L’annonce de suppressions de postes par le ministre de l’Education Nationale, Luc Chatel, pour la rentrée de septembre 2011 n’a pas tardé à faire réagir les élus messins.  La motion présentée par Danielle Bori, l’adjointe aux affaires scolaires a fait réagir l’opposition lors du conseil municipal. Ambiance.

L’opposition quitte la salle au bout de 5 minutes

« 822 postes supprimés en Lorraine dans l’Education Nationale pour la prochaine rentrée. 544 profs en lycées et en collèges, et 19 administratifs. La région est la plus touchée. Comment ne pas rappeler les 40 000 jeunes lorrains qui sont en difficultés pour trouver un emploi. La Moselle et la Ville de Metz seront particulièrement touchées. On parle de 112 postes supprimés dans le primaire et de 60 postes dans le secondaire. Je propose donc une motion concernant cette décision du ministère.  » s’exclame Danielle Bori, adjointe aux affaires scolaire lors du dernier conseil municipal.  « Les élus de la ville demandent au recteur de l’académie d’intervenir auprès du ministère de l’Education Nationale pour qu’il revienne sur sa décision concernant la suppression de postes… » rajoute l’intéressée en concluant son intervention.

Que ne fallait-il pas dire pour agiter l’opposition ! Marie Jo-Zimmermann (UMP) vient à la charge « La loi interdit les assemblées des collectivités locales de se prononcer sur des décisions prises par le pouvoir législatif et exécutif. J’aurai préféré une motion concernant le départ des militaires. C’est bien d’annoncer la venue de l’INSEE dans l’ancienne gare SNCF, mais les emplois, eux, ont du mal à arriver. Vous le comprendrez, je ne participe donc pas à un vote contraire à la loi. ».   

Patrick Thil (UMP) : « Cette motion, c’est une manière de faire diversion ! S’il y a moins de postes d’enseignants à Metz, c’est parce qu’il y a moins d’enfants. Et s’il y a moins d’enfants, c’est parce qu’il y a moins d’habitants. Moins d’habitants, parce que moins d’emplois ! Et ça, c’est le résultat de votre politique ! » s’énerve l’élu d’opposition. Ni une ni deux, il se lève de sa chaise, annonce qu’il quitte le conseil municipal et ne votera pas cette motion. Il ne faudra que quelques secondes pour que toute l’opposition le suive dans sa décision. Parfait moment pour la majorité socialiste de fustiger la droite. « Vous faites preuve de lâcheté ! C’est pourtant vous qui votez les budgets républicains mais vous partez et esquissez le débat quand il est local.» lâche Christiane Pallez (PS) adjointe entre-autre aux Solidarités et aux Affaires Sociales.

« Une assemblée de plus en plus politique »

Le torchon brûle entre opposition et majorité sur les questions d’éducation. Mais la hache de guerre est loin d’être enterrée entre PS et UMP. La droite dénonce une « assemblée de plus en plus politique ». « Vous faites de la politique, rien que de la politique. Vous politisez bien trop ce conseil municipal. » déclare Denis Jacquat (UMP) qui s’en prend au climat des derniers conseils municipaux. Au tour d’une élue socialiste de lui répondre « Je fais de la politique, je suis fière de faire de la politique. Au sens étymologique, la politique c’est  s’intéresser à la vie de la Ville ! ».

Une ambiance particulière qui annonce une campagne électorale pour les cantonales animée entre les deux forces d’opposition qui ne se feront  pas de cadeaux.