les murs de la salle. Le Galaxie emploie 10 permanents et ferait vivre 2 200 à 2 800 intermittents et vacataires. La maire de la ville s’est d’ailleurs engagée à sauvegarder tous les emplois en cas de difficultés plus graves.
Dans un communiqué, la maire qui est accusée par son opposition de vouloir placer des proches à la tête de la salle de spectacle est directe. Elle accuse directement la direction actuelle de mauvaise gestion. Elle pointe aussi du doigt une qualité de programmation en baisse. Mme Belloni dénonce également l’obligation pour les actionnaires d’avoir eu à renflouer les caisses à plusieurs reprises. Toujours selon elle, la ville aurait du mal à accéder aux informations financières de la société. Un redressement judiciaire qu’elle aurait d’ailleurs appris indirectement de la direction du Galaxie. Citant un rapport régional des comptes en 2005 qui aurait épinglé la gestion «opaque» de l’établissement de divertissement, la ville a demandé un audit des comptes.
Le Galaxie va-t-il s’en sortir ? Seul le public au rendez-vous peut sauver les comptes de la salle de spectacles. Un possible terrain d’entente entre la direction actuelle et la mairie propriétaire pourrait aussi débloquer ce dossier sensible.
au fait ils ne sont toujours pas a metz queuleu?