16/10/2014 12:31 |
Le président de la Moselle veut «fusionner» son département avec le Luxembourg, la Wallonie, la Sarre et la Rhénanie-Palatinat pour créer une grande euro-région. Une idée qui ne séduit pas totalement le Luxembourg.
Le président (UDI) du département de la Moselle avait déjà évoqué son intention de travailler plus étroitement avec ses voisins étrangers, le Luxembourg, la Wallonie (Belgique) et la Sarre (Allemagne). Dans un courrier - transmis à la presse - Patrick Weiten demande officiellement à Manuel Valls le droit de se tourner vers l'Est plutôt que de fusionner le département de la Moselle avec les deux autres régions de France que sont l'Alsace et la Champagne-Ardenne.
Patrick Weiten a demandé dans son courrier le "droit d'expérimenter" un rapprochement avec ses quatre régions frontalières avec la Moselle, à cheval sur la Sarre et la Rhénanie-Palatinat (Allemagne), le Luxembourg et la Wallonie (Belgique). Ce groupement du Luxembourg, de ces trois régions allemandes et belges existe déjà et comprend l'ensemble de la Lorraine. Dans son courrier, il demande "l'autorisation à l'expérimentation (qui) irait ainsi dans le sens de vos vœux de créations d'entités capables de rivaliser au niveau européen avec les grandes métropoles" écrit-il à Manuel Valls.
Plus de 100 000 travailleurs lorrains frontaliers
Il affirme par ailleurs que cette structure territoriale est soutenue par les instances de l'Union européenne. Pour Patrick Weiten, cette Grande Région frontalière serait dotée d'une superficie de 65.401 km2, avec 11,5 millions d'habitants et 314 milliards d'euros de PIB, "soit 2,6% du PIB de l'UE", une manière selon lui pour la France "de peser en Europe" et de rivaliser avec des capitales et de grandes zones urbaines. Lors d'une rencontre avec la presse, M. Weiten avait déjà fait la promotion de cette région à dimension européenne, assurant que la réforme proposée par le gouvernement n'est pas la bonne.
Pour rappel, François Hollande plaide pour une fusion de l'Alsace, de la Lorraine et de la Champagne-Ardenne ainsi que la disparition des conseils généraux sauf en zone rurale. Le département de la Moselle qui était d'abord favorable à une fusion de l'Alsace et de la Lorraine a très rapidement changé de cap, estimant que le rapprochement devait se faire vers les régions Européennes. "Si j'ai changé d'avis c'est après consultation de mes partenaires frontaliers. Des rencontres avec le premier ministre du Luxembourg ou des responsables de la Sarre m'ont ouvert les yeux" avait-il assuré. Chaque jour, plus de 100 000 Lorrains traversent les frontières du Luxembourg, de l'Allemagne et de la Belgique pour y travailler.
La Grande Région existe déjà, selon le Luxembourg
Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, en déplacement à Rome, s'est montré prudent face à ces propositions. « La Grande Région est une structure déjà bien établie, qui n'empêche en rien d'améliorer le degré de coopération qui existe déjà entre ses partenaires», a-t-il considéré ce mercredi, estimant que «ce que propose M. Weiten est déjà réalisable dans le cadre existant».
A la Chambre des députés, une question parlementaire vient d'être posée par Alex Bodry dans ce contexte. Une réponse doit y être apportée d'ici la fin du mois et le sujet promet d'être discuté lors du prochain sommet de la Grande Région, programmé le 4 décembre.