17/11/2014 09:56 |
Alors que la mère de famille regrette suivre l’enquête sur la mort de son fils dans les médias, les enquêteurs de la police judiciaire de Metz (Moselle) ont procédé à la première audition du chirurgien mis en cause. Deux autres collègues ont également participé à cette opération qui a viré au cauchemar.
Que s’est-il passé dans le bloc opératoire de la clinique privée Claude Bernard de Metz (Moselle) le samedi 1er novembre ? Plus de deux semaines après la mort de Corentin, un garçon âgé de 11 ans, à l’issue d’une banale opération ratée de l’appendice, les enquêteurs de la PJ procèdent aux premières auditions. Les parents ont déjà livré leur version des faits aux policiers.
Le principal médecin mis en cause qui vit à Nancy (Meurthe-et-Moselle) a été entendu vendredi pendant plusieurs heures dans les locaux de la police judiciaire de Metz. L’homme qui s’est déjà dit «anéanti» plaidant un «accident» a assumé ses responsabilités. Selon nos informations, confirmées par une source proche de l’enquête, le premier chirurgien qui a décidé d’opérer le jeune garçon a assumé avoir fait une erreur majeur dès le début des opérations. Au moment d’insérer le trocart (un instrument chirurgical), les choses ont très vite dérapé. Un trocart est un instrument chirurgical qui se présente sous la forme d'une tige cylindrique creuse, pointue et coupante à son extrémité et surmontée d'un manche. Le trocart sert à faire des ponctions et des biopsies. À la fin de la procédure, la canule reste en place pour aider l'évacuation des fluides. Le trocart peut également être associé à un système optique pour effectuer une exploration visuelle de la zone concernée, ce qui est le cas lors d’une opération de l’appendice.
De longues minutes perdues lors de débats
D’après les premiers éléments recueillis par les enquêteurs, les trois chirurgiens se sont opposés quant à la suite de l’opération qui a mal commencé. L’aorte aurait été sectionnée. Les praticiens débattent alors de l’utilité d’ouvrir l’abdomen du patient. Un débat qui aurait fait perdre de longues minutes à Corentin dont l’état s’est rapidement dégradé dans le bloc opératoire.
Les enquêteurs qui vont prochainement entendre les deux autres chirurgiens mais aussi les trois anesthésistes vont devoir reconstituer la chronologie minute par minute de l’opération ratée. Dans le bloc ce jour là : un premier chirurgien (celui entendu par la police, ndlr) et un anesthésiste. Puis deux autres chirurgiens sont appelés en renfort ainsi que deux anesthésistes. L’hôpital Claude Bernard a déjà bouclé son enquête interne dont les conclusions ont été rendues à l’Agence Régionale de Santé (ARS). L’ARS quant à elle va rendre son enquête médico-administrative à la justice d’ici début décembre. Le Parquet de Metz a ouvert une information judiciaire contre X pour «homicide involontaire».