A Verdun, la ville et l’Etat se rejettent la responsabilité du concert polémique de Black M

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Mais qui a programmé le concert de Black M prévu le soir des commémorations du centenaire de la bataille de Verdun ? Après la polémique, le maire (PS) Samuel Hazard et l’Etat se renvoient la balle. Interrogé sur la question, mercredi 11, Stéphane Le Foll a précisé que l'initiative venait de la mairie de Verdun, «pour permettre aux jeunes, participant aux cérémonies, de faire la fête le soir» avant de rappeler: «qu'à Verdun les soldats qui se sont battus étaient de toutes les couleurs».

Dès l’annonce de la venue du rappeur français à ce grand concert, il était indiqué que l’Elysée avait préféré choisir ce rappeur pour s’adresser à un public jeune en marge des commémorations officielles plus solennelles qui doivent s’achever à la mi-journée le 29 mai prochain.  

Dans un communiqué publié jeudi matin, le Secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants Jean-Marc Todeschini est sur la même ligne. «En marge de cette cérémonie officielle, les collectivités locales et les associations organisent de nombreuses manifestations publiques du 26 au 29 mai. Après la fin des cérémonies, la Ville de Verdun a souhaité proposer à la population verdunoise et aux jeunes présents un concert de Black M le dimanche 29 mai au soir» précise Jean-Marc Todeschini qui «regrette profondément que cette polémique autour d’un chanteur fasse oublier le sens de la cérémonie officielle du centenaire de la bataille de Verdun voulue par le Président de la République». Selon le membre du gouvernement, très proche de François Hollande, «le centenaire de la bataille de Verdun sera officiellement commémoré par une cérémonie présidée par le Président de la République et la Chancelière de la République fédérale d’Allemagne».

Pour le maire (PS) de Verdun, «le concert de Black M est organisé pour la jeunesse et ne rentre pas dans l'hommage mémoriel. Il a été voulu par l'ensemble des acteurs. Sans exception!» assure de son côté M. Hazard, sur Facebook. «Au delà des injures et des insultes reçues depuis ce matin qui peuvent me blesser, je suis consterné par la haine dans ce pays. Noir, musulman, et faisant du rap... Voilà ce qu'on reproche à Black M. 
Les accusations sont malveillantes. (…) Pensez vous que moi qui défend les principes et les valeurs de la République, qui suis prof d'histoire aurai pu accepter un artiste qui va à leurs encontre?» s’insurge l’élu local.

- "Je ne pouvais pas proposer ce concert, je ne connaissais pas Black M", selon le maire -

«C’est une proposition qui avait été faite par l’État. Ce choix a été un choix collectif lors du comité interministériel du Centenaire qui s’est déroulé à Paris en présence du ministre, du département… Personne ne s’est élevé contre ce choix» s’insurge le maire de Verdun, cité par L’Est Républicain.

Il poursuit : «Je ne pouvais pas proposer ce concert, je ne connaissais pas Black M. La ville de Verdun est maître d’ouvrage mais n’est pas seule. Le concert est financé par les différentes parties. Le concert est maintenu. J’ai eu hier soir au téléphone Joseph Zimet, le directeur de la Mission du Centenaire qui soutient le concert et le choix de Black M. Mais la ville de Verdun ne supportera pas financièrement seule».

Le FN en tête a rapidement récupéré l’agacement des internautes. De Marion Marchal Le Pen à Marine Le Pen, Jean-Marie Le Pen, Florian Philippot, Stéphane Ravier ou encore Gilbert Collard et Robert Ménard, ils ont massivement utilisé les réseaux sociaux et multiplié les communiqués de protestation. Dans la journée de mercredi, certains élus Les Républicains se sont également insurgés du choix de l’artiste, de Valérie Debord à Hervé Mariton ou encore Eric Ciotti. 

Le chanteur "est tout simplement un enfant de la République", a dit Samuel Hazard, maire (PS) de Verdun, en soulignant qu'il était "plébiscité actuellement par les jeunes comme aucun autre artiste français" et s'est vu "décerner le Kid's Choice Awards de l'artiste international de l'année 2016".

Côté financement, le concert devrait coûter environ 150 000 euros dont une partie financée par la Mission du Centenaire (Etat), environ 40%. Le reste à tranche égale de 20% sera financé par la ville, le département de la Meuse et la nouvelle région Grand-Est.