10/10/2014 11:25 |
Les 200 salariés de la société Ecomouv’ chargés de mettre en place la taxe poids-lourds définitivement abandonnée par Ségolène Royal sont dans le brouillard. Le cas des 120 douaniers est également posé. Elus, syndicats et salariés sont «consternés».
C’est (de nouveau) la douche froide à Metz (Moselle) où est implantée la société Ecomouv’ et ses 200 salariés. Déjà au chômage partiel après le spectaculaire revirement de l’écotaxe devenue un «péage de transit», les salariés ont de nouveau été confrontés à une douche froide après l’annonce de Ségolène Royal ce jeudi.
Jacques Stirn, délégué CFDT de l'entreprise, met en garde contre des risques psycho-sociaux qui atteignent "des sommets" chez les 200 salariés de l’entreprise installés dans des locaux d’une ancienne base militaire désaffectée, la BA128 au sud de l’agglomération de Metz. «Il faut savoir que cela fait des mois que les salariés sont en quasi-chômage technique, ils enregistrent les données des transporteurs routiers étrangers et passent du temps en formation, notamment en langue» assure le représentant syndical, assurant que Laurent Berger, leader national de la CFDT est «très en colère» contre le gouvernement.
A Metz, il y a 160 salariés en CDI. A cela il faut rajouter 130 douaniers qui devaient constituer un pôle spécifiquement consacré à l'écotaxe et installés dans des bureaux à côté du prestigieux Centre-Pompidou Metz. En plus il y a des sous-traitants chez SFR et la maintenance qui devait être effectuée par la SNCF.
Les salariés sont "dégoutés" et "consternés"
A propos des 130 douaniers, Christian Eckert, ministre du Budget a souhaité rassurer ses effectifs. «Tout sera fait pour qu'ils puissent garder la stabilité de leurs postes géographiquement comme ils le demandent et comme c'est légitime qu'ils l'obtiennent» a-t-il assuré lors d’un déplacement à Brest ce vendredi. «Je donnerai les instructions nécessaires à la direction des Douanes pour que ces personnels qui ont été affectés à Metz puissent rester à Metz s'ils le souhaitent» a conclut le secrétaire d’Etat.
Pour les salariés d’Ecomouv’, Ségolène Royal a assuré sur BFMTV/ RMC qu’"il faut regarder la façon dont on peut accompagner ces salariés».
Le président (PS) de la région Lorraine a pris «acte» de «cette décision ne doit en aucune façon remettre en cause la nécessité de mettre en place un dispositif visant à dégager des ressources pour financer des infrastructures de transport dont notre pays a besoin» a-t-il demandé au gouvernement.
Douaniers et salariés "accompagnés", selon Eckert et Royal
Pour le sénateur socialiste de la région, «en Lorraine, la mise en place d’une telle ressource devait contribuer au financement d’infrastructures autoroutières adaptées aux besoins constatés notamment sur l’A31 dont chacun reconnaît l’absolue nécessité» rappelle-t-il. «Le refus systématique de toute réforme et de tout projet ne doit pas se faire au détriment de l’intérêt général des Français et de nos territoires» a-t-il critiqué.
Du côté, du président (UDI) de la communauté d’agglomération de Metz Métropole, «cette décision vient en outre menacer directement les 157 emplois d’Ecomouv implantés sur l’ancienne Base Aérienne 128 par le gouvernement ainsi que les 150 douaniers installés à Metz dans le cadre des compensations militaires pour opérer contrôles et collecte» regrette Jean-Luc Bohl.
«Il est inadmissible que les salariés d’Ecomouv apprennent une fois de plus une telle décision par le biais des médias» a-t-il poursuivi.
Les élus «ressentent une grande colère devant de tels procédés et tiennent à rappeler que ni les vies humaines, ni l’écologie ne peuvent être bafouées de la sorte. C’est une triste journée pour notre pays» a fustigé Jean-Luc Bohl.