Lorraine: une famille connaît l’enfer en vivant dans une maison qui penche

Moselle-Est - 02/11/2016 17h29 - mis à jour le 02/11/2016 18h23
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Lorraine: une famille connaît l’enfer en vivant dans une maison qui penche
Société
Vue du village de Rosbruck (Moselle) où les maisons sont marquées par le passé minier du secteur. (PHOTO: GOOGLE STREET VIEW/ LORACTU.fr)

Les habitants d’une maison d’un village de Moselle vivent penchés. Une famille vit l’enfer depuis plusieurs années et la situation ne s’arrange pas avec le temps. Le pavillon se trouve dans une commune du bassin houiller marqué par son passé minier.

«Dès le matin au lever, je me tiens aux meubles. Il y a tant de symptômes, acouphènes, maux de tête, nausées... qu'on ne sait plus à quel saint se vouer» assure Joëlle, 66 ans au Parisien/ Aujourd’hui en France, qui se trouve dans une situation ubuesque avec sa famille à Rosbruck (Moselle). La maison de cette famille lorraine accuse un dévers de 2,8 cm par mètre depuis un effondrement minier. Ainsi, tous les meubles penchent. Il suffit de placer un objet sur une table pour qu’il tombe au sol. Impressionnant. «On nous répète que le cerveau s'y fait. C'est faux. Moi, je me souviens surtout combien mes filles tombaient tout le temps en apprenant à marcher» témoigne une autre voisine citée par le quotidien.

La cour d'appel de Metz avait renvoyé pour expertise la plupart des dossiers opposant une cinquantaine d'habitants de Rosbruck à Charbonnages de France pour des dégâts sur leurs maisons, qu'ils imputent aux mines. Le tribunal de Sarreguemines a accepté de permettre des expertises neurologiques pour les habitants de cette maison qui penche. Des chercheurs de l'université de Metz ont déjà relevé «l'apparition de symptômes de stress post-traumatique d'anxiété et de dépression».

- Une série judiciaire sans fin -

Les plaignants avaient obtenu des indemnités en première instance à Sarreguemines en 2010, mais Charbonnages de France avaient fait appel pour quelque 45 dossiers, tandis que certains habitants faisaient également appel pour contester le montant des sommes accordées. A cette étape de la procédure, les 52 plaignants avaient réclamé de 20.000 à 300.000 euros par maison, pour les dommages survenus avant l'arrêt de l'exploitation minière, en 1998, une somme ayant par ailleurs été versée par un fonds de garantie pour les dégâts survenus après cette date.

Aujourd'hui en liquidation, les Charbonnages de France, créés en 1946, ont compté jusqu'à 360.000 salariés en 1947 et extrait jusqu'à 58,9 millions de tonnes de charbon en 1958. Ils ont fermé leur dernière mine en avril 2004.

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