En Lorraine, François Hollande s'y sent "presque mieux qu'à l'Elysée"
Le chef de l’Etat a effectué un déplacement – plus long que prévu – en Moselle puis en Meurthe-et-Moselle où sa visite a clairement pris des airs de campagne présidentielle. Sur des terres de gauche, François Hollande a pu compter sur un accueil favorable.
A cinq semaines d'élections régionales à haut risque pour la gauche, François Hollande a effectué jeudi en Lorraine un déplacement aux allures de campagne électorale, avec une promotion du Service militaire volontaire (SMV) et une halte auprès d'habitants d'un quartier populaire de la banlieue de Nancy.
Le président devait terminer son périple par un discours, annoncé comme très politique par son entourage, devant les élus de la région. Déjà lancé dans la course pour 2017, M. Hollande qui depuis la rentrée laboure consciencieusement le terrain a entamé son déplacement par l'inauguration officielle, à Montigny-lès-Metz, du premier centre de SMV qui compte déjà une centaine de jeunes recrues, pour à terme en accueillir 500.
Dévoilant la plaque de l'établissement, le chef de l'Etat, accompagné des ministres de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et du Travail, Myriam El-Khomri, ainsi que des secrétaires d'Etat Jean-Marc Todeschini (Anciens combattants), Sylvia Pinel (Logement), Christian Eckert (Budget), a rappelé que sa conviction de créer ces centres en métropole -ils existent déjà outremer- avait été "renforcée" après les attentats de janvier.
"Le Service militaire volontaire permet à des jeunes de bénéficier d'une formation professionnelle, gage de savoir faire et d'une formation humaine garantie du savoir être", a-t-il écrit dans le livre d'or de l'institution, après avoir notamment dialogué avec les jeunes volontaires dans les dortoirs. "C'est le premier et le plus expérimental. C'est pourquoi il doit absolument réussir", a aussi déclaré le président, qui a fait de la formation des jeunes une des clés pour lutter contre le chômage, et lié sa candidature en 2017 à l'inversion de sa courbe.
Le cortège présidentiel a ensuite pris la route de Vandoeuvre-lès-Nancy, commune de la banlieue nancéenne, où le chef de l'Etat a sillonné pendant plus de quarante minutes un quartier populaire, recevant un accueil sinon enthousiaste, du moins très chaleureux. Un contraste avec les sifflets qu'il avait essuyés lors d'une visite à La Courneuve le 20 octobre.
Un accueil chaleureux des jeunes et un café chez une locataire
François Hollande se prête au jeu des selfies dans un quartier populaire de Vandoeuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle), jeudi 29 octobre 2015. PHOTO : M. Etchegoyen
"On voit que la population montre sa satisfaction. Ca ne veut pas dire que tous les problèmes s'effacent mais il y a là de la visibilité. C'est absolument indispensable. S'il n'y a pas de résultats, il y a toujours le doute, quand le résultat est là, les doutes progressivement se lèvent", a affirmé M. Hollande après avoir écouté un mini-concert improvisé devant l'école de musique du quartier.
Auparavant, il avait rencontré des jeunes sur un terrain de sport. Le chef de l'Etat a terminé sa pérégrination, dans ce quartier récemment rénové, en s'invitant chez l'une de ses plus anciennes habitantes, Lucette Brochet, infirmière à la retraite de 69 ans, qui y réside depuis 20 ans. Assise en face du chef de l'Etat, dans son tout nouvel appartement, elle raconte qu'auparavant son précédent logement "dans un tour de huit étages, donnait sur les poubelles avec des rats". "Ici je suis super bien", assure-t-elle partageant un café avec son invité non moins ravi.
"Merci de m'avoir reçu. Ici on est presque mieux qu'à l'Elysée, je peux vous le dire", a ainsi répondu le président. "Il ne faut pas perdre de temps, il y a des gens qui attendent, changer la vie de quelqu'un c'est important", a affirmé aussi M. Hollande, avant une brève visite chez les voisins de la septuagénaire, un couple d'origine tunisienne qui lui a offert un thé à la menthe.
Le chef de l'Etat devait ensuite s'entretenir avec les élus locaux au conseil départemental.
Il devait s'employer à les rassurer, alors que la région grand-Est - Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne - est celle où le nouveau découpage régional passe le moins bien et une de celles où le Front national peut espérer un score élevé. Désormais liées à l'Alsace, seule des 22 anciennes régions métropolitaines à être dirigée par la droite depuis 2010, la Lorraine et la Champagne-Ardenne tenues elles par la gauche craignent d'être entraînées dans une terrible débâcle aux régionales les 6 et 13 décembre.
(Avec AFP)
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