Après la bataille à la ville, place à la bataille de la communauté d’agglomération.  A Metz Métropole, qui réunit une quarantaine de communes, trois candidats sont en concurrence pour gagner le fauteuil de la présidence. Un poste stratégique où se tranchent de nombreux dossiers.

Transports, traitement des déchets, développement économique, enseignement supérieur, culture… Metz Métropole concentre de nombreux pouvoirs à l’échelle de 44 communes dont la capitale régionale. Trois candidats, Dominique Gros (PS), Jean-Luc Bohl (UDI) et Françoise Grolet (FN) vont se battre lundi pour obtenir la présidence de l’agglomération. Alors que la gauche a conservé Metz, peut-elle remporter l’agglomération détenue depuis 2008 par le centriste Jean-Luc Bohl, réélu dans un fauteuil à Montigny-lès-Metz.

Le président actuel, candidat à sa réélection, a «un bon bilan» selon Dominique Gros (PS) qui est également dans la course. Le maire de Metz qui a échappé de peu à la vague bleue aux municipales veut aussi présider l’agglomération. Selon lui, il a acquis une stature nationale en conservant Metz à gauche malgré la déroute du PS aux dernières élections. Il vaut aussi créer une grande structure touristique à l’échelle de l’agglomération, mieux travailler avec Nancy sur le volet culture, améliorer les transports en commun et enfin s’atteler à la reconversion de la BA militaire 128 de Marly.

Le président actuel, Jean-Luc-Bohl, veut repartir pour un nouveau mandat. Il s’est lancé le premier dans la course à la présidence de l’agglomération, le maire UDI de Montigny-lès-Metz veut être dans la continuité de son action dans les domaines de l’économie ou des transports. Pour lui, Metz Métropole doit afficher comme priorité le développement économique pour la création d’emploi. La reconversion de la BA128 avec de nombreux projets structurants est en tête de sa liste de priorités. Si les deux principaux concurrents ont «bien» travaillé ensemble pendant ces six dernières années notamment dans la mise en œuvre du Mettis, Jean-Luc Bohl n’a pas hésité à lancer une pique à son adversaire. Selon lui, Dominique Gros a envie de réaliser un coup politique au nom du PS pour faire basculer cette agglomération à gauche alors que lui a toujours mis son étiquette politique «dé côté».

Le FN a aussi sa candidate

Autre inquiétude : la place des petites communes. L’un des reproches fait à Dominique Gros (PS) c’est – s’il est élu – de privilégier et de centrer tous les regards vers la ville centre, Metz. Il se défend en affirmant vouloir travailler «en toute intelligence». Selon lui, il n’y aura aucun «impérialisme» de la ville de Metz en cas de gestion de Metz Métropole.

Dernière candidate, Françoise Grolet (FN). La candidate du Front National qui a réussi à s’imposer dans la bataille des municipales à Metz compte mettre son grain de sel dans la bataille de la communauté d’agglomération qu’elle a vivement critiqué. Mais avec seulement 4 élus au conseil communautaire, le FN ne pèsera pas vraiment. Elle évoque «une douche froide pour Augny, Marly et Moulins-Lès-Metz, privées de la dotation promise sur le Contrat de Redynamisation des Sites de Défense (CRSD) au profit du coûteux Palais des Congrès, la prochaine lubie des grands élus Dominique Gros et Jean-Luc Bohl. Ce projet démesuré et inadapté à la situation actuelle supplantera, si rien n'est fait, les nécessaires investissements créateurs d'emplois et de richesses, et «justifiera» la dérive fiscale inévitable avec D. Gros et J-L. Bohl (soutenu par M-J Zimmermann qui estime «inéluctable» l'augmentation de la fiscalité de Metz Métropole).

«A eux les recettes, mais à tous les citoyens de l'intercommunalité les coûts et les servitudes : doublement des tarifs de transport scolaire, aire de grand passage des gens du voyage, intégration forcée des communes du Val Saint-Pierre malgré l'opposition des élus du peuple... et que dire des 50 M€ investis dans la ZAC de l'Amphithéâtre ? Les exemples ne manquent pas où l'intérêt des citoyens n'est pas pris en compte» a-t-elle estimé dans un communiqué de presse.

L’élection du président de Metz Métropole se déroulera le 14 avril