Ce que l'on sait des suspects de la profanation du cimetière juif de Sarre-Union

Société

L’enquête s’est incroyablement accélérée ce lundi après la profanation du cimetière juif de Sarre-Union, en Alsace. Isolé de la petite commune de Sarre-Union située à moins d’une dizaine de kilomètres de l’est du département de la Moselle, 250 tombes sur 400 ont été renversées et abimées dans la journée du 12 février dans ce cimetière juif déjà visé par le passé. Après la dénonciation de l’un des suspects de lui-même à la gendarmerie de Sarre-Union, la gendarmerie a pu interpeller quatre autres mineurs.

L’un des cinq jeunes impliqué est originaire de Lunéville en Meurthe-et-Moselle tandis que deux autres sont scolarisés dans un lycée professionnel de Sarrebourg, en Moselle. Les quatre mineurs sur cinq sont domiciliés chez leur famille dans la commune de Sare-Union qui compte 3 000 habitants.

Un jeune se dénonce de lui-même

«Ce matin à 10h15, une jeune homme s'est présenté à la brigade de Sarre-Union pour se dénoncer. Il a mis en cause d'autres garçons, ils sont cinq au total. Ils sont tous en garde à vue. Ils ont entre 15 ans et demi et 17 ans. Ils sont tous de la région. Ils ont commis les faits jeudi entre 15h et 18h. D'abord entre 15h et 17h à quatre, puis à cinq de 17h à 18h. On ne connait pas les motivations des garçons qui n'ont pas d'antécédent judiciaire, selon Philippe Vannier, procureur de la République de Saverne.

«Ce sont des jeunes originaires de la région, dont les familles sont de la région» et qui n'ont manifesté aucune idéologie antisémite jusqu'à présent» estime le procureur de la République.

Les jeunes auraient considéré que le cimetière était abandonné et ont utilisé leur force physique pour renverser les sépultures.

Jusqu’à sept ans de prison

Placés en garde-à-vue pour 24 heures, prolongeable de vingt-quatre heures par le Parquet, les jeunes dont les auditions ne sont pas encore terminées se disent choquées. Les suspects seraient effet «choqués» par l’ampleur des événements. Depuis dimanche soir, toute la classe politique et la communauté juive sont dégoutés par la profanation du cimetière juif. Le chef de l’Etat, François Hollande doit se rendre lui-même sur les lieux à l’occasion d’une cérémonie mardi en fin de matinée.

Les suspects risquent jusqu’à sept ans de prison ferme même si l’excuse de minorité au vue de leur jeune âge peut être retenu par la justice.

Le 28 juillet 2004, des tags de croix gammées, de croix celtiques, d’étoiles de David et un «666» sont découverts sur une trentaine de tombes du cimetière juif de Saverne. En mai 1988, une soixantaine de stèles sont renversées dans le même cimetière. En 2015, 250 tombes sur 400 sont touchées.