24/10/2013 |
Alors que les clubs de Ligue 1 et 2 appellent à la «grève» des matchs le dernier week-end de novembre, le FC Metz et l’ASNL, deux clubs phares de Lorraine ne sont pas (ou plus) concernés par cette taxe sur les hauts salaires.
L’ASNL est en Ligue 2 tout comme le FC Metz. Ces deux clubs ne sont pas concernés par la taxation à hauteur de 75% touchant les salaires annuels supérieurs à un million d’euros. Toutefois, l’ASNL qui a déjà joué en Ligue 1 aurait pu être concerné par cette taxe par la passé. «Il y a deux ans, on avait encore trois joueurs et un coach qui auraient été visés…» assure le président de l’ASNL, cité dans L’Est Républicain. Cette taxe aurait pu coûter jusqu’à 500 000 euros si le club était resté classé en Ligue 1. Alors bonne nouvelle pour ce club qui ne sera pas touché par cette taxe qui devrait – selon Pierre Moscovici – être appliquée pendant deux ans ? «Si on payait, cela prouverait qu’on serait encore en Ligue 1 et qu’on ne serait plus en train de tirer le diable par la queue !» ajoute Jacques Rousselot.
Même les clubs de foot s’y mettent. Les membres de l’UCPF, mouvement des présidents de clubs professionnels de football viennent de décider, ce jeudi, d’organiser une journée blanche le 30 novembre prochain. Les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 ne joueront pas pour montrer leur opposition à la taxe à 75%. Le vice-président de Brest qui est en Ligue 2 a confirmé l’information à la presse dans l’après-midi.
82 millions d’euros par an
Les clubs de L1 et de L2 se mobilisent depuis plusieurs semaines contre la taxation à hauteur de 75% s’appliquant aux salaires des joueurs supérieurs à un million d’euros. Toutes les entreprises seront concernées, les clubs de football n’y échapperont pas. Durant la campagne présidentielle, François Hollande s’était engagé à taxer à 75% tous les salaires supérieurs à un million d’euro. Mais cette taxe avait été rejetée par le Conseil Constitutionnel car elle considérait la mesure comme étant confiscatoire, puisque c’est le cadre, grand patron ou joueur de football qui devait l’appliquer. La nouvelle version de cette taxe s’appliquera désormais aux entreprises. Les grandes sociétés devront donc s’acquitter de cette taxe sur chaque salaire versé qui est supérieur à un million d’euros par an. Jacques Rousselot, très investit dans les instances du football n’est pas très enjoué à l’idée de faire cette grève estimant que le message ne plaira pas à l’opinion.
Les clubs de football assurent que cette mesure va les pénaliser financièrement. Les dirigeants des clubs de Ligue 1 comme de Ligue 2 rencontreront François Hollande la semaine prochaine pour crier leur colère et tenter de faire annuler la taxe sur les clubs de foot. Le 30 novembre «il y aura un week-end sans matchs avec une journée portes ouvertes dans les clubs, nous allons communiquer pendant un mois sur le football» a fait s’avoir l’UCFP sur son compte Twitter.
Du côté du FC Metz, on n’est pas concerné directement pas la taxe à 75%. Aucun joueur ne gagne plus d’un million d’euros par an pour le «petit club» de Ligue 2 qui est remonté de la difficile classe du National. Mais concrètement, il s’inquiète que les grands clubs de football y perdent beaucoup d’argent. Cette taxe devrait en effet coûter 82 millions d’euros par an aux clubs de Ligue 1 selon la Ligue de football professionnel (LFP). Pour Dominique D'Onofrio, directeur sportif du FC Metz, s’il y a moins d’argent pour les gros clubs, il y aura moins d’aides distribuées aux plus petits clubs et notamment au football amateur. Une tragédie qui pourrait toucher l’ensemble du milieu du ballon rond.