Explosion mortelle chez Total: la direction au courant des négligences

Moselle-Est - 01/03/2016 19h39
LORACTU.fr La Rédaction
Explosion mortelle chez Total: la direction au courant des négligences
Faits Divers
(PHOTO: TOTAL/ DR)

Le procès de l'explosion d'un vapocraqueur à Carling (Moselle), qui avait coûté la vie à deux employés en 2009, s'est ouvert lundi à Sarreguemines avec sur le banc des accusés la filiale pétrochimique de Total et le directeur de l'usine.

La direction de la plateforme Total de Carling (Moselle) était au courant des négligences dans la sécurité qui ont conduit à la mort de deux employés dans l'explosion d'un vapocraqueur en juillet 2009, a affirmé mardi un témoin à la barre du tribunal de Sarreguemines. "Tout le monde connaissait les libertés prises avec le mode opératoire", a affirmé ce salarié de Total Petrochemicals France (TPF), au deuxième jour du procès de l'ancien directeur de l'usine et de la filiale du groupe.

Pourquoi le redémarrage de cette installation qui transforme le pétrole distillé (naphta) en dérivé destiné à la fabrication de plastique s'est-il notamment fait sans purge préalable des gaz présents dans le surchauffeur, alors que le prévoyait la procédure ? "Il fallait aller vite", ont répété chacun à leur tour les témoins interrogés par le président du tribunal. "Suivre les règles de sécurité, ça prend beaucoup de temps", a renchéri l'un d'entre eux. Et ce jour-là, le 15 juillet 2009, alors que les équipes s'affairaient depuis plusieurs heures pour rallumer le vapocraqueur, "on nous a fait comprendre par des non-dits l'urgence de redémarrer", a raconté l'un d'eux.

- "Il fallait aller vite" -

Le résultat a été fatal à Maximilien Lemerre, 21 ans, et Jerôme Griffoul, 28 ans. "C'est comme si vous allumez un briquet, et que vous laissez un peu le gaz filer avant l'étincelle: vous aurez une trop grosse flamme", a expliqué l'un de ceux qui s'étaient précipités pour secourir Jérôme Griffoul, "transformé en torche". Le directeur du site de l'époque, Claude Lebeau, a assuré pour sa part qu'il n'avait jamais été mis au courant de négligences, ou de non-suivi du mode opératoire. Ses avocats ont pointé la possibilité d'une erreur individuelle. Il devrait être entendu plus en détail mercredi.

Claude Lebeau, 51 ans, encourt 5 ans de prison et 75.000 euros d'amende, et TPF, en tant que personne morale, 375.000 euros d'amende pour "homicides involontaires".

(Avec AFP)

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