19/02/2012 |
Crédit Photo : Canal+/DR
A 27 ans, Vincent Glad est l’atout « jeune » de l’émission phare de Canal+, le Grand Journal. Né à Epinal et étudiant à Nancy, le chroniqueur qui a fait ses premières classes de journalisme à Paris est lorrain de cœur. Aujourd’hui le monsieur « web » est un atout de la chaîne cryptée. Rencontre.
Au téléphone, Vincent est un homme pressé. Le lorrain né dans les Vosges à Epinal a vécu 12 ans dans le département. « J’ai ensuite déménagé à Neuves-Maisons près de Nancy. J’ai effectué 2 ans d’étude à la Fac de lettres en spécialisé Culture et Communication » confie le journaliste. Il suit ensuite un cursus classique à l’école de journalisme de Lille pour se rendre à Paris. « Quand je suis sorti de l’école je n’avais pas le côté provincial puisque mes camarades étaient majoritairement parisiens ». Il débute à Télé 2 Semaines puis écrit dans les Inrocks ou encore au journal Libération. Il s’oriente ensuite vers des sites internet d’information 20minutes.fr ou le récent pure-player Slate.fr. « Je suis plutôt spécialisé info web et politique ». Une aubaine avec la campagne présidentielle dont une partie se joue sur Internet et les réseaux sociaux.
Ses scoops font trembler les candidats à la présidentielle
Depuis janvier 2012 ce pionnier du web journalisme rejoint l’équipe du Grand Journal de Canal+. L’émission qui réunit en moyenne 2 millions de téléspectateurs est le rendez-vous des politiques, des acteurs de l’actualité et des artistes à la mode. Un excellent terrain de jeu pour Vincent Glad. « Ils m’ont contacté en décembre pour suivre la campagne web, on a fait des tests en plateau et j’ai commencé le lendemain » se réjouit-il. Cet accro à Twitter ou Facebook qui IPhone en main ne rate pas une miette de la course présidentielle est chargé de décortiquer la stratégie numérique des candidats. Ainsi ses scoops font trembler. Le plagiat de Ramae Yade pour son livre « Plaidoyer pour une instruction publique » c’est lui, l’affiche bidonnée du Front National avec un faux SDF c’est lui aussi. « Les deux-tiers des candidats sont déjà passés face à ma chronique. Ils se font désormais briefer sur Twitter et Internet par leur staff, ça été le cas avec Hollande par exemple. Ils veulent éviter d’être perdus… » glisse Vincent Glad.
Le jeune journaliste a « toujours adoré l’actualité et la politique » depuis « son plus jeune âge » dit-il. De famille ? Pas forcément… « Ma mère était un peu militante. Elle était naturellement engagée » reconnaît-il. Vincent Glad s’est donc tourné vers le journalisme. Nancy ? « J’y reviens quand je peux mais je téléphone à mes parents et mon frère restés en Lorraine » confie le chroniqueur TV.
« J’ai encore l’accent lorrain… surtout quand je prononce Twitter »
Crédit Photo : Canal+/DR
A Paris pour son travail, les lorrains sont rares autour de lui. Quand on prononce « Twitter », Vincent a le sourire… « Vous aussi vous prononcez Twitter comme ça ! » s’amuse-t-il. « On s’est un peu moqué de moi quand je parlais au début avec mon accent. J’ai encore l’accent lorrain … surtout quand je prononce Twitter » dit-il. La fièvre des réseaux sociaux il l’a attrapé dès 2005. « J’utilisais MySpace à titre personnel, je me suis mis sur Facebook et très vite sur Twitter ». Aujourd’hui il a quasi 30 000 abonnés sur le réseau à l’oiseau en envoyant près de 20 000 tweets.Même si Vincent n’est pas un drogué de l’info, les réseaux sociaux permettent de rassasier sa demande en actus tout au long de la journée. « Mais je pourrai passer une journée sans, après ça me paraît difficile » dit-il.
Pour la campagne, Vincent Glad observe Internet avec beaucoup de précision. Il est abonné à tous les candidats ou les ministres sur Twitter et Facebook. Chaque jour durant quelques minutes il est chargé de décrypter les propos et les stratégies de campagne. « Nicolas Sarkozy est depuis quelques jours sur Twitter. Certains affirment qu’il a de faux abonnés pour gonfler le tout. Je n’y crois pas. » affirme-t-il. Les frasques de Nadine Morano il s’en amuse aussi. « C’est l’invitée que j’attends le plus avec Sarkozy au Grand Journal » s’exclame Vincent. « Je lui présenterai un florilège de tous ses messages que j’ai gardé au bureau » prévient-il.Nadine Morano est d’ailleurs députée UMP de la circonscription de ses parents qui résident encore en Meurthe-et-Moselle. Joyeuse coïncidence.
En fin d’interview le lorrain de cœur revient sur quelques invités. « Pendant les coupures pub, il règne une ambiance étrange avec les personnalités qui représentent le Front National. Ils ont un visage respectable mais c’est à double tranchant. » confie Vincent. « Rachida Dati se lâche pas mal en off, Ségolène Royal est plutôt crispée » lâche-t-il.Tellement branché qu’avant sa conclusion, le chroniqueur s’est fait volé son téléphone… une fin plutôt inattendue. Une mauvaise nouvelle qu’il confirme… sur Twitter. « fini inopinément sur un vol d’IPhone en direct » tweet-il.
Le Grand Journal, Canal+ à 19h10 en clair, Vincent Glad sur Slate.fr et sur Twitter.