Nancy : le chômeur réclame du travail au bord de la route
"Je veux travailler". Voici le message qu'on peut lire sur la pancarte brandie par un homme au bord d'une route à Nancy. Sans emploi depuis plus de deux ans, le quinquagénaire désespéré a opté pour cette solution pour attirer l'attention d'un futur employeur.
Gilles Latraye ne veut rien lâcher. L’homme qui est au chômage depuis deux ans n’a toujours pas eu de proposition de Pôle Emploi. Sur le bord de la route à la sortie de l’agglomération de Nancy au bord de la voie express, le chômage de longue durée qui n’en peut plus d’attendre un travail sans rien faire a décidé d’employer la manière forte. Tous les matins de 06H30 à 8H30, il passe deux heures à l’heure de pointe sur ce petit bord de route pour tenter d’interpeller les automobilistes. Les intercepter visuellement avec une pancarte bricolée avec un calendrier.
«Je veux du travail» peut-on lire sur cette pancarte avec son numéro de téléphone portable : 06.59.07.83.51. Gilles qui habite dans un HLM à Vandœuvre-lès-Nancy avec sa femme qui a un emploi de femme de ménage n’est pas financièrement dans une situation alarmante mais ne pas travailler le ronge. Le nancéien n’en peut plus de l’inertie de Pôle Emploi et des CV et lettres de motivation sans réponse. Froid ou pluie, Gilles s’installera quand même jusqu’à obtenir une opportunité de travail. «Il a fallu que je trouve quelque chose pour me démarquer des autres» confie-t-il. «Le plus difficile c’est de montrer qu’on est chômeur» déplore-t-il mais assume en se postant au bord de la route du périphérique de Nancy.
- "Je veux travailler!" -
«On me propose aussi de l’argent» assure le quinquagénaire qui ne veut pas se faire passer pour un sans domicile-fixe mais bien un travailleur en devenir. «Je refuse» assure-t-il, lui qui vit des minimas sociaux et qi peut «quand même avoir un toit et une famille» dit-il. «C’est certainement mieux qu’un CV ou une lettre de motivation» estime-t-il lui qui cherche un job «peut importe lequel» depuis plus de deux ans. «Même sous la pluie, dans le froid, je veux montrer que je suis prêt à travailler.
Lui qui fait déjà l’objet de la une de la presse locale mais aussi de reportages télévisés, il espère que la soudaine médiatisation de sa méthode permettra de lui dérocher des entretiens. Un moyen aussi pour lui de mettre en lumière la difficulté des plus de 50 ans à trouver un emploi alors qu’il est très motivé à travailler. «Quand on est au chômage on a honte, on reste chez soi, on attend… Je veux montrer que j’ai envie de travailler» dit-il.
L’homme de 57 ans qui suit une formation de reconvention ne trouve pas de job à cause «de la forte demande» estime-t-il par rapport au nombre d’offres. Lui qui a enchaîné toute sorte de petits boulots, il a dû s’arrêter en 2011 à cause d’un accident du travail qui lui vaut actuellement une procédure avec son ex-employeur.
Au bord de la route, Gilles Latraye obtient parfois des signes de sympathie d’automobilistes qui klaxonnent ou qui s’arrêtent. Mais pas encore de proposition concrète d’emploi à l’horizon.
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