Yoko Ono et ses "arbres de paix" investissent le Centre-Pompidou à Metz
Les “Wish Trees” de Yoko Ono portent un message collectif de paix, de désir, et d’espoir dans le Forum du Centre Pompidou-Metz. Conviés à laisser une trace, des mots, leurs empreintes sur les petites étiquettes vierges qui seront accrochées aux arbres du Wish Tree, les visiteurs deviennent de façon plus métaphoriques les acteurs d’un élan collectif.
Wish Tree est le titre d’une série d’œuvres créées par Yoko Ono à partir des années 1990, utilisant des arbres comme éléments et piliers de son projet conceptuel. L’œuvre d’art pour Yoko Ono doit créer du désir et susciter l’investissement du spectateur : “Toutes mes œuvres sont une forme de souhait. Continuer de souhaiter tout en participant.
Lorsqu’elle était enfant au Japon, elle écrivait ses souhaits sur des petits bouts de papier qu’elle accrochait ensuite aux branches des arbres dans la cour des temples. Yoko Ono invite ainsi le public à prendre part à l’édification de l’œuvre, en émettant un souhait et en voulant faire ce vœu, en identifiant nos désirs et en osant les écrire sur de petits morceaux de papier.
Sa lune de miel avec John Lennon était un événement public consacré à la paix
Museum of Modern Art, New York, 2010, Photo by Anne Terada - Courtesy of Yoko Ono
L’engagement de Yoko Ono pour la paix a toujours constitué un élément fondateur de son œuvre. Ses tout premiers travaux portaient sur les thèmes de l’imagination et des actions pour la paix. À Londres en 1966, au festival DIAS (“Destruction In Art Symposium”), elle se livre à la performance Shadow Piece, dans une cour bombardée durant la Seconde Guerre mondiale. Elle y trace les ombres des participants, en mémoire des horreurs du bombardement de Tokyo, qui a tout juste laissé les ombres des victimes gravées dans le bitume.
Après leur mariage en 1969, Yoko Ono et John Lennon, ils décident de faire de leur lune de miel un événement public consacré à la paix, le Bed-In, en pleine guerre du Viêtnam, faisant résonner l’hymne pacifiste “Give Peace A Chance”. Tout en s’inscrivant dans la tradition de la résistance passive d’un Martin Luther King ou d’un Gandhi, Yoko Ono y met en avant toute la dimension conceptuelle de cette performance questionnant les notions d’identité et d’intimité, d’espace et de temps.
Artiste et musicienne ayant ouvert de nouvelles possibilités d’expression poétique, conceptuelle et politique, Yoko Ono est née en 1933 dans une famille aisée de Tokyo. Elle s’intéresse à l’art et à la musique dès son plus jeune âge. À New York, où la famille émigre en 1952, elle étudie au Sarah Lawrence College la poésie, la musique et la composition. Elle rencontre Edgar Varèse, Morton Feldman et John Cage dès la fin des années 1950 et pénètre le monde de l’avant-garde musicale avec son premier mari, Toshi Ichiyanagi, un jeune compositeur japonais.
Les visiteurs deviennent les acteurs
Par ailleurs, son œuvre est célébrée dans les musées du monde entier, notamment lors de sa rétrospective “Yes Yoko Ono” au Japon et en Amérique du Nord en 2000. Elle est récompensée en 2009 par le Lyon d’Or de la Biennale de Venise.
Enfin, en mai 2015, le Museum of Modern Art de New York lui consacre une importante monographie. Conviés à laisser une trace, des mots, leurs empreintes sur les petites étiquettes vierges qui seront accrochées aux arbres du “Wish Tree”, les visiteurs deviennent de façon métaphoriques les acteurs.
Wish Tree est une invitation à méditer sur le sens de la vie et l’importance de l’espoir, du désir, de l’échange. Vous avez jusqu’au 28 mars prochain pour assister à cette exposition, souhaitez-vous participez à cet élan collectif ?
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