Régionales : Morano dézingue Sarkozy, Laurent Hénart et Valérie Debord

Politique

Restée silencieuse depuis son exclusion de la liste Les Républicains-UDI-Modem en Meurthe-et-Moselle en se livrant au 20H de TF1 puis lors d’un meeting sur les terres de son fief près de Toul, Nadine Morano en rajoute une couche. Dans une interview publiée dans l’hebdomadaire régional La Semaine ce jeudi, Mme Morano mise en cause pour ses propos sur la France, «pays de race blanche» s’estime «injustement salie» et victime d’une «cabale politique organisée depuis Nancy».

Alors qu’elle a le vent en poupe dans les sondages, Nadine Morano affirme qu’elle «n’est pas étonnée. J’ai senti une grande adhésion des Français à mes propos» affirme-t-elle, répétant dans cette interview que la France est un «pays de race blanche aux racines judéo-chrétiennes», citant de nouveau le Général De Gaulle. Selon elle, «cette décision de m’exclure est totalement grotesque et n’honore pas ma famille politique (…) il suffit de voir la dégringolade de Nicolas Sarkozy dans les sondages (…)» attaque-t-elle, dénonçant une véritable injustice».

Nadine Morano s’est aussi attaquée au maire (UDI) de Nancy Laurent Hénart qui avait demandé son retrait de la liste des régionales menaçant de claquer la porte. «C’est d’abord une cabale politique montée de toute pièce depuis Nancy. Laurent Hénart a largement été à la manœuvre (…) des nancéiens ont été écœurés de le voir s’acharner sur moi» fustige-t-elle dans cette interview. «Son objectif était de placer un de ses proches de l’UDI rejeté par beaucoup» croit-elle, affirmant que c’est «pitoyable». Un dernier coup pour le maire centriste de Nancy avec qui le divorce semble définitivement consommé : «il n’a jamais réussi à respecter un accord sans faire d’entourloupes» lâche Mme Morano.

Valérie Debord "veut un poste"

La nouvelle teste de liste Les Républicains aux régionales en Meurthe-et-Moselle, Valérie Debord.

Les coups pleuvent également contre son ex-mentor Nicolas Sarkozy. Elle l’a déjà attaqué dans une série d’interviews données dans de nombreux médias depuis plusieurs semaines – même avant cette polémique sur la «race blanche». «Il a manipulé ma phrase dans les médias. Je n’ai jamais dit comme il le cite +la France est une race+» se défend Nadine Morano. Elle affirme également qu’il y a un avant et après dans les relations avec l’ancien président de la République. Sur sa candidature aux primaires de 2016, elle a répété vouloir «aller jusqu’au bout» et tacle au passage Alain Juppé, favori dans les sondages, assurant que la «France a besoin d’un nouveau souffle, d’une nouvelle génération et pourquoi pas d’une femme» plaide-t-elle.

Attaquant la «droite la plus bête du monde» qui est «prisonnière d’accords avec l’UDI et le Modem», elle s’en prend aussi à sa remplaçante aux régionales en Meurthe-et-Moselle. Pour elle, Valérie Debord «n’était pas préparée» à devenir candidate aux régionales. «Elle n’est même pas conseillère régionale (…) elle agit sur ordres de Paris» lâche-t-elle, accusant sa rivale d’être uniquement motivée par les législatives de 2017.  Morano accuse Debord de «vouloir juste récupérer un poste et une gloire éphémère». «Je n’ai pas eu le moindre contact avec elle, si elle avait eu la délicatesse de répondre à mon appel téléphonique (…) lâche-t-elle.».

Nadine Morano va même plus loin. «Son compagnon Sébastien Huyghues, porte-parole des Républicains s’est rué d’une manière indécente sur les plateaux pour dire que la page Morano est tournée. C’était tellement gros dans le style : pousse-toi de là que j’y mette ma compagne… C’est amoral et politiquement contre-productif. Il s’est d’ailleurs fait rappeler à l’ordre» lâche Nadine Morano. Répétant qu’elle n’est pas prête pour les régionales, Morano affirme lui avoir remis un dossier pour «battre les socialistes». «Au fond, je l’ai mâché le travail, il ne lui reste plus qu’à aller convaincre les électeurs…». Ambiance. 

Une plainte déposée contre Nadine Morano

Une association de Ligue de défense des musulmans a déposé une plainte contre Nadine Morano pour ses propos sur la France, «pays de race blanche». Une plainte déposée à Paris et dont doit se saisir le procureur de la République que rejette en bloc Mme Morano. «On comprend le caractère infondé et grotesque de cette plainte en apprenant l’identité et le passé judiciaire chargé de M. Karim AchouI qui préside la LDJM : repris de justice condamné entre autres en 2008 à un an de prison avec sursis et 20 000 euros d’amende pour complicité de faux, condamné pour diffamation publique envers un fonctionnaire de police en 2011. Avocat de profession, il a par ailleurs été radié du barreau de Paris en raison de plusieurs manquements déontologiques» a  répondu très directement la députée européenne dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux ce mercredi.

Nadine Morano «attends sereinement de prendre connaissance de cette plainte» et «continuera évidemment à faire référence au Général de Gaulle», répétant que «la France est un pays de race blanche aux racines chrétienne». 

La ligue de défense des musulmans estime que Morano "conduit les auditeurs à des réactions de ressentiment et d'animosité à l'encontre particulièrement des personnes non blanches ainsi que des personnes de religion musulmane, tout comme elle invite ces dernières, dans un réflexe de défense, à éprouver, à leur tour, les mêmes sentiments à l'égard de ceux présentés comme dominants".