A Nancy, un bar obligé de fermer à cause du bruit et un second prié de baisser le son
Un bar de Nancy (Meurthe-et-Moselle) a été fermé par le préfet car il faisait trop de bruit. Dans le même temps, un autre est prié par la mairie de baisser le son. L’opposition municipale accuse la majorité de vouloir «tuer» l’activité nocturne du centre-ville.
Des vacances «forcées». Les propriétaires du bar «Trois Petits Points» installé rue de l’Ile de Corse à Nancy sera fermé tout l’été. Non pas sur décision de ses gérants pour les congés d’été mais à cause d’un arrêté préfectoral. La préfecture de Meurthe-et-Moselle a estimé que les nuisances provenant de l’établissement nécessitent une fermeture administrative. Du 9 juillet et cela pendant six semaines, la grille de ce bar restera baissée. A l’intérieur de l’établissement, outre la possibilité de prendre un verre, les gérants organisent régulièrement de petits concerts intimistes, des soirées de danse ou du théâtre. Visiblement trop bruyants. Aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du bar.
Un avertissement avait pourtant été envoyé à la direction de ce bar par la Préfecture et une affichette posée devant le bar pour demander à la clientèle de «ne pas faire de bruit». Préférant ne pas faire appel devant le Tribunal administratif de Nancy pour faire contester la décision du Préfet, le bar restera fermé cet été. Une véritable injustice pour les habitués. «D’autres établissements posent de véritables problèmes de sécurité publique et ne sont pas fermés». Pourtant, une boîte de nuit comme le Chat Noir, théâtre de rixes sur la voie publique et de nuisances sonores à répétition avait déjà fait l’objet d’une fermeture administrative polémique l’année dernière. La préfecture de son côté affirmé avoir appliqué une fermeture pour ces raisons pour neuf bars et débits de boissons depuis début 2015.
Un autre bar prié de baisser le son
Un autre bar, le «Clou s’entête», place des Vosges en veut cette fois à la mairie. La ville a demandé à son gérant de baisser le son, de bien fermer les portes pendant les concerts et de limiter le nombre d’événements à dix pendant les deux mois d’été. Le voisinage s’est agacé des bruits de la clientèle et de la musique trop forte. «Déplorable» selon le bar qui estime «animer les soirées nancéiennes».
Pour l’opposition, «le maire de Nancy et son adjoint à la sécurité prennent de plus en plus de mesures beaucoup trop sécuritaires et disproportionnées» selon le conseiller municipal Antoine Le Solleuz. «Je n'ai jamais vu autant de signaux ultraconservateurs qui s'accumulent. Il est évident qu'en continuant avec ce message, le tourisme, l'attractivité et l'effervescence de Nancy vont chuter ! Il est urgent de donner un message dynamique d'ouverture, de positivisme et d'apaisement. Ou nous finiront par endormir notre cité ducale durablement» fustige l’élu de centre-gauche.
L’opposition s’insurge, le maire assume
Du côté de Laurent Hénart, maire (UDI) de Nancy, on ne veut pas céder à la polémique. A LORACTU.fr, il a toujours affirmé «vouloir garantir la sécurité et la tranquillité des nancéiens sans porter atteinte à l’activité nocturne et festive de la ville». Réagissant à l’arrêté municipal obligeant les restaurants rapides à fermer à 2h dans la nuit pour lutter contre la vente d’alcool, M. Hénart avait affirmé que ce type de mesure ne menaçait pas l’animation de sa ville.
Cette année, la ville de Nancy avait également pris un arrêté obligeant la fête de la musique de s’arrêter à 23H contre 2H les années précédentes. En 2014, de violents affrontements avaient opposé des fêtards ivres et des policiers, blessés lors de violents échanges. La décision de la mairie avait indigné l’opposition et certains habitants.
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