27/03/2014 15:50 |
La gauche devrait de nouveau subir un camouflet lors du second tour des élections municipales ce dimanche. A Metz, Nancy, Thionville, Forbach, Hayange, Saint-Dié-des-Vosges ou Bar-le-Duc, le PS est sur les nerfs.
A quelques jours du second tour qui sera très douloureux pour certains candidats ou maires sortants socialistes, la plus grande peur réside dans la «démobilisation de l’électorat de gauche». Globalement, à en croire les enquêtes d’opinion nationales, la popularité de François Hollande et du gouvernement s’est effondré chez les électeurs qui ont voté pour le chef de l’Etat en 2012. De nombreux candidats locaux redoutent cette démobilisation très importante de la base électorale. «On peut faire deux constats, dont un qui est la démobilisation de l’électorat de gauche» confirme même la fédération du PS de Meurthe-et-Moselle à l’issue du premier tour.
«La sanction nationale au niveau local a été finalement plus forte que prévue. Soit elle s’est illustrée par une forte abstention, soit par une déroute de nos sortants PS au premier tour ou encore une forte poussée du FN là où on ne l’attendait pas» constate un élu puissant du PS en Moselle. «On a sous-estimé le vote sanction» regrette-t-il. Selon les sondages, un électeur sur trois affirmait voter en fonction d’enjeux nationaux et une écrasante majorité d’après des enjeux locaux.
La déroute socialiste s’est confirmée dès le premier tour avec la défaite du PS à Maizières-lès-Metz (Moselle) alors que le sortant était bien installé. Gérard Terrier, député de Moselle a été écarté par son jeune adversaire Julien Freyburger (UMP). Le maire sortant se retrouve sorti de la mairie mais pourrait aussi perdre son siège de député. En effet, il occupe la suppléance d’Aurélie Filippetti qui est actuellement au gouvernement. Si elle est sortie du gouvernement lors d’un remaniement annoncé début avril, elle devra récupérer son siège de députée de Moselle. L’ex-maire de Maizières aura alors tout perdu.
Malgré les signaux, la gauche est abattue
François Hollande a envoyé des signaux aux électeurs entre les deux tours : préparation d'un remaniement ou encore baisse possible de la fiscalité des ménages d'ici le mois d'avril. Photo : ARNAUD SCHERER/ LOR'Actu.fr
A Florange (Moselle), la déroule socialiste est terrible. La ville symbole du combat d’Edouard Martin (parti au PS pour faire campagne lors des européennes). Le maire a été balayé dès le premier tour alors que le combat contre ArcelorMittal et l’après haut-fourneaux avait été l’une de ses principales préoccupations. Mais l’échec de François Hollande, d’Edouard Martin et d’Arnaud Montebourg a eu raison de Philippe Tarillon qui a du mal à digérer la défaite. La ville est passée entre les mains de la droite dès le premier tour. Un véritable séisme politique pour l’une des figures du socialisme local qui est aussi affaibli au Conseil Général de la Moselle où il conduit l’opposition.
Même constat à Hayange ou Forbach, où le PS a été dépassé par le Front National qui a montré toute sa puissance. A Hayange, autre ville du dossier ArcelorMittal, le constat est encore plus alarmant pour la gauche puisque le maire-sortant PS est arrivé derrière le FN et la droite. A Forbach, le camouflet est plus limité puisque le maire PS sortant est arrivé en seconde position devant Florian Philippot. Mais le second tour à quatre pourrait donner un boulevard au Front National.
Autre échec pour le PS, ne pas avoir réussi à contenir la percée historique du FN à Metz ou Thionville. Le sortant Bertrand Mertz à Thionville s’est fait dépasser par sa rivale et Dominique Gros à Metz est au coude-à-coude avec son adversaire. Même échec de premier tour à Nancy alors que Laurent Hénart a fait mentir les sondages. Mathieu Klein (PS-ELLV-PC) a cinq points d’écarts et les alliances de second tour ne lui sont pas favorables.
Du côté de Commercy (Meuse), le bastion de gauche a été perdu après 37 ans de socialisme. Même constat à La Bresse (Vosges) après sept mandats de la gauche. Du côté de Bar-le-Duc ou de Saint-Dié-des-Vosges, la droite et le centre sont en position de force.
Maintenant que les listes sont bouclées pour le second tour, la gauche espère que leurs électeurs auront entendu, par-delà les mauvais chiffres du chômage de février, les messages distillés depuis lundi et se décideront malgré tout à les soutenir dans les urnes. Ils ont admis le vote sanction, promis des réponses avec plus de «justice sociale», rassemblé la gauche quand c'était possible, tenté le front républicain pour contrer le FN. «Je ne dis pas que ça va marcher, mais ce qui est sûr c'est que si nous ne faisons pas tout cela, ce sera encore pire dimanche», confie Christophe Borgel, secrétaire national du PS aux élections.
Le PS peut toutefois se satisfaire d’avoir gagné dès le premier tour Vandœuvre-lès-Nancy, seconde ville de Meurthe-et-Moselle, Tomblaine ou encre Maxéville dans le Grand Nancy. Mais le bataille sera rude pour espérer faire basculer Nancy pour que cet ensemble urbain devienne un bastion de gauche.
Tout simplement parce qu'il est un maire proche de ses administrés et que son expérience syndicale l'oblige toujours à mener une politique dans le consensus!
D'autres élus de gauche devraient s'inspirer de sa méthode...